- INDEX DES BAMBOUS DE CE BLOG et présentation
Mars 2020
Ce nouvel article, le numéro 42, va vous faire découvrir une nouvelle parution, un ouvrage botanique consacré à la Flore de Mayotte, par Fabien Barthelat.
Bonne découverte!
Robert
Blog commencé en 2009 et Index rédigé depuis le 29 Septembre 2011 et tenu à jour au fur et à mesure des articles.
INDEX DES BAMBOUS CITES DANS LES ARTICLES ;
Les noms des bambous, sauf exception, sont cités en se référant à 4 livres.
En premier lieu :
-Bambous en France. J.-P.DEMOLY-1996.
Lorsqu’une espèce ne sera pas trouvée dans ce premier ouvrage, le deuxième livre de référence sera :
-The Bamboos of the World.D.OHRNBERGER-1999.
Cas particuliers:
Concernant les espèces des genres Drepanostachyum et Himalayacalamus (prévoyant des articles à venir), les références seront les 2 petits livres suivants :
-Bamboos of Bhutan. Chris STAPLETON-1994.
-Bamboos of Nepal. Chris STAPLETON-1994.
Les synonymes sont indiqués, sans toutefois en nommer la liste complète lorsqu’il y en a trop pour une espèce. A remarquer que certaines espèces n’ont aucun synonyme.
Ayant respecté, pour les articles concernant les Jardins Botaniques, les noms indiqués par ces Jardins, certains noms de l’index ne seront donc pas les mêmes que ceux des articles. Dans ce cas, se reporter aux synonymes, soit à ceux de l’index, soit à ceux indiqués en fin des articles, afin de trouver la bonne espèce.
Une bibliographie sur les bambous a été mise en ligne par l'article n°32 de ce blog en janvier 2017. Y figurent les titres des nombreux ouvrages qui me servent régulièrement pour étayer mes articles, ainsi que quelques parutions spécifiques à des genres et que je consulte souvent. Tous les ouvrages consacrés aux bambous n'y figurent pas.
Les chiffres entre parenthèses indiquent le ou les numéros des articles parlant de cette espèce.
Ces articles sont nommés juste après l'Index.
INDEX
- Arundinaria Chino 'Angustifolia' = Pleioblastus Chino f.elegantissimus = Arundinaria angustifolia. (13)
- Bambusa arundinacea = B. bambos = B.arundinacea var.gigantea. (10/21)
- Bambusa balcooa = Dendrocalamus balcooa = B.capensis. (9/21)
- Bambusa beecheyana (21)
- Bambusa blumeana = B. stenostachya = B.spinosa. (10/21)
- Bambusa blumeana 'Wei-fang.Lin' = B. stenostachya 'Wei-fang.Lin'. (4)
- Bambusa dolichoclada 'Stripe'. (4)
- Bambusa indigena (36)
- Bambusa Lako = Gigantochloa sp.’Timor-Black’. (9/10)
- Bambusa laxa. (10)
- Bambusa longispiculata = B.thouarsii = B.himalayensis. (9/10)
- Bambusa multiplex = B. glaucescens = B.nana. (9/27)
- Bambusa multiplex 'Albovariegata'. (27)
- Bambusa multiplex 'Alphonse Karr' = B.glaucescens 'Aphonse Karr'. (4/27)
- Bambusa multiplex 'Fernleaf' (27)
- Bambusa multiplex 'Kimmei-Suow'. (4/27)
- Bambusa multiplex 'Midori'. (27)
- Bambusa multiplex gr. Elegans (27)
- Bambusa oldhamii = Sinocalamus oldhamii = Dendrocalamopsis oldhamii. (1/9/11)
- Bambusa rigida = Bambusa stipitata (37)
- Bambusa textilis. (4/10)
- Bambusa textilis var.gracilis. (10)
- Bambusa tulda = B.lixin = B.trigyna. (10)
- Bambusa ventricosa 'Kimmei' = B.tuldoides ‘Ventricosa Kimmei'. (4)
- Bambusa vulgaris = Bambusa auriculata = Arundo bamboa. (1/6/11/33)
- Bambusa vulgaris 'Striata' = B.vulgaris 'Vittata' = B.vulgaris var.striata. (1/2/9/10/11/13/33/34)
- Bambusa vulgaris 'Wamin' = B. Wamin = B.vulgaris f.Waminiii. (4/9/10/33)
- Cephalostachyum pergracile = Schizostachyum pergracile = Oxytenanthera aliena (10)
- Chimonobambusa quadrangularis cv.Suow = Ch.quadrangularis cv.Napoleon Bonaparte = Tetragonocalamus quadrangularis f.Tatejima. (4)
- Chusquea andina 'Blue Andes' (40)
- Chusquea coronalis = Ch.machrisii. (4)
- Chusquea gigantea = Chusquea aff.culeou (a été confondu avec Ch.culeou et Ch.breviglumis). (17)
- Chusquea mimosa ssp.australis. (16)
- Chusquea valdiviensis. (20)
- Dendrocalamus asper = Bambusa aspera = Sinocalamus macroculmis = Schizostachyum bitung. (13)
- Dendrocalamus brandisii = Bambusa brandisii = Sinocalamus brandisii. (10)
- Dendrocalamus giganteus = Bambusa gigantea = Sinocalamus giganteus. (6/35)
- Dendrocalamus latiflorus = Bambusa latiflora = Sinocalamus latiflorus. (1/11)
- Dendrocalamus latiflorus ‘Mei-Nung’ = D.latiflorus cv.Mei-Nung’. (9)
- Dendrocalamus membranaceus = Bambusa membranacea. (9)
- Dendrocalamus minor f. amoenus = D.minor var.amoenus = Sinocalamus minor var.amoenus. (4)
- Drepanostachyum falcatum = Arundinaria falcata = Thamnocalamus falcatus. (9)
- Gigantochloa apus = Bambusa apus = Schizostachyum apus. (10)
- Gigantochloa atroviolacea = G.atter var.nigra. (4/10)
- Gigantochloa sp.(levis?). (11)
- Gigantochloa ridleyi = G.maxima var.ridleyi. (10)
- Gigantochloa scortechinii. (10)
- Greslania circinata (24/26/23)
- Greslania montana (25/23)
- Greslania multiflora (synonyme de G.circinata) (26)
- Greslania rivularis. (2/23/26)
- Himalayacalamus Falconeri cv.Damarapa = Drepanostachyum Falconeri cv.Damarapa = Thamnocalamus falconeri (15)
- Mullerochloa moreheadiana = Bambusa moreheadiana = Dinochloa moreheadiana. (9)
- Neohouzeaua sp. (2)
- Neololeba atra = Bambusa forbesii = Arundinaria cobonii. (9/10)
- Otatea Aztecorum = (confondu avec Otatea acuminata ssp. Aztecorum). (4/13)
- Phyllostachys arcana cv.Luteosulcata (14)
- Phyllostachys aurea = Ph.bambusoides var.aurea = Ph. formosana. (8/22)
- Phyllostachys aurea f.takemurai (22)
- Phyllostachys aureosulcata cv.Spectabilis = Phyllostachys aureosulcata f.spectabilis. (13)
- Phyllostachys aureosulcata gr.Alata cv.Harbin = Ph.aureosulcata f.Tateshima. (4)
- Phyllostachys bambusoïdes = Bambusa bifolia = Phyllostachys quilioi. (13)
- Phyllostachys edulis = Ph.pubescens = Ph.heterocycla var.pubescens. (3/4)
- Phyllostachys edulis cv.Bicolor = Ph.heterocycla f.bicolor.= Ph.pubescens f.bicolor. (4)
- Phyllostachys edulis cv.Holochrysa = Ph.heterocycla f.holochrysa. (4)
- Phyllostachys edulis cv.Nabeshimana = Ph.heterocycla cv.Tao Kiang. (4)
- Phyllostachys edulis cv.Subconvexa = Ph.heterocycla f.subconvexa. (4)
- Phyllostachys nigra f. henonis. (30)
- Phyllostachys nigra f. henonis 'Boryana'. (30)
- Phyllostachys nigra f. henonis 'Fulva'. (30)
- Phyllostachys nigra f. henonis 'Megurochiku'. (30)
- Phyllostachys nigra 'Othello'. (30)
- Phyllostachys nigra 'Punctata' = Phyllostachys nigra cv.Punctata = Ph.puberula var.nigropunctata. (13/30)
- Phyllostachys praecox cv.Viridisulcata (14)
- Phyllostachys violascens (14)
- Phyllostachys violascens cv.Kerhet (14)
- Phyllostachys viridis cv.Robert Young = Phyllostachys viridis cv.Sulphurea = Ph.sulfurea cv.Robert Young. (13)
- Pseudosasa japonica = Sasa japonica (29)
- Pseudosasa japonica 'Akebono' (29)
- Pseudosasa japonica 'Akebono Suji' (29)
- Pseudosasa japonica 'Tsutsumiana' (29)
- Pseudoxytenanthera albociliata = Gigantochloa albociliata = Oxytenanthera albociliata. (9)
- Schizostachyum brachycladum = Melocanna brachyclada.= Arundo cratium. (8/10 /31)
- Schizostachyum brachycladum var.auriculatum. (4 /31)
- Schizostachyum glaucifolium = Bambusa glaucifolia. (1/7/11)
- Schizostachyum jaculans. (10)
- Schizostachyum lima = Sc.hallieri = Arundarbor lima. (10)
- Semiarundinaria yashadake = S.fastuosa var.yashadake = Arundinaria narihira f.yashadake. (9)
- Shibataea kumasaca = Phyllostachys ruscifolia = Shibataea kumasasa (à tort). (13)
- Sinobambusa Tootsik cv.Albostriata = S.Tootsik f.albostriata = S.Tootsik cv.Suzukonarihira. (4)
- Sirochloa parvifolia = Schizostachyum parvifolium. (6)
- Thyrsostachys oliveri. (12)
- Thyrsostachys siamensis = Th.regia = Arundinaria siamensis = Bambusa regia. (9/10/12)
- Yushania papyrifera (Stapleton) = Fargesia papyrifera = Borinda papyrifera. (18/41))
- Yushania papyrifera (Bourhis) (41)
- Yushania papyrifera ssp. albocerea = Fargesia albocerea (ou albo-cerea) = Borinda albocerea. (19)
techniquement, ce blog est simple:
Outre les renvois vers les photos indiqués dans le texte, il suffit, la plupart du temps, de glisser le curseur sur la photo pour en voir la légende. Si la légende n'apparait pas, cliquez une fois sur la photo, ce qui vous permettra de l'agrandir fortement pour en voir beaucoup mieux les détails, et de lire la légende.
L'article le plus ancien, ou plutôt le plus ancien ayant été mis sur le blog, porte le N°1.Il se trouve en bas de "page". Devant l'importance que commence à prendre ce blog (sur le plan "espace"), une deuxième page peut se créer automatiquement, en tenir compte si jamais vous ne trouvez pas un article annoncé. Dans ce cas, cliquer sur 'page suivante' en bas du blog :). A l'avenir d'autres pages s'ouvriront donc d'elles mêmes, et les articles les plus anciens seront au bout.
Le dernier article mis en ligne est donc toujours celui du haut de page, et sur la première page, donc accessible de suite..
Vous pouvez y trouver à ce jour (02 février 2019), 40 articles, appuyés par 2368 photos. Selon le débit Internet que vous avez, il peut être bon d'attendre quelques minutes le temps que toutes les photos se chargent correctement, mais la plupart du temps il suffit d'une dizaine de secondes.
1-Wallis et Futuna- Mode de vie, faune, flore et...bambous.
2-Du Neohouzeaua au Greslania (Nouvelle-Calédonie, premier et deuxième séjours).
3-Escapade au Japon
.
4-Le Jardin de Bambous du Mont Fuji (Japon).
5-Les couleurs des fleurs des frangipaniers de Wallis.
6-A la recherche de Sirochloa parvifolia (Ile de Mayotte, océan indien).
7-Portrait de bambou: Schizostachyum glaucifolium (rencontré sur l'île de Wallis, pacifique sud).
8-Flashs d'Indonésie. Le Phyllostachys aurea du Bromo.
9-Les Bambous du Jardin Botanique Royal de Sydney.
10- Les bambous du Jardin Botanique de Singapour.
11-Les bambous de Wallis et Futuna.
12- Le Thyrsostachys siamensis du Parc Phoenix de Nice.
13- Le Jardin Botanique Exotique du Val Rhameh à Menton (France).
14- Un nouveau cultivar: Phyllostachys violascens cv.Kerhet.
15 - Himalayacalamus Falconeri cv.Damarapa
16 - Chusque mimosa ssp.australis
17 - Chusquea gigantea
19 - Yushania papyrifera ssp. albocerea
20 - Chusquea valdiviensis, l'envahisseur (par Rémi BERTRAN)
21 - Bambusa balcooa - Les bambous introduits en Nouvelle-Calédonie (1)
22 - Phyllostachys aurea - Les bambous introduits en Nouvelle-Calédonie (2)
23 - Greslania rivularis - Les bambous endémiques de Nouvelle-Calédonie.
24 - Greslania circinata - Les bambous endémiques de Nouvelle-Calédonie.
25 - Greslania montana - Les bambous endémiques de Nouvelle-Calédonie.
26- Du multiflora au circinata - Le Greslania de la Côte Oubliée - Nouvelle-Calédonie.
27- Bambusa multiplex - Espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
28 - Bibliographie: 'Coup de Bambou', éditions Locus Solus
29 - Pseudosasa japonica - Espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
30 - Phyllostachys nigra 'Punctata' - Espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
31 - Schizostachyum brachycladum - Espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
32 - Bibliographie sur les bambous
33 - Bambusa vulgaris - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
34 - Bambusa vulgaris 'Striata' - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
35- Dendrocalamus giganteus - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
36- Bambusa indigena - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
37- Bambusa rigida - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
38- Espèces de bambous recensées en Nouvelle-Calédonie
39- Les Gunneras
40- Chusquea andina 'Blue Andes'
41 - Yushania papyrifera (Bourhis)
42 - Bibliographie: La Flore de Mayotte, par Fabien Barthelat
42- La Flore de Mayotte - de Fabien Barthelat
Article 42- La Flore de Mayotte
Une grande nouvelle dans l’édition botanique, vient de paraître récemment:
LA FLORE DE MAYOTTE –de Fabien Barthelat –Editions Biotope,BP 58, 34140 – Mèzes
Publications Scientifiques du Museum
Paru en décembre 2019
En 2006, alors que j’étais à Mayotte à la recherche d’un petit bambou qui était parait-il présent sur ‘’l’île aux parfums’’, j’avais fait connaissance et exposé l’objet de mes recherches à Fabien, qui avait déjà repéré, dans un endroit de l’île, l’espèce en question, et attendait de mettre un nom dessus. Après observation, il s’avéra qu’il s’agissait bien de Sirochloa parvifolia, renommé par Soejatmi Dransfield, et portant à l’origine le nom de Schizostachyum parvifolium.
A cette époque, Fabien connaissait déjà bien les sentiers et les zones les plus inaccessibles de l’île, et l’ouvrage paru de nos jours était déjà sous une belle forme d’ébauche.
Ce livre est donc le résultat de nombreuses années d’observations du terrain et de recherches, c’est un trésor…
Robert Kernin
Rayon
Flore sauvage exotique
BP 58
34140 Mèze
04 67 18 65 39
04 67 18 46 29
diffusion@biotope.fr
www.biotope-editions.com Diffusion BIOTOPE / Distribution SODIS
Fabien BARTHELAT
L’OUVRAGE
Le 101e département français se situe dans l’Océan Indien entre
Madagascar et les côtes du Mozambique. À l’instar de nombreux
écosystèmes insulaires tropicaux, l’île de Mayotte abrite une flore très
diversifiée avec plus de 1 350 espèces végétales dont une cinquantaine
sont endémiques de l’île.
Ce livre présente toutes les espèces connues à Mayotte, chacune faisant
l’objet d’une monographie illustrée mettant l’accent sur l’écologie des
espèces, ainsi que leur statut (rareté, menaces, état de conservation).
Le volet culturel n’est pas oublié avec la présentation des noms des
plantes en langues vernaculaires, ainsi que leurs usages en agriculture
ou en médecine traditionnelle.
Ce livre constituera une référence aussi pour les professionnels
de l’environnement, tout comme pour les Mahorais attachés à leur
patrimoine, ou pour tous ceux qui s’intéressent, de près ou de loin, à la
biodiversité végétale de ce territoire exceptionnel.
Fabien Barthelat a largement participé à l’inventaire de la flore
mahoraise, il en est devenu un spécialiste et nous livre dans cet ouvrage
le fruit de toutes ces années de travail sur le terrain.
Public visé
Naturalistes amateurs et
professionnels
Caractéristiques
ISBN : 978-2-36662-232-4
Coédition MNHN
Collection inventaires & biodiversité
Couverture rigide
Format : 21 × 29,7 cm
Nombre de pages : +600
Prix public : 45 e TTC
Parution : nov./déc. 2019
La Flore de Mayotte
41 - Yushania papyrifera 'Bourhis'
Article 41 - Yushania papyrifera (Bourhis)
Robert Kernin, septembre 2019.
un lien en fin d'article permet d'ouvrir un tableau comparatif entre ces deux Yushania
Il y avait jusqu’ici le Yushania papyrifera issu de graines récoltées en Chine province du Yunnan par Chris Stapleton. Ce magnifique bambou commence à être répandu dans les jardins des collectionneurs.
Mais voici qu’apparaît ce qui semble être un clone un peu différent, récolté sur le versant ouest du col Feng Xue Yakou, à 3100m d’altitude, dans le Yunnan, entre Fugong et Dali, non loin de la frontière du Myanmar (ancienne Birmanie), par François et Marie-Agnès Bourhis.
Jean-Pierre Demoly a pu observer ce bambou dans un jardin de Bretagne voici quelques années et il pense qu’il s’agit d’un clone de Y. papyrifera, malgré quelques différences
Ayant atteint sa taille adulte, ce plant permet maintenant des observations optimum.
De plus j’ai la chance d’avoir les deux clones adultes (Stapleton et Bourhis) non loin de chez moi, et également les deux plants plus jeunes dans mon propre jardin.
Quoiqu’il en soit, c’est un ‘grand’ parmi les Yushania, dépassant les 8m.
Voici donc les principales différences que j’ai pu noter chez Y. papyrifera (Bourhis), avec à l’appui quelques photos pour vous faire apprécier ce bambou exceptionnel :
- chaumes plus rapprochés entre eux (photo 1, François Bourhis (1,82m) au pied de son grand Yushania)
- couleur des chaumes légèrement moins bleutée
- section des entrenœuds circulaire (photo 2)
contre ovale chez le clone Stapleton (photo 3)
- canal médullaire circulaire de 11mm pour un chaume de 3,1 cm de diamètre, se prolongeant tout au long du chaume, par exemple de 6mm au 23e entrenœud pour une section de chaume de 1,3cm, contre un canal médullaire ovale de 9 x 6mm pour un chaume de 3,6 cm de diamètre, ce canal passant à 2mm au 10e entrenœud pour une section de chaume de 2,1 cm, et devenant inexistant à partir du 12e entrenœud. Vérification faite, bien sur, plusieurs chaumes.
- pubescence assez dense sur les nouveaux chaumes, toujours présente bien que diminuée sur des chaumes de la 3e année, contre une pubescence assez dense caduque dans l’année.
- gaines de chaumes caduques seulement l’année suivante, contre des gaines de chaume caduques dans la même saison, sachant que les turions des deux espèces sortent en juin pour la majorité (fin mai à août possible)
- gaines de chaume le plus souvent rouge lie de vin strié de vert face externe, contre des gaines verdâtres/grisâtres de couleur uniforme (photos 4 et 5 gaines du clone 'Bourhis').
- feuilles, pour la majorité, forment un arc de cercle dans l’espace (photo 6),
donnant un aspect de souplesse, contre des feuilles en général rectilignes dans l’espace (photo 7).
Les deux présentent pourtant la même finesse au toucher.
- Port général plus souple, moins érigé que le Y. papyrifera (Stapleton). Les deux photos à l’appui concernent 2 jeunes plants d’âge semblable dans le même jardin (photos 8 = Bourhis et 9 = Stapleton).
Cliquer sur ce lien (ou le sélectionner pour l'ouvrir) pour avoir accès au tableau comparatif entre ces deux Yushania
Tableau_Comparatifs_Yushania____Copie
40- Chusquea andina
Article 40 Chusquea andina
Robert Kernin, le 01 février 2019
Photo 1 : Chusquea andina ‘Blue Andes’
Le genre Chusquea, l’un des plus larges des Bambusoideae, regroupe plus de 120 espèces et est représenté exclusivement en Amérique du Sud., de Mexico à l’Amérique Centrale, au long des Andes jusqu’au Chili et l’Argentine, et dans l’est du Brésil. Des Chusquea ont été découverts jusqu’à 4000 m d’altitude.
La reconnaissance végétative du genre est basée, dans un premier temps, sur des chaumes pleins et les formes multiples des bourgeons au niveau des nœuds, suivant les différentes espèces. Ce bourgeon se présentant souvent sous la forme d’un bourgeon principal, pouvant être entouré, flanqué ou sous-tendu de nombreux (souvent en dessous de 20), voir très nombreux (parfois dépassant 80), plus petits bourgeons indépendants. Cependant ces premiers éléments, bien qu’apportant un indice, ne sont pas réservés à ce seul genre. D’autres caractères, plus précis, au niveau de la floraison ainsi que des chromosomes, sont déterminants pour les botanistes.
A noter que les chaumes de toutes les espèces de Chusquea sont pleins chez les sujets jeunes ou matures (photo 2)
, mais les vieux chaumes, suite à la dégradation de la moelle, ont tendance à devenir irrégulièrement fistuleux.
Le nom Chusquea , nommé ainsi en 1822 par Kunth, vient de Chusque, terme employé en Equateur et en Colombie pour désigner un bambou de haute altitude (McClure 1973).
Au niveau des rhizomes, ces derniers peuvent être pachymorphes (cespiteux), leptomorphes (traçants), ou amphimorphes (à la fois cespiteux et traçants), selon les espèces, le premier cas étant le plus commun dans le monde des bambous, mais les leptomorphes étant les plus communs sous les climats tempérés. Toutefois plusieurs combinaisons sont possibles sous ces définitions, comme des rhizomes pachymorphes mais à cols longs, où des rhizomes leptomorphes devenant cespiteux sous un climat ou un sol ne leur convenant pas.
Trois sous genres ont été crées pour les Chusquea : Swallenochloa, Rettbergia et Chusquea. Ces sous genre peuvent être eux-mêmes divisés en groupes. Ces différentes divisions prennent en compte des caractéristiques botaniques communes à chaque sous-genre et groupes, et facilitent d’autant l’identification de ces espèces pas encore très connues, mais, pour notre plus grand bonheur, fortement étudiées de nos jours.
Chusquea andina (photo 3)
est originaire d’Amérique du Sud, du centre du Chili (anciennement département de Chillàn, région de Bíobío, entre 1800 et 2000m à la limite des neiges éternelles) et d’Argentine.
Rusticité élevée pour cette espèce de haute altitude, il peut supporter -15°C (-20°) et de longues périodes de froid mais aussi de sècheresse. Ses chaumes, aux rhizomes pachymorphes, sont de couleur vert clair à vert jaunâtre (photo 4)
, devenant parfois d’un beau jaune sous l’effet du soleil (photo 5)
, atteignent une hauteur de 1 à 2m, sont très raides et portent des branches courtes de 7 à 30 cm, dressées (photo 6)
, portant des feuilles serrées et dressées également (photo 7)
. Un anneau assez large de couleur vert clair, et ayant tendance à foncer et noircir sur les vieux chaumes, se situe de part et d’autre de la cicatrice de gaine, s’arrêtant à la crête du nœud (photo 8)
. Etonnamment, des mêmes semis peuvent donner des plants à feuillage vert ou bleu. Cette forme au feuillage bleuté a été appelé ‘Blue Andes’(photo 9)
. On retrouverait dans la nature ces deux sortes de plants. Le plant adulte observé fait 1.75 m de haut pour des chaumes de 1,2 cm de diamètre et a des feuilles bleues toute l’année. L’aspect de la touffe est dressé, avec des chaumes poussant à 45° en périphérie. Les entrenœuds sont pleins, non striés, dépourvus de sillon, lisses au toucher, et mesurent entre 8 et 16 cm. De nombreux sont sinueux, présentant une courbe prenant naissance en plein milieu (et non naissant au niveau du nœud comme c’est le cas pour d’autres espèces de bambou tous types confondus), et se finissant avant d’arriver au niveau du nœud (photos 10, 11 et 12).
Le nœud est renflé, sans excès (photo 13)
.
Les gaines de chaumes sont semi-persistantes, certaines tombant vite, d’autres se désagrégeant par la suite et complètement, et enfin certaines restant en place et se désagrégeant au fil des années (photos 14, 15 et 16)
. La ligule est convexe (photo 17)
. La languette est petite et fine, dressée (photos 18 et 19)
. Le bourgeon a une forme d’artichaut vu de côté (photos 20 à 24).
Les branches naissent à partir du 5e nœud, aucune n’apparaît dominante (photo 25)
. Elles se développent en perçant la gaine (photo 26)
et en pointant vers le haut (développement extravaginal).
Les feuilles sont fines et étroites, de 4 à 7,3 cm de long pour 0.5 à 0.8 cm de large (photo 27)
, coriaces et ornées d’un liseré blanc sur leur pourtour, garni de crochets épineux longs et très acérés d’un côté, plus rares et non dressés de l’autre (photo 28)
. Elles portent de 3 à 5 paires de nervures secondaires et sont très distinctement tessellées. Il y a de 5 à 8 feuilles par ramule, 5 et 6 étant les plus fréquents. Elles sont lisses face externe, et pourvues d’un duvet très court face interne. Leur couleur bleutée est très accentuée.
Les gaines foliaires sont parfois (rarement) ornées de quelques cils à l’apex (photo 29).
Bien que Chusquea andina soit classée dans le même groupe que Chusquea culeou, groupe se caractérisant entre autres par un développement intravaginal des branches (écartant la gaine de chaume en grandissant) pour la plupart des espèces, les branches du plan étudié sont de style extravaginal (développement des branches perçant la gaine et pointant majoritairement vers le haut). Elles sont de diamètres et longueurs équivalents, comme les espèces de Chusquea appartenant au sous genre Swallenochloa, et aucune ne peut donc être considérée comme dominante.
Bibliographie :
- Judziewicz, E. J., Clark, L.G., Londoño, X., Stern, M. J., 1999. American Bamboos. Smithsonian Institution Press Washington and London, 392 p.
- Camus, E.-G., 1913. Les Bambusées. Monographie Biologie Culture Principaux usages. Paul Lechevalier éditeur. Paris, 215 p.
- Bertran, R., Kernin, R, Tréhin, L, 2016. Coup de Bambou. Locus Solus Editeur, 128 p.
Photos : Robert Kernin
39- Les Gunneras
Article n°39
Les Gunneras
Robert Kernin, 02 septembre 2018
Photo 1 – Gunnera kilipiana
Avec cet article je déroge à la règle de ce blog qui est dédié normalement aux bambous. J’avais fait une première exception pour les fleurs des frangipaniers. Cet article devrait être unique, mais s’étoffera au cours des prochaines années, au fur et à mesure de la croissance des plants, et j’espère avec de nouvelles espèces, et bien sur de nouvelles photos.
Concernant les gunneras voilà pas mal d’années que ces plantes ont attirées mon attention, et ayant l’occasion de faire un nouveau jardin, j’ai décidé de les mettre à l’honneur,
Mon expérience étant récente, je ne pourrai donner de conseils de culture, sinon qu’en été des arrosages importants et journaliers sont nécessaires, à moins de les planter en bordure de ruisseau. Dans mon jardin pas de ruisseau, mais un puits me donnant l’eau à volonté.
Trois grands pommiers en bout de jardin m’ont permis de planter mes trois premiers plants de grands gunneras (3 espèces différentes) de manière assez parfaite, c'est-à-dire de l’ombre en matinée et début d’après midi, puis soleil en milieu d’après midi. La terre est profonde, et l’ombre des pommiers permet qu’elle se maintienne fraîche et garde longtemps l’humidité des arrosages. Une 4e espèce de grand gunnera est en attente et ne sera mis en pleine terre qu’en 2019, voir 2010.
Je parle de ‘grands’ gunneras car il existe aussi de nombreuses espèces de gunneras nains, ainsi que d’autres de taille moyenne.
Je maintiens mes quatre espèces naines dans de grands pots. La situation idéale est identique aux autres espèces, situation ombragée la plupart du temps avec si possible un peu de soleil en cours de journée, en veillant à l’arrosage journalier également. Ces petites espèces semblent plus rustiques que les grandes. J’ai effectué des essais de culture en plein soleil, mais à la longue les feuilles brûlent entièrement ou partiellement sur leur contour. Ce qui confirme que la culture en situation ombragée est préférable.
Enfin une espèce aux feuilles de taille moyenne, africaine, Gunnera perpensa, complète ma collection. Très vigoureuse, cette dernière perd presque la totalité de son feuillage à – 6°C (sous tunnel), mais le redémarrage est assuré. En extérieur un plant s’est comporté de façon identique. Quelques feuilles ont subsisté à -6°C (des vents forts ont du même faire descendre la température au-delà), mais le redémarrage a été fulgurant. Ce plant est contre un muret en pierre au milieu du jardin, en plein soleil, ce qui fait sécher les feuilles en cas de canicule, mais d’autres naissent sans cesse. Le muret le protège des vents du nord. La culture en situation ombragée sera préférable.
Description et photos des 9 espèces de ma collection
:Espèces naines : Ces espèces forment des tapis et une fois installées s’étendent rapidement. Je les maintiens en pots, genre vasque, une terre profonde n’est pas nécessaire, exceptée pour maintenir l’humidité, car les racines restent en surface. Mes 4 espèces sont dans des pots de même fabrique et couleur, mais de taille différente, ce qui donne à l’œil un bel ensemble disposé en cascade, ou terrasses, de différentes hauteurs.
- gunnera cordifolia : (photos 2 à 4).
Originaire de Tasmanie, les feuilles sont d’un vert clair très brillant, et forment des rosettes, mais relativement dressées, contrairement aux rosettes de g. hamiltonii qui sont aplaties. J’ai cette espèce depuis peu, elle a supporté sans aucun dégât un -6°C sous tunnel, mais j’attends de la reproduire pour faire des essais en extérieur, ce qui se fera en hiver 2018/2019. Ses feuilles atteignent 4,5 cm de large pour 3,5 cm de long.
- gunnera hamiltonii :
(photos 5 à 8). Oiginaire de Nouvelle Zélande, ce petit gunnera possède des feuilles formant des rosettes, de couleur kaki mélangé de brun (tout comme l’espèce précédente), de 3 cm de long par 2,5 cm de large. La face interne des feuilles est vert clair. Des petites dents, rappelant celles d’une lame de scie à métaux, très régulières, ornent le contour des feuilles. C’est l’espèce la plus délicate, il ne faudra pas l’arroser aussi abondamment que les autres et lui fournir un peu plus de soleil
- gunnera magellanica :
(photos 9 à 11). Originaire d’Amérique du sud (Chili, Argentine, Equateur, Pérou, îles Falkand)), ses feuilles vert clair et brillantes, font entre 6 à 7 cm de largeur.
- gunnera prorepens :
(photos 12 à 18). Originaire de Nouvelle-Zélande, cette espèce a des feuilles d’un vert kaki, parfois mélangé de brun, de forme ovoïde, atteignant
3,5 cm de long par 2,5 cm de large. Les faces externe et interne des feuilles sont de même couleur. Les bords des feuilles sont dentelés, mais de manière plus grossière et moins régulière que celles de G. hamiltonii.
Espèce moyenne :
- Gunnera perpensa :
(photos 19 à 29). Originaire d’Afrique du sud. Ses feuilles, vertes, atteignent 30cm de large. Croissance et développement rapides.
Un plant mis en terre en 2017 a passé l’hiver sans trop de problème,
c'est-à-dire quelques feuilles restant vertes bien qu’abimées.
J’ai relevé dans mon tunnel une température de -6°C, mais à l’extérieur plusieurs jours de vent très fort ont du faire chuter cette température, en ‘ressenti’. La vision de cordylines anciennes dans ma région, mais qui ont gelées lors de cet hiver, en dit long sur ce froid inhabituel. En tout cas ce gunnera perpensa est reparti en mars / avril, et très vigoureusement. Ses feuilles sont bordées de minuscules dents de couleur rouge.
Espèces géantes : Ayant trouvé toutes mes espèces de Gunnera récemment, aucune espèce géante n’est adulte, cependant des observations peuvent déjà être effectuées.
Gunnera kilipiana : (photos 30 à 36).
– voir aussi photo 1- Originaire du Guatemala. Surprenantes teintes des feuilles et des pétioles. Les
nouvelles feuilles sont rouges lie de vin, une merveille. Elles s’étalent en prenant des couleurs vert teinté de ce même rouge, alors que les nervures des feuilles et les pétioles conservent cette teinte rouge lie de vin. Le plant étant très jeune, il a passé l’hiver en véranda non chauffée, mais hors gel. Il devient de plus en plus beau ce printemps. Rusticité à tester. Mise en pleine terre prévue au printemps 2019 ou 2020. Les feuilles atteindraient 2 m de largeur. J’ai pu séparé un très jeune plant du pied mère, première opération à effectuer afin de doubler les chances de conservation de l’espèce. Il semble que plus les feuilles vieillissent et plus elles se colorent de rouge.
Gunnera manicata :
(photos 37 à 39).Originaire du Brésil. Ses feuilles peuvent attendre 2 m de largeur, voir plus. Elles sont vert plutôt clair, aplaties et plus majestueuses que celles du G. tinctoria. J’ai mis mon plant en terre au printemps 2018, l’avenir étant assuré avec la séparation de rejets.
Gunnera masafuerae :
(photos 40 à 43). Originaire des îles Juan Fernandez au large du Chili. Une feuille aurait été mesurée à 2,90 m de largeur. Parmi toutes les espèces de Gunnera ce serait celle ayant la tige la plus épaisse. J’ai mis mon plant en pleine terre au printemps 2018. Durant l’hiver 2017/2018 il a été maintenu sous tunnel, en compagnie des autres espèces de Gunneras géants. Pas plus souffert que les autres à -6°C. Mais un rongeur a creusé dans son pot un superbe tunnel bien rond, et j’ai trouvé des bouts de racine en surface, sans pouvoir établir si ce rongeur s’est attaqué aux racines pour les manger ou bien pour se frayer un chemin. Le plant est reparti au printemps, avec des feuilles tronquées et poussant déformées, alors qu’un rejet dans le même pot poussait normalement. A part cette étrange réaction il semble vigoureux. Je compte le protéger particulièrement l’hiver prochain. J’ai pu prélevé 2 rejets jusqu’ici.
- Gunnera tinctoria :
(photos 44 à 50). Originaire du Chili et de l’Argentine. Devant les nombreuses
conversations vues sur les sites internet concernant les différences entre G.
tinctoria et G. manicata, et ayant été moi-même confronté à cette question, j’ai maintenant les 2 espèces, ce qui permet de voir de suite les différences les plus flagrantes. Chaque nouvelle feuille de G. tinctoria , du moins sur mon plant, possède des nervures d’un rouge très marqué, ce rouge s’estompant lors de la croissance de la feuille. Cette dernière, même à son terme de croissance, est très creuse, et c’est sans doute là la différence la plus flagrante, contrairement à celle de G. manicata qui est aplatie. Les nervures des feuilles de mon G. manicata sont vertes. Attention aux noms de ces gunneras, vendus dans les jardineries ou même chez les pépiniéristes, l’erreur la plus comune étant G. tinctoria vendu sous le nom de G. manicata. Je n’ai pas vu l’inverse mais cela doit se produire également. Pour conclure le vrai G. manicata semble plus difficile à trouver. Mon G. tinctoria se développe beaucoup plus vite, produisant de nombreux petits rejets, contrairement à mon G. manicata, qui émet des rejets mais en moins grand nombre.
Je l’ai mis en pleine terre ce printemps 2018, et compte protéger la souche l’hiver prochain (en le recouvrant par ses feuilles coupées au premier signe de froid, mais également en rajoutant d’autres moyen, voile ou paille).
Ses feuilles pourraient atteindre 1 m de large.
La question qui peut se poser : toutes les nouvelles feuilles de G. tinctoria ont-elles des nervures rouges, ou bien certains plants, selon la provenance géographique dans leur pays d’origine, n’ont pas ces nervures rouges ?
Avec cette dernière espèce prend fin le descriptif de ma collection de Gunneras. Afin d’agrandir cette collection je recherche d’autres espèces, en particulier Gunnera insignis que l’on commence à trouver en France mais à des prix restant élevés. Je suis favorable à des échanges de jeunes plants pour toute espèce ne figurant pas dans ma collection.
En espérant que ces descriptifs et photos seront appréciés, je souhaite de bonnes cultures à tous les passionnés de cette famille.
38- Espèces de bambous recensées en Nouvelle-Calédonie Au cours des années 2009, 2014 et 2015
Article n°38- Espèces de bambous recensées en Nouvelle-Calédonie
Au cours des années 2009, 2014 et 2015
et commentaires sur les espèces dites ‘envahissantes’
Robert Kernin, le 8 avril 2018
Chacune des espèces suivantes a déjà fait l’objet d’un article détaillé sur mon blog
‘Bambous passion’ : http://www.pseudosasa.canalblog.com/
Espèces endémiques
Greslania rivularis (photo 1)
Greslania circinata (photo 2)
Greslania montana (photo 3)
Espèces introduites
Phyllostachys aurea (il est vraisemblable qu’il ait été confondu avec P.flexuosa. Ce dernier est peut-être sur l’île mais je ne l’ai pas rencontré. Dans toutes les zones que j’ai trouvées envahies par un Phyllostachys, il s’agissait de P.aurea (photo 4)
, se présentant sous divers aspects très dissemblables en taille (de 1,50m à 10 m) et en coloration selon l’environnement et l’exposition au soleil)
Phyllostachys nigra ‘punctata’(photo 5)
Bambusa vulgaris (photo 6)
Bambaus vulgaris ‘Striata’(chaumes jaune striés de vert) (photo 7)
Bambusa balcooa (photo 8)
Schizostachyum brachycladum(sous sa forme jaune à fines et rares striures vertes) (photo 9)
Dendrocalamus giganteus (photo 10)
Pseudosasa japonica (photo 11)
Bambusa multiplex (photo 12)
Bambusa multiplex ‘Elegans’ (photo 13)
Bambusa aff. indigena (photo 14)
Bambusa aff. rigida (photo 15)
Neohouzeaua sp. (photo 16). Le seul plant que j’ai vu au Parc Zoologique et Forestier 'Michel Corbasson' de Nouméa s’est desséché et est mort en 2013/2014. Je l’avais identifié dans ce genre mais une étude plus approfondie aurait été souhaitable. S’est-il desséché après floraison ?, des graines auraient-elles été récoltées ? L’espèce réapparaitra t’elle un jour ? Y a-t-il d’autres pieds en Nouvelle-Calédonie ?
Je n’ai pas trouvé une autre espèce qui aurait été identifiée comme Dendrocalamus strictus et serait envahissante. Peut-être se trouve-t-elle dans le Nord.
Une autre espèce, présente dans le Parc Zoologique et Forestier 'Michel Corbasson' de Nouméa, reste à identifier. C’est le plus gros des bambous du Parc, un géant, représenté par plusieurs touffes. Il s’agit vraisemblablement d’un Dendrocalamus, me semblant différent, au premier abord, de Dendrocalamus giganteus, et son étude devrait être des plus passionnantes à celui qui voudrait s’y prêter.
Un bambou semi-géant, que j’ai aperçu très brièvement, se trouve dans le parc du Centre Culturel Tjibaou, pas du côté d’où l’on arrive mais de l’autre, en contrebas du chemin longeant les grandes constructions représentant d’une forme contemporaine les cases Kanak. Ce bambou a des chaumes verts, et pourrait être la forme verte de Schizostachyum brachycladum, mais sous toute réserve. Qui l’étudiera ?.
Une autre espèce, vue à Boulouparis dans le jardin d’une maison en vente en 2015, pourrait être Bambusa multiplex ‘Golden Godess’, mais je ne l’ai vu que de loin.
Parmi les espèces introduites, seules Phyllostachys aurea et Bambusa vulgaris m’ont parues envahissantes, le Phyllostachys étant le plus redoutable vu son système de rhizomes traçants, et la facilité à le reproduire par éclat de touffe. Son éradication n’est plus du domaine du possible, vu d’une part la surface importante de certaines populations sur des flancs de collines difficilement accessibles, et d’autre part par sa dissémination dans les jardins et propriétés, on en voit aussi bien en campagne qu’en ville, dans les établissements publics comme dans les maisons des particuliers, souvent taillé en petites haies dans ce cas. En campagne il occupe parfois de grandes zones dans les vastes terrains entourant les maisons.
A noter que tous les Phyllostachys ne sont pas envahissants, certains trouvant en Nouvelle-Calédonie un climat qui ne leur convient pas, ce qui semble être le cas de Phyllostachys nigra ‘Punctata’ (ces espèces sont subtropicales et apprécient, pour un bon développement, une période de froid et même de gel.
Bambusa vulgaris étant d’une grande facilité à reproduire par tronçons de chaumes, sa multiplication s’explique par cette faculté. En cas de floraison les semis naturels sont eux aussi couronnés de succès facilement, on peut le constater surtout dans le nord de l’île. N’étant pas un bambou traçant mais cespiteux, son éradication ou son contrôle est plus aisé que le Phyllostachys.
Concernant Bambusa multiplex, je manque d’observations sur sa répartition. Je n’ai trouvé que quelques plants isolés dans des propriétés, excepté dans l’une où elle forme une haie importante. Mes observations ont surtout été effectuées dans le Sud, et il est tout a fait possible que ce bambou trouve des conditions idéales dans le Nord, particulièrement côté Est. où chaleur et humidité sont présentes.
Bambusa balcooa se limite à quelques propriétés, mais est beaucoup plus difficile que Bambusa vulgaris à reproduire par tronçon de chaume. D’autre part s’il fleurissait, la reprise de semis naturels est réputée difficile chez cette espèce. Il ne présente donc pas du tout les mêmes risques d’envahissement que les 2 espèces précédentes. En cas de floraison, il serait même utile de prélever des graines et de faire des semis, afin que l’espèce soit conservée sur l’île. Elle pourrait constituer une culture sous contrôle, aussi bien pour ses chaumes utilisables en construction, que pour ses jeunes pousses, source de revenus maraichers, ceci sans risquer l’envahissement naturel par rhizomes ou semis ou du fait de tronçons de chaume ou d’éclats de touffe, comme les 2 autres espèces précédentes Ph.aurea et B.vulgaris.
Le cas de Dendrocalamus giganteus se rapproche de celui de Bambusa balcooa. Ses chaumes, de diamètre énorme (entre 20 et 27cm couramment), sont de plus constitués de fibres très denses non attaquées par les insectes. Son bois peut être directement utilisé dans la construction de mobilier, et bien sur dans la construction. Ses turions sont utilisés en cuisine sous divers aspects. Très difficile à reproduire par tronçon de chaume. C’est le grand ‘bambou bleu’, ses nouveaux chaumes étant recouverts de pruine, que l’on rencontre ici et là. S’il fleurit, ses semis ne sont pas aussi prolifiques que ceux de Bambusa vulgaris. Une espèce à conserver, ayant un impact positif, sans se montrer envahissante.
Ces espèces sont largement utilisées pour en faire des tuteurs dans les cultures (Phyllostachys), des poteaux, ainsi que des pergolas afin d’ombrager certaines cultures. Les jeunes turions de B.vulgaris, B.balcooa et Dendrocalamus sont utilisés pour en faire des achards, excellents d’ailleurs. Les gros chaumes de ces 3 espèces sont utilisés dans les constructions sommaires mais d’une grande utilité, tant pour les habitations que pour les cultures.
A ce jour, tous les bambous que j’ai étudié/identifiés en Nouvelle-Calédonie ont déjà faits l’objet d’un article sur le blog, espèces endémiques et introduites.
Il va sans dire qu’il reste un grand travail à effectuer sur les bambous introduits et bien d’autres espèces doivent se trouver sur le ‘Caillou’.
Quand aux bambous endémiques, pourquoi pas une 4e espèce à découvrir ?
Remerciements :
Je remercie vivement Vanessa Hequet (IRD Nouméa), Amuldena Lorenzo (Parc Zoologique et Forestier 'Michel Corbasson' situé à Nouméa) et Stéphane Lardy (Parc Zoologique et Forestier 'Michel Corbasson' de Nouméa) pour leur aide et les photos transmises concernant les turions de Bambusa aff. rigida. (voir article n°37 sur le blog)
Bibliographie:
- Camus, E.-G., 1913. Les Bambusées. Monographie Biologie Culture Principaux usages. Paul Lechevalier éditeur. Paris, 215 p
- Ohrnberger, D., 1999. The Bamboos of the World, Annotated Nomenclature and Literature of the Species and the Higher and Lower Taxa. Elsevier,Amsterdam, The Netherlands.585 p.
- Seethalakshmi, K. K., Muktesh Kumar, M. S., Sankara Pillai, K., Sarojam, N., 1998. Bamboos of India, a Compendium. Peechi Bamboo Information Centre, India, Kerala Forest Research Institute [u.a.], 1998, 342 p.
- Wang, D., Shen, S-J., 1987. Bamboos of China. Timber Press, Portland, Oregon, 167 p.
- Zhu, S., Ma, N., Fu, M., 1994. A Compendium of Chinese Bamboo, China Forestry Publishing House. 242 p.
Internet:
- Le site de Kew, base de données en ligne donnant accès à des milliers de descriptions, est un véritable trésor. Pour y accéder tapez sur un moteur de recherche :
rgb grass base kew grassbase.
Vous obtenez la rubrique (entre autres) :
RGB Kew: GrassBase – The Online Grass Flora – Kew Gardens
Dans cette rubrique vous sélectionnez ‘Descriptions’, puis, concernant les bambous et autres poacées, Grassbase-home (partie droite de la fenêtre)
Dans la nouvelle fenêtre qui apparaît, vous sélectionnez, en plein texte :
11.000 species descriptions
Vous n’avez plus qu’à sélectionner l’espèce recherchée dans les noms cités par ordre alpha.
37 - Bambusa aff. rigida - Espèces de bambous introduites en Nouvelle-Calédonie
Article n° 37 Bambusa aff.rigida
Synonyme : Bambusa stipitata
Robert Kernin, le 03 avril 2018
Cette espèce a été introduite en Nouvelle-Calédonie et on peut l’admirer au Parc Zoologique et Forestier 'Michel Corbasson' situé à Nouméa. Je l’avais baptisé ‘sp.1 Parc Forestier Nouméa’ en attendant de pouvoir l’identifier (photo 1).
J’ouvre une parenthèse concernant ce genre de recherches : pour un amateur il n’est pas facile d’accéder aux descriptions originelles des plantes, bambous ou autres. Le fait d’accéder aux descriptions originelles pose un problème : la traduction ! Si certaines langues nous sont aisément compréhensibles, beaucoup d’autres le sont moins ou pas du tout.
Outre les livres ‘grand public’ ou bien ceux un peu plus spécialisés, internet est une source formidable pour ces documents, mais, tout comme les livres, des erreurs peuvent être commises, particulièrement dans les traductions des descriptions originelles, mais également dans la transcription. En exemple les feuilles d’un petit bambou américain, Chusquea pinifolia, dont la largeur des feuilles était indiquée sur internet 2cm au lieu de 2 mm (je dis bien 2 millimètres).
Les herbiers, conservés dans les instituts botaniques de tous les pays, sont une base de toute recherche un peu poussée, et ont la particularité d’être accessibles à tout un chacun sous réserve d’une autorisation, mais je n’ai consulté aucun herbier pour le bambou de cet article.
Pour conclure, je précise donc que mes recherches, concernant ce bambou sp.1 faisant l’objet de cet article, ont abouties à identifier Bambusa rigida, mais dans les 137 espèces de Bambusa sélectionnées au départ il est possible que j’en ai éliminé suite à des descriptions erronées, et ce malgré toutes mes bases de données.
Ses principales caractéristiques le désignait comme faisant partie du genre Bambusa.
Pour déterminer l’espèce, j’ai suivi le schéma suivant :
1- Une première sélection basée sur la taille des chaumes et leur aspect général, en laissant une marge très large. Sur un total de 137 espèces du genre Bambusa décrites à ce jour, il en est resté 68.
2 – Une deuxième sélection basée sur divers caractères : taille des feuilles, présence ou non d’oreillettes de gaines de chaumes, taille des oreillettes des gaines de chaumes, forme de l’apex de la gaine de chaume, hauteur de la ligule de gaine, longueur et forme des entre-noeuds des chaumes, aspect des nœuds de chaumes. Sur 68 espèces il en est resté quatre:
- B. cerosissima, B. Gibba, B. pachinensis et B. rigida.
Remarque: outre ces 4 espèces, une autre espèce, Bambusa textilis, présente de fortes ressemblances au premier regard, et on pourrait la confondre. Une observation plus approfondie permet de noter les différences suivantes, parmi d’autres :
- oreillettes de gaines de taille équivalente chez B. textilis, contre des oreillettes dissemblables en taille et en forme chez B. rigida.
- ligule de gaine de chaume d’une hauteur de 1 à 2 mm chez B. textilis, contre 2 à 4 mm chez B. rigida.
3- Sélection de certaines caractéristiques suite à une étude approfondie de chacune de ces quatre espèces, certains détails étant plus déterminants que d’autres.
- B. cerosissima –
-diffère de sp.1 par ses languettes de gaines de chaumes non dressées, retombantes et intensément sombres
- diffère par le nombre des ses feuilles par ramule (4 à 8 contre 6 à 13 pour le sp.1).
- oreillettes de gaines de chaumes (et non des turions) longues et étroites contre des oreillettes de forme plus ou moins ovales rondes./elliptiques et de forte taille chez le sp.1
- anneau de la cicatrice de gaine large contre un anneau fin chez le sp.1.
- Bambusa gibba
- entre-nœuds 20/25 cm de long contre 23/45 cm chez le sp.1
- diamètre entre-nœuds 5/6 cm contre 4/5,3 cm chez le sp.1
- ligule de gaine de chaume 1 à 2 mm de haut contre 3 à 4 mm chez le sp.1
- feuilles 15/20 cm x 2 à 3,5 cm de large contre 11 à 32 cm x 1,6 à 3,3 cm de large chez le sp.1
- Bambusa pachinensis
- entre-nœuds 10/70 cm contre 23/45 chez le sp.1
- feuilles 8/20 cm contre 11/32 cm chez le sp.1
- gaines foliaires densément pubescentes contre glabres ou poils discrets chez le sp.1
- pruine très légère contre pruine dense chez le sp.1
- Bambusa rigida
- La description de cette espèce indique que ses gaines de chaumes sont pubescentes. Je n’ai pas pu observer de près une gaine fraiche du sp.1, Les gaines qui se détachent sont glabres. Par contre les gaines fraiches des branches naissantes sont en partie pubescentes, devenant très vite glabres, ce qui peut laisser supposer qu’il en est de même pour les gaines de chaume fraiches.
- entre-noeuds 23/45 cm de long, idem sp.1
- ligule 2/4mm, idem sp.1
- oreillettes de gaines, l’une elliptique et l’autre ovale, idem sp.1
- feuilles 8 à 24 cm de long par 8 à 27 mm de large contre 11 à 32 cm de long par 1,2 à 3,3 mm de large chez le sp.1
- feuilles : zone près du pétiole, face dorsale, pubescente, idem sp.1
- pruine sur chaumes, idem sp.1
- pruine plus dense sur la partie de l’entre-nœud entourée par la gaine, idem sp.1
Au vu des résultats de ces comparatifs, seule la pubescence des gaines de chaumes, par défaut d’observation, pose problème pour B. rigida, ce qui laisse un doute sur l’identification. La taille des feuilles est très légèrement plus importante chez le sp.1, mais pas assez pour en faire un élément éliminatif, et de plus les proportions longueur/largeur se ressemblent. Ces deux détails, rajoutés au problème de l’identification dont j’ai parlé au tout début de cet article, font que je fais précéder ‘aff’ (affinités) devant le nom d’espèce, indiquant que ce bambou a vraiment beaucoup de points correspondants à la description de B. rigida, mais qu’il y a néanmoins un doute sur son identification.
Bambusa rigida est originaire de Chine, de la Province du Sichuan principalement, où il est couramment cultivé autour des villages. On le trouve également au Yunnan.
Une mesure précise d’un chaume a donné 11,30m, le plant étudié culmine donc entre 10 et 12 m, pour un diamètre maximum de 5,3 cm, et couramment entre 4 et 4,5 cm (photo 2).
Il est possible que certains chaumes inaccessibles soient d’un diamètre légèrement supérieur.
L’aspect général est érigé, le haut des chaumes ne retombant pas ou très peu (photo 3).
Une pruine épaisse, dense, blanche, recouvre la moitié inférieure des entre-nœuds (partie recouverte par la gaine) des nouveaux chaumes, tandis que la partie supérieure de l’entre-nœud est couverte par une pruine bien plus légère en général (photos 4 et 5)
.
Les entre-nœuds sont creux dès la base, et ne sont pas compressés. Leur paroi est épaisse, en exemple pour un diamètre de 3,5 cm, épaisseur paroi de 1 cm. Leur longueur varie de 23 à 45cm. En exemple des mesures prises sur un chaume, en commençant par la base :
23/28/32/36,5/38,5/43 cm. Quelques entre-nœuds inaccessibles doivent être un plus longs mais pas de beaucoup. Ils sont non striés (les stries apparentes sont celles laissées par les gaines de chaume dans la pruine épaisse) et le sillon internodal est absent.
La couleur des chaumes âgés est vert moyen, légèrement brillant (photo 6).
Les nouveaux chaumes sont également vert moyen sous la pruine, mais apparaissent blancs et vert blanchâtre du fait de cette dernière (photos 7,8 et 9).
Lorsque la pruine est partie, ils sont lisses au toucher.
GAINES DE CHAUME
Exemple d’une gaine prise sur un entrenœud de 42cm de long et de 4.1cm de diamètre : hauteur de la gaine : 20.3cm
Largeur à la base : 21cm
Largeur à l’apex : 9cm
Côtés asymétriques à l’apex (l’un plus bas que l’autre) (photo 10).
Coloration : gaine âgée crème beige, gaine fraîche vert clair/-jaunâtre (photos 11 et 12),
les bords sont discrètement soulignés par une bande jaunâtre brun clair (photo13).
Rarement, une strie fine blanc crème peut se voir sur le dos d’une gaine.
Certaines gaines fraîches ont tendances à prendre une couleur orange, pas très vif, avant de sécher.
A noter que la languette de gaine sèche très vite, et beaucoup ont leur extrémité déchirée, alors que la gaine est encore verte (photo 14).
Elles sont caduques.
Les gaines âgées sont glabres des 2 côtés. Je n’ai pas pu accéder à une gaine fraîche, et les photos de ces dernières, prises de trop loin, ne permettent pas de préciser si elles sont pubescentes ou glabres.
Par contre, les observations sur les gaines des branches naissantes permettent de constater la présence de poils denses sur certaines parties de la gaine (photo 15),
poils très vite caduques, laissant supposer que les gaines de chaume fraiches en sont également pourvues.
Traces légères de pruine sur certaines gaines fraiches.
Au toucher, les gaines âgées sont lisses, épaisses, pas particulièrement cassante sauf si on essaie de les aplatir, mais sans plus.
Présence d’oreillettes, les deux étant fortes mais l’une plus que l’autre, bordées de longs cils blancs brun clairs (photos 16, 17, 18 et 19).
Exemple pour la gaine de référence (20.3cm haut x 21cm largeur base x 9cm largeur apex) l’oreillette la plus forte des 2 mesure 1.8cm de hauteur x 2.8cm de long, et la plus petite des 2 mesure 1.4 de hauteur x 1.5cm de long. Elles sont donc de taille et de forme différente, sans excès.
Ligule de gaine convexe, finement frangée de petits cils blancs de 1 à 2mm, régulière, haute de 3 à 4mm (photo 20).
Languette : très souvent déchirée et incomplète à son extrémité, même au stade relativement frais.
Longueur sur la gaine déjà mesurée (gaine de 20.3cm hauteur x 21cm de largeur base x 9cm de largeur à l’apex) : 9cm de hauteur x 6.5cm de largeur.
La base de la languette est large mais un peu moins que l’apex de la gaine (photo 21).
Elle est dressée. Quelques poils noirs épars sont visibles sur les 2 faces.
Cicatrice de gaine : nette, formant un anneau fin de ‘liège’, et un peu plus proéminente que le nœud (photos 22 et 23).
BRANCHES
Longueur/ entre 1m et 2.30m en moyenne (photo 24).
Apparaissent dès le 3e ou plus souvent vers le 5e nœud (photo 25).
Une branche dominante, puis 2 paires de secondaires, puis d’autres plus petites, mais à noter que, assez souvent, l’une des 4 branches secondaires reste dormante, comme on peut le voir sur cette photo (photo 26).
Une dizaine de branches, toutes tailles confondues, semblent se développer dans un premier temps, toutes en même temps (photo 27).
La dominante est très légèrement remontante ou horizontale (photo 28),
exceptionnellement elles sont remontantes à leur naissance (photo 29).
Les secondaires sont horizontales ou légèrement retombantes, alors que les tertiaires et autres petites sont retombantes (photo 30).
Le bourgeon est arrondi (photo 31)
FEUILLES
Aspect général : longues et fines (photos 32, 33, 34 et 35)).
Longueur et largeur : la plus longue 32cm x 3.3cm de large.
Autres mesures : 31 x 3cm / 30 x 2cm / 28.5 x 2.7cm / 23.5 x 1.3cm /
17.5 x 1.2cm / 16 x 1.4cm / 11 x 1.6cm /
Non tessellées.
Nombre de nervures secondaires : 8 paires sur les plus grandes feuilles, parfois nettes et parfois pas très discernables.
Longueur du pétiole 2 à 5mm, cette dernière longueur restant exceptionnelle.
Nombre de feuilles par branche : de 6 à 13, avec tous les nombres possibles sans qu’aucun soit dominant (6/7/8/9/10/11/13) – (photos 36 à 42)
Lisses et glabres face supérieure, exceptées à la naissance de la nervure centrale, le long de celle-ci, sur quelques centimètres et sur les feuilles
fraîches (base de la feuille) où des poils blancs sont visibles, surtout après grossissement des photos (photo 43).
Très légèrement duveteuse face inférieure par la présence de petits poils blancs (visibles à la loupe binoculaire), clairsemés au milieu de la feuille et plus denses sur les bords ainsi qu’autour de la nervure centrale.
Coloration : vert foncé brillant dessus, même vert mais mat dessous.
Présence de petits crochets sur tout un côté, très accrocheurs et rapprochés. Sur l’autre côté les mêmes crochets sur la moitié inférieure de la feuille et moins présents ou accrocheurs sur la moitié supérieure.
Les gaines foliaires sont glabres, et garnies de 2 oreillettes ciliées (longs cils blancs de 1cm), l’une plus forte que l’autre mais la différence n’étant pas très grande, de couleur brun jaune (photos 44 à 47).
TURIONS
Pas de turion observé un 19 avril, jour de mon étude de ce bambou, mais
des nouveaux chaumes déjà bien
développés. Finalement, grâce aux observations d’amis du Parc, leur sortie a lieu de mi- février à fin mars.
En mars 2018, des photos de turions naissants et de plus grands turions m’ont été transmises par Stéphane Lardy et Amuldena Lorenzo (Photos 48 à 56)
Les observations de ces photos viennent
conforter la détermination du genre (languettes de gaines collées au chaume, présence de grandes oreillettes) et ne contredisent pas l’espèce.
RHIZOMES : bambou cespiteux
Remerciements :
Je remercie vivement Vanessa
Hequet (IRD Nouméa), Amuldena Lorenzo et Stéphane Lardy (Parc Zoologique et Forestier 'Michel Corbasson' situé à Nouméa) pour leur aide et les photos transmises concernant les
turions (photos 48 à 56).
Bibliographie:
- Camus, E.-G., 1913. Les Bambusées. Monographie Biologie Culture Principaux usages. Paul Lechevalier éditeur. Paris, 215 p
- Ohrnberger, D., 1999. The Bamboos of the World, Annotated Nomenclature and Literature of the Species and the Higher and Lower Taxa. Elsevier,Amsterdam, The Netherlands.585 p.
- Seethalakshmi, K. K., Muktesh Kumar, M. S., Sankara Pillai, K., Sarojam, N., 1998.Bamboos of India, a Compendium. Peechi Bamboo Information Centre, India, Kerala Forest Research Institute [u.a.], 1998, 342 p.
- Wang, D., Shen, S-J., 1987. Bamboos of China. Timber Press, Portland, Oregon, 167 p.
- Zhu, S., Ma, N., Fu, M., 1994. A Compendium of Chinese Bamboo, China Forestry Publishing House. 242 p.
Internet:
- Le site de Kew, base de données en ligne donnant accès à des milliers de descriptions, est un véritable trésor. Pour y accéder tapez sur un moteur de recherche :
rgb grass base kew grassbase.
Vous obtenez la rubrique (entre autres) :
RGB Kew: GrassBase – The Online Grass Flora – Kew Gardens
Dans cette rubrique vous sélectionnez ‘Descriptions’, puis, concernant les bambous et autres poacées, Grassbase-home (partie droite de la fenêtre)
Dans la nouvelle fenêtre qui apparaît, vous sélectionnez, en plein texte :
11.000 species descriptions
Vous n’avez plus qu’à sélectionner l’espèce recherchée dans les noms cités par ordre alpha.
36 - Bambusa aff. indigena - espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Article 36 - Bambusa aff. indigena - espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Robert Kernin, le 20 décembre 2017
Ce bambou est présent dans une grande propriété de Nouvelle-Calédonie. L’étude que j’en ai faite a permis de l’identifier comme étant du genre Bambusa, et la comparaison entre les 139 espèces recensées dans ce genre (+ les variétés) m’a permis de sélectionner 4 noms possibles : B. chunii, B. corniculata, B. cornigera et B. indigena.
En poussant les comparaisons, seul Bambusa indigena correspond, avec cependant un détail à résoudre, du fait que j’ai trouvé 2 descriptions contradictoires concernant les feuilles, à savoir :
- face inférieure des feuilles est indiquée comme pubescente dans une description (ce qui est le cas de mon spécimen). Rien n’est dit sur la face supérieure, laissant logiquement penser qu’elle n’est pas pubescente (ce qui est le cas de mon spécimen).
- dans une autre description, c’est la face supérieure qui est déclarée pubescente, et rien n’est dit sur la face inférieure.
Bien que certaines descriptions, sur les 139, aient été sommaires, elles m’ont tout de même permis en procédant par élimination, de ne garder que 4 espèces pour examen approfondi. Du fait du doute concernant la pubescence des feuilles, je fais précéder le nom d’espèce de ‘aff.’, - abréviation de ‘affinis’ - indiquant donc qu’il y a un doute sur le nom d’espèce mais qu’il y a affinités avec l’espèce nommée. Tout essai d’identification d’une espèce étant lié aux descriptions que l’on arrive plus ou moins à se procurer, et malgré que mes recherches me laissent supposer que cette espèce est Bambusa indigena, je serai heureux de communiquer mes fiches de renseignements à toute personne se proposant d’étudier ce bambou en Nouvelle-Calédonie. On peut me joindre, entre autres, en mettant un message sur ce blog. Je me ferai un plaisir alors d’indiquer l’endroit où l’on peut voir ce bambou.
Bambusa indigena est originaire des provinces du Guangdong et du Hainan en Chine. La hauteur de ses chaumes est donnée entre 10 et 14 m pour des diamètres entre 4 et 5 cm.
Nous ne sommes pas ici en présence d’un ‘géant’ à l’aspect massif, mais d’une grande espèce aux chaumes relativement fins (photo 1)
. La hauteur des chaumes sur le pied étudié en Nouvelle-Calédonie est de 10 à 11 m pour les plus grands, pour un diamètre maximum relevé de 6,1 cm au 8e entre-noeud (5,6cm au 5e entre-nœud sur le même chaume), et de 4 à 5 cm en moyenne (photo 2)
. Les chaumes du centre sont assez érigés, ceux de la périphérie étant inclinés à 45° environ, comme c’est souvent le cas chez les bambous cespiteux. Une pruine légère est visible sur certains nouveaux chaumes (photo 3)
, d’autres ne sont pas pruineux et leur couleur est alors vert moyen, plutôt foncé avec une légère brillance (photo 4)
, puis ils deviennent vert clair et mat en vieillissant, alors que ceux exposés au soleil tournent au jaune délavé (photo 5)
.
Les entre-nœuds de la base ne sont pas du tout compressés, et certains présentent de légers zig-zags entre eux (photo 6)
. Quelques longueurs relevés sur un chaume de 5,9cm de diamètre, en partant de la base : 8 / 21 / 26 / 30 / 31 / 33 / 35 / 36 / 36, cette dernière longueur étant le maximum relevé sur le plant. Ils ne sont pas striés et le sillon inter nodal est absent. Ils sont lisses au toucher. Présence d’un anneau blanc en partie supérieure du nœud, et d’un anneau brun clair en partie inférieure, sous la cicatrice de gaine (photo 7)
.
Les gaines de chaume (photo 8)
, caduques, ont les épaules asymétriques, l’un des côtés étant plus haut et plus long que l’autre (photo 9)
. Exemple de mesures : 24 cm de haut, pour une largeur de base de 29,5 cm et une largeur à l’apex de 11,5 cm.
La couleur des gaines fraîches est le vert clair, parfois (rarement) striée de fines bandes blanc/crème/jaunâtre nettement marquées (photo 10)
, et plus fréquemment de bandes de différents vert jaunâtres diffuses (photo 11)
. En vieillissant ces gaines deviennent parfois orangées (photo 12)
puis brun clair en séchant. Elles sont finement striées et lisses au toucher photo 13)
, bien que leur face dorsale soit garnie de minuscules poils blancs clairsemés, mais à peine décelables au toucher. La face interne est glabre. Absence de pruine sur les 2 faces.
Présence d’oreillettes, ornées de longs cils brun clair ou blancs (photo 14)
. Elles sont de tailles différentes, la plus petite étant parfois minuscule (photo 15)
. Exemple de taille sur une même gaine : grande oreillette 1.3cm, arrondie à son extrémité mais de forme générale un peu allongée, la plus petite 4 mm. Les cils sont nombreux, et se prolongent d’une part sur les bords inférieurs de la languette (photo 16)
, et d’autre part sur les bords de la gaine de chaume (sous forme de minuscules cils très courts), sur quelques centimètres seulement, la gaine ayant ensuite des bords non ciliés.
Ligule fortement convexe formant un angle accentué en son milieu, très nette et régulière sur toute sa longueur, d’une hauteur de 3 à 5mm, bordée de très petits et fins cils blancs (photo 17)
Un de ses côtés plus long que l’autre, suivant en cela la forme asymétrique de l’apex de la gaine .
Languette : hauteur 16.5cm, largeur à la base 11.5cm pour une gaine de chaume de 24 cm de haut pour 29.5 de largeur à sa base. Cette languette est dressée, fortement striée, triangulaire, la largeur de sa base étant parfois aussi large que l’apex de la gaine (photo 18)
. Présence de longs cils blancs/brun clair sur les côtés de la partie inférieure de la languette, ces cils se raccourcissent en remontant. Présence de longs cils blancs très fournis sur la base interne de cette languette, sur les côtés seulement et disparaissant en se rapprochant du centre (photo 19)
. Présence de rares poils brun foncé à brun moyen, diffus, sur sa face interne (à observer à la loupe x 10). Présence de minuscules poils blancs, clairsemés mais plus nombreux que ceux de la face interne, sur sa face externe. On retrouve ces mêmes poils sur la face dorsale de la gaine de chaume, mais ils sont plus nombreux sur la languette.
La cicatrice de gaine est fimbriée, très légèrement proéminente par rapport au nœud (photo 20)
.
Les branches :
La couleur de certains bourgeons est surprenante, une sorte de rouge / rose, très intense et net (photos 21, 22 et 23).
Les branches apparaissent dès le 2e ou 3e nœud. Elles mesurent de 1 m à 2,30 m.
Aux premiers nœuds seule la branche principale est bien développée, alors que les 2 branches secondaires restent très courtes et forment des sortes de longues épines, recourbées modérément vers le bas, pas très dures, leur extrémité se cassant facilement (photo 24)
.
Plus haut sur le chaume le schéma général est comme suit : une branche dominante, restant rarement dormante, encadrée de 2 branches secondaires moins épaisses, puis de 2 paires de branches latérales plus fines que les secondaires, puis jusqu’à 3 autres paires de petites branches, ces dernières embrassant le chaume et pointant vers l’arrière (photos 25 à 28)
.
Le tout donne un bosquet impénétrable avec des branches enchevêtrées partant dans tous les sens (photo 29)
.
Les feuilles :
Longueur maxi relevée : 18.2 cm pour une largeur de 20 mm
Autres mesures : 17.1cm x 25mm // 17.2cm x 22mm // 16cm x 18mm // 10.5cm x 2.2cm, mais en moyenne elles sont plutôt autour des 10/13cm de long, donnant un aspect général d’un bambou à petites feuilles (photos 30 et 31)
.
Non tessellées (photo 32)
, non parcheminées, de couleur vert clair.
Nombres de nervures secondaires : de 5 à 7 (photo 33)
Longueur du pétiole : 1 à 2mm
Nombre de feuilles par ramule : en général de 6 à 9
Lisses face supérieure, très légèrement rugueuse face inférieure, à peine perceptible sous le doigt. A la loupe on constate que la face inférieure est recouverte de petits poils blancs, très nombreux sans être denses (photo 34)
. On a aussi confirmation par la loupe que la face supérieure est glabre (photo 35)
.
Coloration : vert moyen/ clair brillant dessus, vert glauque, mat, dessous
Présence de crochets tout autour, mais cependant plus développés sur un seul bord.
Gaines foliaires : présence d’oreillettes bordées de très longs cils blancs, quelques rares poils blancs diffus sur la face dorsale (photo 36)
.
Turions :
Le bouquet final est dressé (photo 37)
. Les languettes de gaines sont dressées (photo 38)
.
Au toucher, on sent à peine un duvet très court sur les gaines.
Les gaines sont vert clair, avec quelques bandes, mal délimitées, d’autres teintes vertes jaunâtres et brunes se fondant entre elles (photo 39)
. La couleur générale qui en ressort reste le vert clair (photo 40)
.
Les bords des gaines sont vert jaunâtre plus clair, avec une bande brune sur l’extrême bord (photo 41)
.
Rarement une strie ou deux, blanc/ crème/ jaune, marquées nettement, sont présentes sur les gaines (photo 42)
.
Je finirai cet article avec quelques photos de turions à différents stades (photos 43 à 46)
.
35 - Dendrocalamus giganteus - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Article 35 Dendrocalamus giganteus
Robert Kernin, le 24 juillet 2017
Originaire du Myanmar (ou Birmanie) ainsi que des provinces du nord-est de l’Inde (Assam, Nagaland, Meghalaya) et de la Chine (Yunnan), son aire d’origine s’étend peut-être jusqu’au nord de la Malaisie. Largement cultivé dans de nombreux pays tropicaux. Présent à Mayotte (flancs du Mont Combani) ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie (dans le sud au pied du Mont-Dore entre autres) (photos 1 et 2).
Introduit en France métropolitaine depuis quelques années, un jeune pied a été planté en extérieur à Menton vers 2011/2012 pour essai d’acclimatation. Comme tous les bambous essentiellement tropicaux, D.giganteus peut être maintenue en pot où elle restera d’une taille en rapport avec le volume du pot, mais devra être abrité l’hiver.
Géant parmi les géants (photo 3), Dendrocalamus giganteus laisse sans voix (photo 4).
Ses chaumes peuvent atteindre 30 m de hauteur, pour un diamètre de 30 cm. Sur une touffe de ce bambou en Nouvelle-Calédonie, j’ai relevé un diamètre de 23.8cm (photo 5)
et la hauteur moyenne des chaumes avoisine les 20 m (photo 6).
A Mayotte, j’ai relevé un diamètre de 27cm. Ses rhizomes sont cespiteux, et l’aspect de la touffe est érigée, s’évasant en partie supérieure.
Les entre-nœuds font entre 37 et 48 cm de long, ceux de la base étant plus courts (photo 7).
La couleur des chaumes est vert moyen mais ils sont souvent recouverts, en atmosphère saturée, d’une pellicule fongique leur donnant un aspect mat, vert ou gris parsemé de taches (photo 8), les nouveaux sont bleutés par l’effet de la pruine assez dense. Les nœuds ne sont pas proéminents et ceux de la base sont garnis de courtes racines aériennes (photo 9). Un léger renflement sur une bonne portion de l’entre-nœud, au dessus de chaque nœud, est fréquent (photo 10). Un anneau de poils brun foncé subsiste au niveau de la cicatrice de gaine, et un deuxième anneau, blanchâtre, est situé juste au dessus, au niveau du nœud (photos 11 et 12).
Sur les chaumes plus âgés, les deux anneaux deviennent parfois blanchâtres, puis des mousses et des lichens les envahissent au cours des ans.
Les gaines de chaume, caduques (photos 13 et 14),
gigantesques (37cm de hauteur x 85cm de large par exemple – photos 15 et 16),
ont une couleur brun clair et gris bleuté, avec des teintes verdâtres et grisâtres (photo 17), et sont parcourues de bandes verticales d’un brun foncé, parfois à peine visibles (photos 18 et 19).
A un certain stade elles peuvent être un peu orangées, ainsi que celles du haut des turions (photo 20), d’un orange bien moins intense cependant que les gaines de Dendrocalamus latiflorus (photo 21).
Des poils diffus roux à brun foncé sont visibles en partie dorsale supérieure, plus denses sur les côtés (photos 22 et 23).
Les oreillettes, non ciliées le plus souvent mais présentant parfois de minuscules cils épars, sont de forme allongée, serpentiformes, leur bordure formant des volutes qui rejoignent la base de la languette (photo 24).
Cependant, dans la partie terminale des turions, perdue dans les volutes caractéristiques de l’espèce, on peut parfois observer une oreillette parfaitement formée en forme classique d’oreille comme on peut se l’imaginer, et garnie de cils (photo 25).
La ligule, d’une hauteur de 4 à 8mm, a ses côtés plus hauts et découpés formant des dessins de vagues, et présente parfois des franges, parfois dentelée en forme de crocs (photos 26, 27, 28 et 29).
La languette, particulièrement celle du haut des turions, est striée, et a des bords souvent récurvés vers sa face supérieure, en partant de sa base, puis récurvés vers sa face intérieure un peu plus haut (photos 30, 31 et 32).
Ces bords présentent des circonvolutions jusqu’à mi-hauteur environ et sont parfois garnis de petits crochets (photo 33).
Les feuilles sont grandes (photo 34),
en moyenne autour des 35 x 5cm, certaines peuvent atteindre 48 x 11cm. Elles ne sont pas tessellées (photo 35),
de 7 à 16 paires de nervures secondaires (ou latérales), vert brillant et lisses face externe, vert mat et duveteuses face interne, pétiolées (2à 8mm), de 5 à 11 feuilles par ramule.
Une branche dominante, encadrée de deux secondaires presque de même diamètre, puis de plusieurs plus petites (photo 36).
Elles apparaissent aux 2/3 du chaume environ, sont plutôt horizontales, de 2 à 3m de long en moyenne.
Les turions sont massifs, trapus à leur naissance, leurs gaines gris bleuté verdâtre au départ (photos 37, 38, 39 et 40).
Lorsqu’ils grandissent, les gaines de leur sommet sont orangées (photos 41 et, 42).
Les circonvolutions formées par les bases des languettes et par les oreillettes de gaine, d’une couleur rouge, visibles au sommet des jeunes turions, sont un détail remarquable de l’espèce (photos 43, 44, 45 et 46).
Je finirai cet article par une photo de Philippe Girard, en Nouvelle-Calédonie, devant un chaume sec que nous avons abattu ce jour là, afin de parfaire des observations (photo 47). Je le remercie vivement pour sa gentillesse et son aide.
34- Bambusa vulgaris 'Striata' - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Article 34 - Bambusa vulgaris ‘Striata’
Robert Kernin, le 27.janvier 2017
Bambou cespiteux tropical, cultivar de l’espèce type Bambusa vulgaris. La beauté des couleurs de ses chaumes et de ses branches a fait de ce cultivar l’un des préférés des parcs botaniques tropicaux à travers le monde (photos 1 et 2)
. A noter que certains pays tempérés, à climat relativement doux en hiver et chaud l’été dans certaines régions, font aussi leur tentative de culture en pleine terre. C’est notamment le cas de la France dans la région de Menton.
Présent en Nouvelle-Calédonie (photo 3),
avec quelques exemplaires de grande taille dans le sud du côté du Mont Dore (photo 4),
dans des propriétés (photo 5),
ainsi qu’au Parc Forestier et Animalier de Nouméa. Egalement présent sur les îles de Wallis et Futuna. Introduit en Europe depuis de nombreuses années, où il est maintenu principalement sous abri chauffé en hiver (très beau en véranda). On peut trouver parfois des plants en vente dans les jardineries, présentés sous la forme d’un gros tronçon de chaume garni de quelques branches et feuilles. Selon comment ont été traités ces exemplaires, ils peuvent parfois générer de petits turions qui assureront ainsi la continuité du plant. Dans le cas contraire ces plants auront seulement quelques années de vie.
Ses chaumes sont généralement d’une taille plus modeste que ceux du type. Toutefois cela ne semble pas être le cas en Nouvelle-Calédonie où ils sont au moins égaux en diamètre de chaume (10,7cm le plus fort diamètre mesuré) et en hauteur (10 à 12 m mais certains chaumes sont plus hauts). (photos 6 et 7)
Un exemplaire vraiment géant est visible au zoo de Singapour. A noter que selon le climat, subtropical, tropical ou équatorial, les couleurs des chaumes auront tendance à être plus ou moins éclatantes. Dans une atmosphère saturée d’eau à longueur d’année, comme c’est le cas à Singapour, les mousses et lichens se fixent rapidement sur les chaumes et occultent la vivacité des colories. Dans un climat plus sec, comme par exemple au Parc Botanique de Sydney en Australie où se trouve un pied de ce bambou, les couleurs restent vives.
Les plus beaux exemplaires que j’ai pu voir restent ceux de la Nouvelle-Calédonie, où les couleurs restent vives très longtemps sur la plupart des chaumes d’une touffe (photos 8, 9 et 10).
Les gaines de chaume sont vert clairs et striées de jaune ou d’orange, avec une face dorsale revêtue en partie d’épais poils noirs (photos 11 à 17).
Comme chez le type, les turions sont impressionnants (photos 18 à 25).
Concernant les détails botaniques de l’espèce, se reporter à l’article n°33 de ce blog, qui décrit le type Bambusa vulgaris.
Bibliographie : voir article 32 de ce blog
Photos : Robert Kernin
33 - Bambusa vulgaris - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Article 33 - Bambusa vulgaris
Robert Kernin, le 26.janvier 2017
Bambou cespiteux tropical à l’origine mal définie, probablement du Sud de la Chine ou de Madagascar. On le trouve pratiquement dans tous les pays tropicaux ainsi que sur les îles, où il s’est souvent naturalisé. Présent sur toute la Nouvelle-Calédonie,(photo 1) plus particulièrement dans la partie Nord (photo 2),
ou les turions servent à faire d’excellents achards.
Egalement présent sur les îles de Wallis et Futuna (photo 3),
ainsi que sur Mayotte. Introduit en Europe depuis de nombreuses années, où il est maintenu sous abri chauffé en hiver (très beau en véranda).
Ses chaumes sont hauts de 10 et 12 m (photo 4)
pour des diamètres de 8 à 10 cm (photo 5),
bien que des exemplaires bien plus hauts soient observés parfois. La couleur des nouveaux chaumes est verte, les plus anciens pouvant devenir vert jaunâtre, jaune ou orangé (photos 6 et 7),
plus ou moins sous l’effet du soleil. Parfois seule la partie où était la gaine de chaume jaunit, en contraste avec la couleur verte du reste de l’entrenœud. Il n’y a pas de pruine en partie inférieure des nouveaux chaumes, cependant quand les turions sont déjà hauts de plusieurs mètres, la partie du chaume non recouverte par les gaines, sur les entrenœuds situés en partie supérieure, laisse voir une couleur légèrement bleutée, preuve d’une très légère trace de pruine (photo 8).
La longueur des entrenœuds est en moyenne entre 25 et 36cm, ceux de la base étant plus courts (17cm), et ils ne sont pas rectilignes entre eux (photo 9).
Les gaines de chaume (photo 10)
sont recouvertes de poils noirs ou brun foncé, denses, en partie ou en totalité sur la moitié supérieure dorsale (photo 11)
et garnies de deux fortes oreillettes bordées de cils blancs ou brun clair pouvant atteindre 7 mm de long (photo 12).
A noter que ces oreillettes ont une largeur de base variable, pouvant parfois se transformer en un long ruban rejoignant la base de la languette (photos 13 et 14).
La couleur des gaines, là où les poils noirs sont absents, est vert clair délavé, ou parfois jaune (photos 15 et 16).
Le contraste des couleurs peut être exceptionnel (photos 17 et 18).
Elles sont caduques (photo 19).
La languette est dressée (photo 20). La ligule est convexe, en forme d’arc à double courbure (photo 21),
et frangée ou plutôt fimbriée de minuscules cils blancs (photo 22).
Les branches sont longues, (photos 23, 24, 25 et 26)
généralement entre 2 à 3 m, et apparaissent parfois dès le 4e nœud. Une branche dominante, dressée à 45° ou horizontale, rarement inclinée, encadrée de deux branches secondaires de diamètre plus faible, puis deux paires de branches complémentaires souvent inclinées à 45°, pouvant même embrasser le chaume et pointer en sens opposé. Le bourgeon principal reste parfois dormant (photo 27).
Le feuillage d’une touffe, au premier regard, donne une impression de finesse (photo 28),
une feuille longue de 19 cm x 1.9 cm de large étant une taille courante (photo 29).
Pour des feuilles plus petites la finesse proportionnelle sera toujours conservée. Cependant sur les rejets à la base, les feuilles peuvent être bien plus grandes, par exemple 28 x 5.4cm, ou plus (photo 30).
Elles ne sont pas tessellées (photo 31),
portent 6 à 8 paires de nervures secondaires et sont garnies de petits crochets sur tout leur pourtour (photo 32).
On compte en général de 5 à 8 feuilles par ramule, parfois 9. Les gaines foliaires sont munies d’oreillettes portant des cils blancs (photos 33 et 34),
leur face dorsale est parsemée de poils bruns (photo 35)
et tout au long de leurs bords on peut voir des cils blancs ou bruns (photos 36 et 37).
Les turions sont de couleur noire ou brun foncé (présence de poils) et vert clair délavé, tandis que les languettes, ainsi que les bords des gaines, tranchent par leur couleur vert jaune, jaune, ou orangé. Cette palette de couleurs en fait l’un des turions les plus colorés dans le monde des bambous (photos 38 à 49).
Il existe plusieurs cultivars de ce bambou dont B.vulgaris ‘Striata’ (photo 50),
affichant des chaumes d’un jaune soutenu, striés de vert. Ce cultivar est présent à Wallis, où il se contente d’environ 9 m de hauteur, et également en Nouvelle-Calédonie où il atteint une taille supérieure, au moins égale au type. Un autre cultivar est curieux par la forme compressée de ses entrenœuds et de ses branches, il s’agit de B.vulgaris ‘Wamin’ (photos 51 et 52), aux chaumes verts jaunissant avec l’âge et le soleil, ou bien devenant gris vert, atteignant 4 à 5m de haut. Ces deux cultivars sont introduits en Europe.
Bibliographie : voir article 32 de ce blog
Photos : Robert Kernin
32 - Bibliographie sur les bambous
Article 32- BIBLIOGRAPHIE sur les bambous
Robert Kernin, le 18 janvier 2017
Cette bibliographie n’est qu’une partie des livres édités à ce jour traitant des bambous. Quelques références concernant des travaux publiés par des botanistes et disponibles sur internet y figurent également. Ceci constitue ma base de données. Si pour traiter certains articles je trouve des renseignements complémentaires sur internet ou dans d’autres ouvrages, les références sont notées en fin de chaque article.
- Bertran, R., Kernin, R, Tréhin, L, 2016. Coup de Bambou. Locus Solus Editeur, 128 p.
- Boulay, R., 1993. Le Bambou Gravé Kanak. Parenthèses Editions, 77 p.
- Camus, E.-G., 1913. Les Bambusées. Monographie Biologie Culture Principaux usages. Paul Lechevalier éditeur. Paris, 215 p.
- Clark, L. G.,1989.Systematics of Chusquea Section Swallenochloa, Section Verticillatae, Section Serpentes, and Section Longifoliae (Poaceae-Bambusoideae). Systematic Botany Monographs 27, pp.1-127.
- Crompton, D., 2006. Ornamental Bamboos. Timber Press, 306 p.
- Crouzet, Y., 1981. Les Bambous. Dargaud éditeur, 96 p.
- Crouzet, Y., Jeury, M., 1988. Des Bambous dans tous les jardins. Dargaud Editeur, 96 p.
- Cusack, V., Stewart, D., 1999. Bamboo World. The Growing and Use of Clumping Bamboos. Kangaroo Press. 224 p.
- Demoly, J.-P., 1996. Bambous en France. Index synonymique commenté des Bambusées et autres plantes à chaumes ligneux cultivées en France métropolitaine. Edité par l’auteur. Paris, 77 p.
- Demoly, J.-P., 2006. Les bambous chinois à rhizome pachymorphe d’introduction récente, cultivés en pleine air en Europe. Bambou, bulletin de l’A.E.B (Association Européenne du Bambou - Section France), hors série, 2006, 36 p.
- Dougoud, R. C., Boulay, R., Cousteau, D., Gama, H., 2008. Bambous Kanak, Une passion de Marguerite Lobsiger-Dellenbac. Infolio éditions, Genève: Musée d'ethnographie, 184 p.
- Dransfield, S., 1992. The Bamboos of Sabah.Sabah forest records. Forestry Department, Sabah, Malaysia, 94 p.
- Dransfield, S., 2002. Sirochloa, a new bamboo genus from Madagascar (Poaceae-bambusoideae). Kew Bulletin, vol. 57, N°4 (2002), pp.963-970.
- Dransfield, S., 2002. Greslania circinata and Greslania rivularis (Poaceae-Bambusoideae) from New-Caledonia. The Journal of the American Bamboo Society, vol. 16(1), 2002, pp.1-8.
- Eberts, W., 1991. Bambous. Hachette/CIL, Paris, 48 p.
- Farelly, D., 1984. The Book of Bamboo. A comprehensive guide to this remarkable plant, its uses, and its history. Thames and Hudson, London - Sierra Club Books, San Francisco, 340 p.
- Hidalgo-López, O., 1981. Manual de Construccion con Bambu. Universidad Nacional de Colombia, Centro de Investigación de Bambú y Madera, 1981,71p.
- Hooker, J.D., 1854. Himalayan Journals; or, Notes of a Naturalist in Bengal, the Sikkim and Nepal Himalayas, the Khasia Mountains, &c. London,J. Murray, 1854. 530 p.
- Judziewicz, E. J., Clark, L.G., Londoño, X., Stern, M. J., 1999. American Bamboos. Smithsonian Institution Press Washington and London, 392 p.
- Kirikas, R., 2000. Les bambous, choix des variétés, culture, utilisations. La Maison Rustique Flammarion, 79 p.
- McClure, F. A., 1966. The Bamboos.Cambridge, Massachusetts: HarvardUniversity Press. Reprint. Washington, D. C.: Smithsonian Institution Press Washington and London, 1993, 345 p.
- Meredith, T. J., 2001. Bamboo for Gardens. Timber Press Portland, Oregon. 406 p.
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- Neporon, M., 1993. Geïra, le lieu d’où je suis. Publication de l’Agence de Développement de la Culture Kanak, 1993 (bambous gravés).
- Ohrnberger, D., 1999. The Bamboos of the World, Annotated Nomenclature and Literature of the Species and the Higher and Lower Taxa. Elsevier,Amsterdam, The Netherlands.585 p.
- Okamura, H., Tanaka Y., 1986. The Horticultural Bamboo species in Japan. Edité par Hata Okamura, Higashinada Kobe Japan.1986, 171p.
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- Wong, K. M., 1995. The Morphology, Anatomy, Biology and Classification of Peninsular Malaysian Bamboos. University of Malaya.189 p.
- Wong, K. M., 2004.Bamboo – The Amazing Grass – A guide to the diversity and study of Bamboos in Southeast Asia. International Plant Genetic Resources Institute. 80 p.
- Wong, K. M. et al., 2015. Rainforest Plants and Flowers of Brunei Darussalam. Forestry Department, Ministry of Industry and Primary Resources, Brunei Darussalam. 202 p.
- Zhu, S., Ma, N., Fu, M., 1994. A Compendium of Chinese Bamboo, China Forestry Publishing House. 242 p.
- Stapleton, C. M. A., Bergbambos and Oldeania, new genera of African bamboos (Poaceae, Bambusoideae),
31 - Schizostachyum brachycladum - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Article 31 - Schizostachyum brachycladum
Espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Robert Kernin, le 31décembre 2016
Superbe bambou (photo 1)
, que l’on connaît sous le nom commun de ‘Bambou sacré de Bali’. Originaire de Chine (Taïwan), de Malaisie (Péninsule Malaise et Bornéo), cultivé à Singapour ainsi qu’en Indonésie et aux Philippines. Introduit également au Vanuatu et en Nouvelle-Calédonie (photo 2)
. Ce bambou est tropical, donc à maintenir sous abri en hiver pour les pays tempérés.
L’espèce, aux rhizomes pachymorphes, se rencontre sous deux formes, l’une aux chaumes entièrement verts (photos 3 et 4),
l’autre aux chaumes jaunes (photo 5)
discrètement rayés de vert (photo 6),
les raies vertes pouvant être très marquées sur les entrenœuds de la base (photo 7).
Exceptionnellement un chaume plus coloré de vert que de jaune peut apparaître dans une touffe de chaumes jaunes (photo 8).
La variété ‘auriculatum’ se distinguerait de l’espèce type par la présence d’oreillettes de gaine de chaume, ce qui est le cas du bambou ayant été observé et décrit ici (photo 9).
Le type est également décrit comme n’ayant pas d’oreillettes de gaines foliaires, alors que l’espèce décrite ici en possède, de petite taille mais bien présentes (photo 10).
Peut-être y a-t-il confusion et que tous les S.brachycladum sont porteurs d’oreillettes de gaine de chaume et d’oreillettes de gaines foliaires. La couleur extraordinaire de la forme aux chaumes jaunes (photo 11),
contrastant avec la beauté de ses grandes feuilles (photo 12)
et la couleur crème brûlée des languettes de gaine de chaume (photo 13),
en fait l’une des espèces les plus décoratives du monde des bambous. De plus, le soleil donne, durant un temps, une teinte rose aux nouveaux entrenœuds exposés (photos 14, 15, 16 et 17).
La hauteur des chaumes atteint 12 à 14m pour des diamètres de 7 à 8cm (photo 18).
Leur aspect est érigé, aussi bien au centre qu’à la périphérie (photo 19).
Les entrenœuds mesurent de 23 à 84cm (photo 20).
Leur paroi est très fine, de l’ordre de 2.4mm d’épaisseur pour un tronçon de 3.9cm de diamètre (photo 21).
Le sillon internodal est absent. Un anneau de pruine, blanc, est visible sous le nœud. Une légère pruine diffuse est visible sur les nouveaux entrenœuds, qui sont couverts de poils blancs, caduques, très courts et denses, produisant un effet ‘papier de verre’ au toucher (photos 22 et 23).
Les gaines de chaume, caduques, ornées de deux fortes oreillettes portant de longs cils blancs, sont beiges, recouvertes de poils brun roux, parfois striées de vert et rosies par le soleil particulièrement sur celles des jeunes plants (photos 24, 25 et 26).
La ligule est légèrement convexe, haute de 1 mm (photos 27 et 28).
La languette, dressée, est vernissée, couleur caramel brûlé. Les branches sont courtes, 30 à 60cm, naissant en général vers la moitié du chaume, avec cependant certaines se développant au 2e nœud, et ensuite les bourgeons restant dormant jusqu’au 10e nœud. Les feuilles, en majorité grandes, vont de 16,5 à 32 cm de long pour 2,8 à 6,3 cm de large. Bien que ce ne soit pas la généralité, certaines sont striées de superbes bandes crème (photos 29, 30 et 31).
Elles sont de 5 à 13 par ramule, le nombre 8 étant le plus fréquent. Leur face interne est duveteuse (photo 32).
Leur base est beaucoup plus angulaire d’un côté que de l’autre (photo 33).
Les turions, mélange de roux et de jaune, aux languettes de gaine caramel vernissé, sont une véritable splendeur (photos 34, 35 et 36).
Ce bambou est réputé pour fleurir sporadiquement, sur certaines de ses branches et pas d’autres. En Nouvelle-Calédonie j’ai entretenu en pot un petit plant à partir de juillet 2014, et il a développé 3 hampes florales quelques mois après (photos 37 et 38).
Les floraisons sont donc restreintes à quelques branches, et mon plant garde toute sa beauté et sa vigueur puisque en mars 2015, deux turions apparaissent. Les grands plants étudiés dans une propriété de Nouvelle-Calédonie présentent eux aussi quelques hampes florales, très accessibles sur les branches basses (photos 39, 40, 41 et 42).
Le plant reste cependant en vie, seules les feuilles des branches concernées tombent progressivement, alors que le reste de la touffe reste en parfait état.
Bibliographie : afin d’éviter les répétitions des ouvrages consultés pour chaque article, la bibliographie que je consulte régulièrement sera mise en ligne d’une manière globale, courant janvier 2017. Ce sera l'article n+32 du blog.
Photos : Robert Kernin
30- Phyllostachys nigra 'Punctata' - Espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Article 30 – Phyllostachys nigra ‘Punctata’ –
Espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Robert Kernin, le 25 décembre 2016
Les Phyllostachys nigra, originaires de Chine, représentent un groupe composé d’une dizaine de taxons présentant des aspects différents, allant du petit bambou de 3 à 4 m de hauteur jusqu’au géant de 12 à 15 m.
Concernant la couleur des chaumes, certains sont noirs de jais, d’autres brun foncé, d’autres encore sont verts, ou verts avec un sillon internodal brun, ou bien encore verts tachetés de différents bruns, jaunes et pourpre. Tous naissent verts, modifiant leur teinte en une ou plusieurs années.
Selon les botanistes, ces P.nigra sont classés dans le même groupe, ou en 2 groupes, voir 3. Le parent sauvage à l’origine semble être Phyllostachys nigra f. henonis (photos 1 à 10),
espèce géante aux chaumes naissant et restants verts,
alors que le type, c'est-à-dire le premier ayant été décrit, est un petit bambou de 3 à 4 m de haut et aux chaumes noirs de jais.
La trace de ce petit bambou semble avoir été perdue en culture, mais celui qui ressemble le plus à sa description actuellement est P. nigra ‘Othello’, dont les nouveaux chaumes prennent une teinte noir de jais au bout d’une année et qui atteint une taille de 3 à 5 m.
Le plus répandu est sans conteste Phyllostachys nigra ‘Punctata’ (photos 11 à 25), pouvant atteindre 8 m,
dont les chaumes naissent verts, puis se ponctuent de brun, jusqu’à devenir presque entièrement brun foncé, voir noirs, au bout de 3 ans.
Ce cultivar a été introduit dans certains jardins et grandes propriétés de Nouvelle-Calédonie, où il se montre relativement peu envahissant, si on le compare à Phyllostachys aurea, introduit lui aussi.
Sous ce climat tropical, P. nigra ‘Punctata’ semble conserver une taille plus modeste qu’en France métropolitaine, du moins dans les conditions et les sols où j’ai pu l’observer.
Son feuillage n’aime pas le vent, il faudra le planter de préférence dans un endroit abrité où il pourra alors s’épanouir.
Les plus beaux exemplaires plantés en Bretagne, atteignant 8 m de haut, sont situés en bordure de ruisseau et à l’ombre de très grands arbres.
Dans la même région, un sujet en plein vent et soleil ne dépassait pas 4 m de haut.
Parmi les nigra on peut citer également P. nigra f. henonis ‘Boryana’ (photos 26 à 38),
atteignant 12 à 15 m, et aux chaumes tachetés de brun, jaune, vert, avec toutes les nuances intermédiaires,
P. nigra f. henonis ‘Megurochiku’, aux chaumes verts avec un sillon internodal brun (selon les clones où les climats variés en France ce sillon est parfois très peu marqué), P.nigra f. henonis ‘Fulva’ est décrit comme ayant des chaumes jaune fauve parsemés de taches noires mais je n’ai pas eu la chance de pouvoir l’observer.
Bien que pouvant se monter très peu envahissants durant de nombreuses années, selon le climat et le sol rencontrés, les rhizomes sont traçants et finiront par ‘se déchainer’. Mieux vaut de suite penser à une barrière anti-rhizomes pour les petits jardins.
Bibliographie:
Voir l'article 32 de ce blog.
Photos : Robert Kernin et Rémi Bertran
29 - Pseudosasa japonica - Les espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
29 - Pseudosasa japonica – Espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
Synonyme : Sasa japonica
Robert Kernin, le 12 mai 2016
Originaire du Japon, et de l’île de Jeju (au sud de la Corée du Sud), largement cultivé en Chine, distribué dans de nombreux pays, cette espèce peut atteindre 5,50 m de haut pour des diamètres de chaume de 2 cm (photo 1)
Ses chaumes fins et rectilignes (photo 2)
ont été utilisés pour la fabrication de flèches de guerre dans les temps anciens.
Le port est dressé, avec l’extrémité des chaumes retombante. Leur couleur est verte, un anneau de pruine blanc apparaissant sous le nœud des nouveaux (photo 3).
Sur les chaumes plus anciens, une teinte vert foncé apparaît de part et d’autre du nœud, tranchant sur le vert plus pâle de l’entrenœud (photo 4)
. Il peut arriver, rarement, de trouver un entrenœud qui sera partiellement et légèrement renflé sur une partie de sa longueur (photo 5).
Leur longueur va de 15,2 à 39,5 cm. Ils sont creux (photo 6),
non striés, rêches au toucher, le sillon internnodal est présent, léger, remontant sur le tiers de l’entrenœud (photo 7).
Les gaines de chaume, de couleur vert clair avec parfois quelques taches pourpres (photo 8),
sont persistantes, certaines finissant par disparaître complètement en laissant un entrenœud net, d’autres se désagrégeant lentement au cours des années (photo 9).
Leur longueur peut couvrir un peu plus de la moitié de l’entrenœud, jusqu’à dépasser le nœud supérieur (photos 10 et 11).
Leur face dorsale est couverte de poils diffus mais cependant nombreux, très urticants (photo 12),
et il est recommandé de se couvrir les avant bras ainsi que le visage lors d’un éclaircissement de la touffe. Leurs bords sont garnis de petits cils blancs (photo 13).
Absence d’oreillettes, ligule concave, et la languette, sur les gaines de chaume fraîches, est dressée (photos 14 et 15).
Une seule branche par nœud (photo 16),
se ramifiant, pouvant atteindre 2,53 m de long, en moyenne vers les 1,30m, au développement intravaginal (photo 17).
Les feuilles font de 12,5 à 32 cm de long pour 1,6 à 5,5 cm de large (photo 18).
Elles donnent une impression de finesse, une grande majorité retombant en cascade et donnant à ce bambou un bel effet décoratif (photo 19).
Elles sont au nombre de 2 à 5 par ramule et sont tessellées (photo 20).
Leur face interne est duveteuse sous les doigts et des crochets très acérés garnissent leurs bords (photo 21).
Les turions sont vert clair, avec une bande fine de couleur brun pourpre marquant les bords supérieurs des gaines (photo 22).
Ses rhizomes sont très traçants. Sa rusticité est de -15 à -18°C et ce bambou offre une bonne résistance à l’air salin et au vent, permettant de le planter en bordure de mer. L’espèce type est présente dans certaines propriétés et jardins de Nouvelle-Calédonie (photo 23).
On peut trouver en France certains cultivars, dont P.japonica ‘Tsutsumiana’, affichant une base de chaume renflée, alternativement de chaque côté, ce renflement s’atténuant vers le haut du chaume (photo 24).
Etonnant par la teinte de son feuillage, P.japonica ‘Akebono’, avec ses :feuilles aux couleurs diluées pouvant être de différents verts, ou blanchâtres ou jaunâtres, ces couleurs se fondant parfois entre elles, en grande majorité sans bandes précises bien séparées. En situation ombragée, et plutôt au printemps pour les pays tempérés, les feuilles blanchâtres sont plus nombreuses et donnent un aspect fantomatique à ce cultivar. Enfin P.japonica ‘Akebono suji’, montrant des feuilles parcourues de bandes en majorité bien nettes, étroites ou larges, blanches, ou jaunâtre ou de différents verts, dont certaines vont de la base à la pointe de la feuille (photos 25 et 26).
Au printemps certaines feuilles peuvent être entièrement blanches, et dans ce cas ne vivent pas longtemps, mais l’aspect décoratif, à ce bref stade, est inhabituel et une pure merveille. Le feuillage, comme chez le cultivar précédent, revient petit à petit au vert en fin de saison.
Bibliographie : Ohrnberger, D., 1999. The Bamboos of the World
Photos : Robert Kernin
28 - Nouveau livre sur les bambous
Grande nouvelle dans la bibliographie :) Nouveau livre sur les bambous !!!
‘Coup de Bambou’ va paraître fin mai 2016, à la maison d’édition Locus Solus.
Les textes, très bien renseignés, de Rémi Bertran et Robert Kernin, nous présentent le bambou, traitent de sa culture, et nous font découvrir une cinquantaine d’espèces étudiées dans leur milieu naturel ou dans des jardins, avec des données précises permettant de les identifier.
Une majorité d’espèces cespiteuses (aux rhizomes non traçants et de ce fait non envahissants) a été sélectionnée, offrant de nouvelles perspectives pour les jardins, du plus petit au plus grand. Quelques espèces traçantes ont été tout de même retenues, parmi les plus remarquables. Un petit nombre de bambous tropicaux d’outre-mer, pouvant être cultivés en pleine terre dans des zones de climat doux, où sinon constituer de superbes potées en extérieur l’été, viennent compléter les espèces décrites tout en nous apportant des parfums d’alizés.
Enfin de petites histoires, illustrées, agrémentent chaque page de description, nous racontant des découvertes étonnantes liées aux bambous ou diverses anecdotes.
A l’appui de chacune des espèces décrites, une planche de dessins botaniques, en couleur, vient apporter l’appui visuel indispensable, et a été réalisée par Loïk Tréhin, aquarelliste naturaliste confirmé, faisant de cet ouvrage de 128 pages un livre d’art en même temps qu’une référence pour les plus exigeants.
A découvrir........
27 - Bambusa multiplex - espèces introduites en Nouvelle-Calédonie
27 - Bambusa_multiplex
Synonyme : Bambusa glaucescens
Robert Kernin, le 05 Mai 2016
Bambou cespiteux tropical, mais supportant brièvement des températures négatives de - 12°C.
Originaire de Chine, probablement du Sud, l’espèce a été largement distribuée et cultivée dans de nombreux pays tropicaux et subtropicaux. Sa taille peut atteindre 10 m pour un diamètre de chaume de 4 cm. Dans le sud de la France elle peut atteindre 3 à 4 m de hauteur, en pleine terre, dans les endroits les plus doux et les mieux protégés. Sans doute plus encore dans la région de Menton. En Bretagne elle peut également rester en extérieur dans les endroits bien protégés des vents, par exemple en sous bois, mais à condition de recevoir un ensoleillement suffisant, et de préférence non loin de la mer afin de ne pas subir une durée de froid trop longue. Sa taille dans ces conditions et ce climat restera toutefois plus modeste. Maintenue en pot, c’est l’espèce idéale pour les vérandas, où les grands patios. Sa taille sera alors déterminée par celle du pot et les soins que l’on apportera..
L’espèce est présente et assez commune dans le Sud de la Nouvelle-Calédonie (photos 1 et 2),
dans les jardins et grandes propriétés, où elle avoisine la taille maximale donnée à l’espèce, un chaume de 9.80m et de 3cm de diamètre ayant été mesuré. La présence de cette espèce dans la partie Nord de la N.C reste à constater, mais il y a de fortes chances qu’elle y soit implantée. En province Sud, à la sortie de Bouloupari (en venant de Nouméa), si, au lieu de poursuivre la route territoriale en prenant le grand virage à gauche on poursuit tout droit, on se retrouve sur une route assez large avec des maisons sur les 2 côtés. Sur la droite, dans un jardin en arrière plan, on aperçoit une touffe de bambou de taille modeste aux chaumes jaunes, qui pourrait être un cultivar de Bambusa multiplex. Avis aux habitants de cette ville, je suis preneur de toute info et photo.
La couleur des chaumes est verte (photo 3),
avec une légère brillance, et ils ont tendance à devenir vert jaunâtre s’ils sont exposés au soleil (photo 4).
Les nouveaux chaumes sont recouverts de pruine, leur donnant une teinte bleutée (photo 5),
et sont porteurs de poils, plus denses et brun sombre dans le haut de l’entre-nœud (photo 6),
très diffus et blancs sinon (photo 7).
Un espace glabre est toutefois présent juste sous le nœud (photo 8).
Ces chaumes, au toucher, sont lisses quand on remonte les doigts le long de l’entre-nœud, mais une sensation de papier de verre, non dense, est perçue si on descend les doigts le long de l’entre-nœud. Certains chaumes du pourtour de la touffe se courbent en arc de cercle, pouvant parfois atteindre le sol, alors que ceux du centre sont dressés. Les entre-nœuds sont sinueux, légèrement en forme de ‘S’, certains pouvant être en zigzag (photo 9).
Ils ne sont pas striés et le sillon internodal est absent. Leur longueur va de 10 à 55 cm, avec beaucoup autour des 40 cm. Dès le 2e entre-nœud, la longueur atteint 30 cm et plus. Leur paroi est épaisse, comme le montrent ces 3 photos prises au 2e, 5e et 10e entre-nœud (photos 10, 11 et 12).
Les gaines de chaume sont plus courtes que l’entre-nœud (photo 13),
longues de 1/3 (partie inférieure du chaume) à 2/3 (partie médiane et supérieure du chaume). Elles sont vert clair lorsqu’elles sont fraiches (photo 14).
A mi-chaume la languette de gaine devient de plus en plus longue, et atteint parfois le nœud supérieur (photo 15).
Elles sont caduques, parsemées de taches brunes diffuses, ainsi que de taches rouge clair diffuses surtout sur les côtés, et ceci sur les 2 faces (photo 16).
Les épaules de la gaine sont asymétriques (photo 17).
Présence de pruine sur les gaines fraiches. Les oreillettes de gaines, petites, ciliées, sont rares mais présentes parfois, surtout visibles sur les gaines des turions. (photos 18 et 19).
La languette est dressée le long du chaume, et ses 2 faces portent des poils bruns, parfois rares où parfois assez nombreux (photos 20,21 et 22),
plus denses sur la face dorsale, alors que la gaine elle-même en est exempte. Les bords de cette languette, en partie basse, sont frangés de courts cils blancs (photo 23).
En partie haute du chaume, elle est parfois aussi longue que la gaine (photo 24).
La largeur de sa base est parfois aussi large que l’apex de la gaine, ses côtés prenant place sur la même ligne et dans le prolongement des côtés de la gaine (photo 25).
La ligule est convexe, de 1 à 2 mm de hauteur. La cicatrice de gaine est glabre, non proéminente, au même niveau que le nœud lui-même qui n’est pas non plus proéminent.
Les branches, dressées en moyenne à environ 45°, se composent d’une centrale dominante, encadrée de deux secondaires moins fortes, puis d’autres assez nombreuses, le nombre de 12 ayant été comptabilisé mais en notant également plusieurs cicatrices d’autres branches déjà tombées (photos 26, 27, 28 et 29)
. Elles naissent assez proches de la base du chaume, au 1/7 environ, et leur longueur va de 0.90 à 2.70 m.
Les feuilles de l’espèce type sont au nombre de 5 à 9 par ramule, le nombre de 8 revenant le plus régulièrement (photos 30 et 31).
Elles ne sont pas tessellées. Leur taille va de 5.5 cm à 20 cm de long pour 0.8 cm à 1.9 cm de large. La face externe est vert moyen (ni trop clair ni trop foncé) et la face interne est fortement bleuté, d’où le nom (synonymique) ‘glaucescens’ de l’espèce (photo 32).
Les nervures secondaires sont, sur les grandes feuilles, au nombre de 7 paires (photo 33),
certaines très peu visibles et en moins grand nombre sur les petites feuilles. La photo 33 permet de voir 7 nervures en partie gauche, par contre juste en face, en partie droite, seulement 6 nervures apparaissent, la 7e naissant plus bas sur la feuille. Ces feuilles sont lisses face externe, et très discrètement duveteuses face interne, la loupe binoculaire révélant quelques poils très éparses. Le pétiole fait environ 1 mm de long. Présence de crochets sur les 2 côtés de la feuille, que l’on peut sentir sous les doigts. Ils sont plus forts et denses d’un côté, assez espacés et bien moins accrocheurs de l’autre.
Les gaines foliaires sont ornées de longs cils blancs à leur apex (photo 34).
Les turions sont de couleur gris bleu à vert clair. Leur base est souvent très large, et forme parfois un coude au niveau du sol. Le bouquet final est dressé, ainsi que les languettes des gaines (photos 35 à 47).
Il existe de très nombreux cultivars de ce bambou, certains particuliers par leur feuillage original comme le petit B.multiplex gr.Elegans,
présent dans quelques jardins de Nouvelle-Calédonie également (plus connu sous le nom synonymique de B.multiplex ‘Fernleaf’), aux feuilles minuscules (1.2 cm à 3 cm de long pour 0.4 cm à 0.5 cm de large)ressemblant à celles de certaines fougères et aux chaumes pleins,
d’un diamètre entre 0.4 et 0.8 cm, d’une hauteur autour de 1 m, pouvant parfois atteindre 1.80 m (photos 48 à 63).
Autres cultivars remarquables, B.multiplex ‘Alphonse Karr’,
aux chaumes jaune orange, les nouveaux prenant des teintes roses au soleil, avec des stries vertes (photos 64 à 71),
et le plus rare B.multiplex ‘Albovariegata’
aux chaumes verts ornées de quelques stries blanches, aux feuilles vertes striées de blanc ou de crème, et surtout aux magnifiques gaines de chaume blanc crème avec des stries vertes ou brun foncé à clair (photos 72 à 81).
Un cultivar ressemblant fortement à ‘Alphonse Karr’, avec peut-être des stries vertes plus nombreuses sur les entre-nœuds des chaumes, est nommé ‘Kimmei Suow’ au jardin du mont Fuji au Japon (photo 82)
et un autre, non identifié formellement jusqu’à présent mais qui pourrait être B multiplex ‘Midori’ est présent au jardin ‘Bambous en Provence’ en France (photos 83, 84 et 85).
Bibliographie :
Ohrnberger, D., 1999. The Bamboos of the World
Photos :
Robert Kernin
26 - Du GRESLANIA MULTIFLORA au GRESLANIA CIRCINATA - Nouvelle-Calédonie, le Greslania de la Côte Oubliée
26 - Nouvelle- Calédonie, le Greslania de la Côte Oubliée.
Du Greslania multiflora au Greslania circinata
Robert Kernin, le 08 avril 2015
Clé d’identification des espèces du genre Greslania Balansa, en l’absence d’inflorescence
1- Présence d’une branche par nœud à partir de la moitié ou du dernier tiers du chaume
....................................................................................................G.rivularis
1- Absence de branches
2 – Face dorsale des gaines foliaires glabre
La base des feuilles n’embrasse pas le chaume……………………………..G.circinata
2 – Présence de poils blancs sur la face dorsale des gaines foliaires
La base des feuilles, particulièrement dans le haut du chaume, embrasse ce dernier
………………………………………………………………...................................................G.montana
Le 10 décembre 2014, je me retrouvai sur la côte Est au sud de la Nouvelle-Calédonie, après 4h00 de route et de chemin de terre, dans des paysages qui vous laissent scotchés la bouche ouverte sans respirer et les yeux pas assez grands pour y faire entrer toute leur beauté grandiose. En pleine descente j’ai freiné et ai arrêté en plein milieu de la route, encore existante, mon vaillant petit 4/4. Devant moi se découvrait le début de la Côte Oubliée (photo2),
une grande partie des côtes de la Nouvelle-Calédonie où les routes s’arrêtent, puis les chemins de terre, puis les sentiers. Pour continuer ? Longer la mer à pied, sur 60 km, en direction du sud .
Mais mon but était plus modeste. Il avait pour nom le Pic Nejiri (photo 3, ou l’on peut voir également le début de l’ancien chemin miniers sur les flancs des collines),
d’une hauteur de 1089m, au tout début de la Côte Oubliée. Il y avait là un petit mystère à éclaircir, à propos d’un Greslania, qui avait porté le nom de G.multiflora, et s’était avéré être un synonyme de G.circinata.
Quelque temps auparavant, désirant en connaître un maximum sur ces petits bambous, endémiques de la Nouvelle-Calédonie, j’avais épluché ma bibliographie, puis recherché partout le moindre renseignement.
Il y avait en tout 3 espèces de Greslania, mais durant des décennies il y avait eu une 4e espèce nommée G.multiflora.
Le bulletin ‘Bambou’ n°36 d’avril 2001, avec un article signé Jean-Pierre Demoly, m’a particulièrement intéressé, la preuve était donnée que G.circinata et G.multiflora étaient une seule et même espèce.
Là où tout s’est compliqué, c’est quand je suis tombé sur la planche de dessin n°82 dans le ‘’Camus’’ : j’avais devant moi deux dessins de feuilles, dont les bases étaient carrément différentes ! (photo n°4)
L’une était référencée comme étant une feuille de G.circinata, l’autre une feuille de G.multiflora. Ayant une grande confiance dans les dessins botaniques, il y avait trois possibilités concernant cette feuille de G.multiflora :
- soit on avait donné au dessinateur une mauvaise feuille (erreur peu probable).
- soit il y avait les deux formes de feuilles chez G.circinata, l’une à la base presqu’horizontale et l’autre aux bords de la base remontant à 45°.
- Soit il y avait vraiment un Greslania différent.
Je résolus de résoudre ce dilemme en me rendant sur le terrain, celui d’origine, le lieu même de la collecte originelleJ.
Après quelques recherches sur internet, je trouvai dans l’herbier du Royal Botanic Garden d’Edinburgh la collecte de G.multiflora qui représentait le type, numéroté 15177, collecte qui avait été faite à 1000m d’altitude, sur une crête dominant la rivière Ngoye, en 1902, par F.R.R.Schlechter et décrit en 1906 par le botaniste allemand R K Pilger..
Un contact en Nouvelle-Calédonie, Jean-Pierre Legros, randonneur confirmé connaissant bien la région de la Ngoye sur la côte Est, me détermina la crête en question, et de plus me donna un itinéraire déterminé par satellite (photo 5).
A noter que le nom ‘Ngoye’ est indiqué de nos jours sur les cartes par une orthographe un peu différente : ‘Ngoï’.
Grâce aux indications de Jean-Pierre Legros, à internet et aux fonctions satellites j’affinai le plus précisément possible mon trajet, autant en photos de cotes de relief qu’en coordonnées latitude / longitude. Facilités incroyables de notre époque. Jean-Pierre m’avait prévenu de difficultés possibles en atteignant une altitude vers les 800m, devant passer dans une végétation courte me faisant perdre de vue tout repère visuel.
Je fis une première reconnaissance, qui me conduisit au maximum où je pouvais aller en voiture. 4h00 à 4h30 de trajet (j’habite à 25km au sud de Nouméa), dont la moitié en route ‘normale’, ensuite petite route, puis chemin de terre bordant la mer sur de nombreux kilomètres, passage à vitesse ultra réduite dans les tribus côtières. Je repérai la Ngoi, la rivière que j’aurai à traverser au départ, et l’endroit où je la traverserai. Au long de ce chemin j’ai repéré un pied de Greslania rivularis, côté rivière, et j’en profite pour faire quelques photos.
Ensuite il y aurait une dizaine d’heure de marche aller/retour pour un bon marcheur. M’estimant un marcheur moyen, je rajoutai 2h00. Cela était limite pour une journée de randonnée, d’autant plus qu’une fois trouvé le bambou cela voulait dire 2 à 3h de notes, observations et photos.
Je devais donc prévoir une randonnée sur 2 jours, avec ce que cela impliquait, du matériel supplémentaire et un sac à dos lourd.
Prendre mon temps lors d’une randonnée me convenait très bien, regarder la nature exige du temps, ne pas être tenu par un horaire trop serré est la clé d’une randonnée ‘observation nature’.
Cette partie de la côte Est a donc pour nom ‘’La côte oubliée’’, ce qui lui convient parfaitement, bien que j’ai envie de rajouter ‘et préservée’. Plusieurs tribus occupent les bords de mer (Grand Borendy, Petit Borendy,Port Bouquet,St Jean-Baptiste et St Joseph). Celle du Petit Borendy est la plus proche de mon point de départ. Effectuer le geste de la Coutume lorsque je reviendrai pour ma randonnée me sembla indispensable, c'est-à-dire, par respect pour la population habitant cet endroit, expliquer le pourquoi de ma venue, et offrir une étoffe (manu ou sorte de paréo) accompagné d’un modeste billet, ceci devant être effectué devant le chef de la tribu, en lui demandant son accord pour parcourir la région.
Le 10 décembre, ce dernier, Philippe Nekare, résidant au Grand Borendy mais étant le chef de la tribu du Petit Borendy, étant absent lors de mon passage, c’est donc à son frère que j’eu affaire, et après un discours dans sa langue, ce dernier me parla en Français en me souhaitant la bienvenue et en m’autorisant à faire mes recherches dans la région.
Je poursuivis donc ma route, qui s élevait dans les montagnes sur pas mal de kilomètres, et voilà comment, en ce 10 décembre, je contemplais, à une belle altitude, ce paysage époustouflant. Pas une maison, personne, pas de voiture depuis un bon moment…un mouvement dans mon rétroviseur me surprend… une voiture ! Je m’écarte et un pick-up s’arrête à ma hauteur. C’est là que je fis la connaissance de Radji Kainda, Président du Comité de Gestion de l’Environnement pour la région du Grand Borendy, qui me proposa de venir à une réunion qu’il avait avec la tribu du Petit Borendy, afin d’expliquer le pourquoi de ma présence. Ce que je fis. L’accueil fut d’une gentillesse remarquable, ou l’on m’offrit le café et des litchees pour mon ‘’voyage’’. Il fut établi aussi que si je ne reparaissais pas pour le lendemain soir, l’alerte serait donnée. Je dois préciser que les téléphones portables ne fonctionnent plus dans cette région, à moins d’avoir une liaison satelliteJ.
J’appris aussi que le chemin que j’allais emprunter était l’ancienne piste minière, et l’endroit de ces mines, en haut de la montagne, portait le nom local de Nekando.
Je quittai la tribu alors que la matinée était déjà bien avancée, pour gagner le point ultime où je laisserai ma voiture, en bout de piste, en léger surplomb de la rivière. (point lat 21°48’64’’Sud et long 166°28’12’’Est) (photo 6- fin de la piste carrossable et vue sur le premier bras de la Ngoï ).
Dans la conversation on me prévient tout de même que quelques jours auparavant, en raison des pluies tombées, la rivière Ngoi était difficilement franchissable, mais qu’aujourd’hui çà devrait être possible. A retenir pour l’avenir, laisser passer quelques jours après une période pluvieuse, le temps que les niveaux redescendent.
A 10h30, je me dirigeai vers le premier bras de rivière à traverser. Mon sac à dos est bien chargé (tente, couchage, polaire, petit réchaud pour le café du soir et du matin, quelques fruits, matériel et appareils photos, et tout le petit matériel pour prendre des notes et mesures, de la loupe au pied à coulisses en passant par le cutter pour découper les gaines de chaume et les voir sous toutes les coutures ! Egalement 2 bouteilles d’eau d’1 litre ½ chacune. Je compte sur les ruisseaux de montagne pour refaire le plein.
Mon GPS est le Tom Tom de mon ancienne voiture, qui ici me sert simplement pour la latitude et la longitude. L’un de mes appareils photos a lui aussi un GPS incorporé. De plus je pars avec une bonne douzaine de relevés du chemin, en coordonnées mais aussi en vues satellite éditées sous forme de croquis et cotes d’altitude du chemin, au format A4, et également 2 vues satellites en image, comme si je me trouvais en haut du Pic Nejiri, me donnant une vision incroyable.
Le premier bras de la rivière, ce jour là, se franchit aisément (photo 7),
souvent par les gros galets qui forment un gué, sans mettre le pied dans l’eau, et parfois de l’eau jusqu’aux genoux maximum, attention tout de même au fond instable. J’arrive ensuite sur une partie du lit à sec, ou il faut sauter de gros galet en gros galet, et me dirige vers mon point présumé de traversée du 2e bras (photos 8- le 2e bras est le principal, le courant y est très fort).
L’endroit me semble peu profond, mais après quelques mètres je constate que le courant est bien plus fort que je m’y attendais (photo 9- Contrairement aux apparences, cet endroit s avère dangereux à traverser, vu la force du courant).
Je me retrouve avec de l’eau jusqu’à mi-cuisse, avec des trous plus profonds entre les rochers, sol instable, et équilibre précaire avec mon sac à dos. J’imagine à ce qui pourrait se passer si je perdais l’équilibre et, n’étant pas encore au milieu de la rivière je fais demi-tour, regagne la rive et remonte le lit de galets à la recherche d’un passage plus praticable.
Un peu plus loin je repère un chemin sur la rive opposée et décide de tenter le coup à cet endroit, et après quelques minutes je me retrouve de l’autre côté (photo 10).
Petite pause après quelques émotions dues au fort courant, pendant laquelle je m’aperçois que mon GPS était resté dans la poche latérale de mon pantalon, à mi-cuisse, et qu’il avait bu la tasse durant la traversée. Il ne s’en est jamais remis ! Celui de mon appareil photo prit la relève.
Je reprends ma marche, parallèlement à la rivière en la descendant. Le sol est glissant, des traces de cerfs y sont visibles, et j’entendrai quelques démarrages dans les fourrés le long de la piste, sans jamais voir la bête. Au bout de 10 mn, je glisse et tombe sur mon coude gauche. Les conséquences seront quelques écorchures et la formation d’un bel œuf, je m’en tire bien car la réception de la chute avait été rude et douloureuse.
Après 45 mn de marche je trouve le départ de l’ancienne piste des mines et commence à grimper, le chemin est bordé sur la gauche par une vallée où coule une petite rivière (photo 11).
De nombreux arbustes de grevillea exul (photo 12)
ponctuent la nature de leurs fleurs blanches, et plus rarement grevillea gillivrayi qui me semble être la forme angustifolia (photos 13 et 14)
rajoute sa couleur rouge..
Vers les 300m d’altitude, je subis les inoffensives attaques d’une bande d’hirondelles, peu habituées à voir ici ce genre d’animal qu’est l’humain s’aventurer sur leur fief. C’est sur que là elles sont tranquilles du moins vis-à-vis de nous, elles nichent dans des parois à pic inaccessibles. Des éboulis coupent la piste à plusieurs reprises, mais leur franchissement est facile (photo 15).
De nombreuses mini cascades bordent le chemin.
Au sol, ou formant des lianes dans les arbustes, je vois de nombreuses plantes carnivores (Nepenthes vieillardii photos 16 et 17),
avec des urnes vertes, rouges ou orange. Leurs hampes florales (photos 18 et 19)
de couleur rouge lie de vin sont de toute beauté.
Je croise quelques pieds de Greslania rivularis, et en aperçois plusieurs sur une pente en contrebas, puis plus haut j’arrive à un endroit un peu magique. Un bruit d’eau dans un virage, un ruisseau tombe et a fait son lit, bordé de quelques plants de G.rivularis d’une belle taille, dont un portant des chaumes qui retombent vers le lit du ruisseau (photo 20).
Certains des chaumes sont restés verticaux, on peut voir sur la photo suivante des feuilles qui émergent de la végétation (photo 21).
Je les mesurerai lors de mon retour, 4.10m pour 15.8mm de diamètre. Une partie de ses entrenœuds, surtout vers la base, est recouverte comme d’une peau grise avec des points protubérants, çà me rappelle un genre de cuir. A proximité, un autre pied présente au moins deux chaumes rayés de brun et de vert (photo 22).
Parmi la végétation luxuriante entourant ce point d’eau, un petit palmier endémique a fait sa place (photo 23).
L’endroit est idéal pour une pose de quelques minutes, et refaire le plein des bouteilles.
Plus haut sur la piste, je tombe sur un pied de Greslania circinata en fleurs (photo 24).
Pour l’instant je ne regarde pas spécialement la forme de la base des feuilles, je veux me réserver le plaisir de la découverte sur les plants que je trouverai vers les 1000m. Certains chaumes de ce pied sont morts, d’autres biens vivants présentent des hampes florales bien garnies d’épis (photos 25,
26, 27 et 28).
Je constate que des nouvelles pousses (et non des plantules comme j’en rencontrerai plus haut) continuent d’émerger (photo 29),
ce qui signifie que sur ce même plant certains chaumes sont déjà morts, d’autres adultes bien vivants, et d’autres, que l’on pourrait qualifier de turions ‘avancés’, continuent de pousser.
Après 6h30 de marche, je décide de monter ma tente à 17h00 à 680m d’altitude, dans un endroit avec une superbe vue, et, ne recherchant pas les ennuis, sans trop de blocs rocheux en équilibre au dessus de moi J. Latitude 21°51’10’’ Sud et Longitude 166°29’49’’Est. (photo 30 et 31).
J’envisage de laisser le plus gros de mon matériel à cet endroit demain matin, afin de poursuivre plus léger, ce sera mon camp de base en quelque sorte. J’aperçois au loin la rivière Ngoï, et en la suivant du regard, tout à gauche, l’endroit ou j’ai laissé ma voiture (photo 32).
Je vois également la ligne de crêtes par laquelle je suis monté.
Une fois mon camp installé, j’explore un peu autour, marchant un peu sur l’ancien chemin des mines qui contourne la montagne, et tombe sur une population de G.circinata aux chaumes morts et couchés (photo 33).
Toute cette population longeant une partie du chemin semble morte, mais tout autour des chaumes couchés des centaines de plantules repartent (photos 34 et 35).
Je mesure un chaume mort : 2.90m pour 9mm de diamètre. La hampe florale est comprise dans la hauteur, mais comme elle pousse dans le prolongement du chaume je ne peux diviser ces deux éléments, aucun repère ne semblant indiquer où cette hampe commence.
La soirée m’offre un spectacle grandiose, l’ambiance est spéciale, sentiment d’isolement mais où celui d’être en plénitude avec la nature prend le dessus. Sous mes yeux les montagnes successives se découpent, leur pied baignant dans la mer immense. Je vois, très loin, sur ma gauche, le bras de la rivière où j’ai laissé ma voiture, son lit très large que j’ai suivi avant de commencer à monter, le chemin de l’autre côté se dirigeant vers le petit Burundi, tandis que devant moi le lagon et la mer prennent leurs couleurs argentés de nuit. Sur ma droite les montagnes s’assombrissent et se découpent en ombres chinoises entre la mer et le ciel…
La nuit est fraîche, l’humidité gagne, je me lève pour mieux fermer ma tente, la toile de celle-ci, non doublée, est trempée mais l’eau glisse vers les bords. Tremblant sous le froid je me glisse dans le couchage, le polaire n’est pas de trop Mes vêtements baignés de sueur ne sècheront pas…heureusement il ne pleut pas !
Après un sommeil entrecoupé mais tout de même reposant, le cri d’un oiseau annonce le lever imminent du jour dés 4h du matin. Durant 1h, sans se lasser, il envoie son cri auquel d’autres répondent dans les montagnes, le même cri en trois notes, portant loin, çà résonne. Je ne verrai pas l’oiseau, chants marquant leur territoire ? Appels vers une compagne éventuelle ?
Debout à 5h00, j’enfile mes vêtements humides au petit matin, un café chaud me redonne un tonus d’enfer, je prends en photo notre cher soleil qui se lève (photo 36),
et à 5h45 après avoir enfilé un poncho léger, bien étanche, coupant le froid et dans lequel je suis comme dans une étuve, je pars à la recherche d’un endroit où attaquer la pente, laissant mon camp de base en l’état, et de ce fait mon sac est un peu moins lourd. Au cours de la matinée la température montera doucement, moins élevée qu’en bas, agréable pour la marche.
Je croise un trou très large, situé en plein milieu du chemin minier, impressionnant. Je ne peux apercevoir le fond, et tient une distance de sécurité prudente car les bords me semblent friables. Comment s’est-il formé ? Est-ce une ancienne entrée de puits minier ?
L’ancien chemin des mines ne continue pas vers le sommet, mais part dans une autre direction, contournant la montagne. Par contre je dois pouvoir rejoindre, plus haut, un ancien chemin piétonnier, rejoignant le sommet du Pic Nejiri, et même se poursuivant sur différentes crêtes pour rejoindre le Mont Humboldt (le 2e sommet plus haut de Nouvelle-Calédonie). Je dois donc trouver une pente accessible, et après quelques gros blocs rocheux franchis je me retrouve sur une crête dont la pente est praticable. Cà grimpe bien cette fois, je passe à côté de sortes de puits, de forme parfois carrée, comblés par les ruissellements d’eau et de terre, dans lesquels toutes sortes de plantes ont pris racine, dont des Greslania circinata. Je pense que c’est là d’anciennes entrées de mines (photo 37 et 38).
De grosses pierres, semblant avoir été taillées, sont parfois à proximité, ainsi que des murets formés de pierres volcaniques noires, cela me fait penser à des tombes mais çà pourrait être plus simplement des plates-formes entourant l’entrée des puits.
Autour de moi des dizaines de Greslania circinata sont visibles, disséminés dans une végétation très variée. Certaines touffes n’ont pas fleuries dans certains secteurs, alors que dans d’autres secteurs elles sont décimées, mais dans ce cas des centaines de plantules repartent déjà. Une sorte d’ancien sentier, pas très clairement marqué, facilite mon avancée, d’autant plus que la végétation est courte et clairsemée. Je vois ce qui me semble être des Araucaria de petite taille (photo 39 et 40) sans en être certain.
Vers les 830m, avec toujours G.circinata occupant la zone, et après un passage en pente sur un affleurement de roche rouge friable, une sorte de sentier s’engouffre sous une végétation luxuriante, relativement courte mais dense, avec la présence, entre autres, de nombreux palmiers de taille réduite (photo 41),
Il faut plonger sous le couvert dans un creux, puis remonter pour retrouver la crête avec une visibilité. Mais au bout de quelques mètres, impossible de passer, il me faudrait une machette. J’essaie de trouver un autre passage en contournant un sommet, Je me faufile à travers de nombreux troncs d’arbres morts, encore debout ou gisant au sol (photo 42),
gris et secs, avec des branches aux formes tourmentées, posés sur des tapis de lichen blanc (photos 43 et 44).
Je me heurte à une végétation d’une autre nature, des petits troncs d’arbustes de végétation plus sèche, formant une barrière dense plus haute que moi. Je dois m’arrêter là, n’étant pas équipé pour me frayer un chemin. Je me rappelle les recommandations de Jean-Pierre Legros, rencontre d’un couvert végétal…
Petite inquiétude d’un moment, je m’aperçois que ma montre n’est plus à mon poignet, sans doute arrachée dans mes tentatives de passage. Cependant de longues minutes plus tard je la retrouve, bien à sa place, elle avait simplement tournée autour, et était remontée sur mon bras, cachée par les manches du poncho ! ouf ! mais la fatigue doit y être pour quelque chose J
830m d’altitude, Latitude 21°51’19’’Sud et Longitude 166°29’34’’Est, tel sera mon point ultime pour cette première expédition vers le Pic Nejiri. Il est seulement 7h10 du matin, 1h25 m’ont suffit depuis mon camp de base pour atteindre ce point situé à 150m au dessus, rechercher un passage et devoir renoncer.
Je redescends sur quelques dizaines de mètres pour retrouver une sorte de plateau ou j’ai croisé beaucoup de bambous (photo 45).
Ne pouvant atteindre les 1000m, le moment est venu d’observer de plus près les feuilles de G.circinata et je trouverai sur le même plant les deux sortes de feuilles, l’une à la base presque à l’horizontale, et l’autre à la base formant des angles même au-delà des 45° comme vu sur le Camus, atteignant les 30 degrés. Le mystère des dessins du Camus est levé, leur légende aurait pu aussi bien être inverséeJ (photo 46).
Tout de même, pour le fun, je retenterai bien un jour l’ascension vers le Nejiri, en prévoyant même une journée de plus, et en équipe, le franchissement de ce couvert végétal luxuriant me tente bien, ainsi que de passer un peu de temps à l’observation des plantes qu’il habite.
Après quelques regards sur ce paysage extraordinaire (photo 47),
retour à ma tente, et, après l’avoir manquée et descendu un peu trop bas, je me repérai, retrouvai l’endroit. Une petite pause, préparation du sac à dos, et début de la descente à 9h00.
Je recroise un grand arbre au houppier rouge (photo 48),
puis plus basfais un arrêt prolongé dans le virage du ruisseau et des G.rivularis, pour y prendre photos et notes ainsi que refaire le plein d’eau. Le trajet du retour se fait tranquillement, j’essaie de rester concentré sur chacun de mes pas, la descente est toujours propice aux glissades (photo 49).
Je fais de courtes haltes pour soulager mes épaules et profiter du paysage. Quand j’atteins la plaine alluviale je redouble de prudence, le sol étant parfois glissant. Je retrouve les traces des cerfs, et un galop dans les fourrés, tout proche, me signale leur présence, mais je ne les verrai pas non plus au retour.
Je réfléchis au moyen de passer le bras de rivière d’une manière un peu plus sécurisante qu’à l’aller. Finalement je me taille deux cannes dans des branches ramassées le long du chemin de manière à me faire des points d’appui supplémentaires dans l’eau. Cela fait merveille et la Ngoï se laisse traverser lentement mais beaucoup plus surement. Le deuxième bras franchi je retrouve ma voiture à 13h30. La descente s’est effectuée en bien moins de temps que la montée !
J’ai consommé 5 litres d’eau depuis hier matin, en 27h. J’avais laissé une bouteille de glace dans une glacière dans la voiture, au cas où. La glace a bien sur fondue, mais il me reste cette réserve ainsi qu’un litre d’eau des montagnes pour les 4h de la route du retour. J’ai les épaules en vrac, mon sac à dos était un peu trop lourd et je manquais sans doute de technique pour bien le fixer, comme j’en ai discuté par la suite avec des amis.
Petit arrêt dans la tribu pour signaler que tout s’est bien passé. Firmin m’accueille avec toute sa gentillesse, m’offre le café et un ananas pour la route !
Il savait que j’arrivais chez lui car un oiseau lui signale par son chant tous les évènements inhabituels et les visites. Langage et sagesse de la nature ainsi que des hommes qui savent encore l’écouter.
Remerciements : un grand merci à mon ami Gérald Cauvin, qui, le jour où il m’a offert les 2 volumes du Camus, ne se doutait pas que deux dessins de ces ouvrages, véritables trésors, allaient être à la base d’une superbe aventure à l’autre bout du monde. Merci aussi à Jean-Pierre Legros pour son aide logistique qui a été déterminante dans mon projet (voir carte de la photo n°5), Merci à Radji Kainda pour m’avoir fait rencontrer la tribu du Petit Borindi.
Merci à la tribu du Petit Borindi pour leur accueil convivial et les litchees que j’ai savouré au cours de ma randonnée, et de m’avoir permis de sillonner les montagnes. Un merci particulier à Firmin, pour son humour et sa gentillesse, l’ananas était super bon, j’ai replanté la queue et il donnera d’autres fruits dans 2 ans.
Bibliographie :
- Les Bambusées – E.G.Camus – 1913
- The Bamboos of the World- D.Ohrnberger-1999.
- Notes chorologiques et systématiques sur des taxons du genre Greslania Balansa – Jean-Pierre Demoly – Bull. Bambou n°36 avril 2001.
- Greslania circinata and Greslania rivularis (Poaceae-Bambusoideae) from New Caledonia - S.Dransfield – The herbarium, Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, Surrey – TW9 3AE, UK – The Journal of the American Bamboo Society -16(1):1-8. 2002
- Herbier du Royal Botanic Garden d’Edinburgh – par internet-
Photos : Robert Kernin. exceptées les suivantes:
- La photo n°4 est une copie du livre LES BAMBUSEES de E.G.Camus – 1913.
- La photo n°5 est l’œuvre et le résultat des recherches de Jean-Pierre Legros, et représente la copie du trajet, déterminé par satellite, d’après les renseignements succins que je lui avais fourni.
25 - GRESLANIA MONTANA - Les bambous endémiques de Nouvelle-Calédonie.
25 - Les bambous endémiques de Nouvelle-Calédonie
Greslania montana
Robert Kernin, le 07 avril 2015
Cet article fait partie du blog ‘Bambous passion’, visible à l’adresse suivante : http://www.pseudosasa.canalblog.com
Clé d’identification des espèces du genre Greslania Balansa, en l’absence d’inflorescence
1- Présence d’une branche par nœud à partir de la moitié ou du dernier tiers du chaume.....
............................................................................................G.rivularis
1- Absence de branches
2 – Face dorsale des gaines foliaires glabre
La base des feuilles n’embrasse pas le chaume....................................
..............................................................................................G.circinata
2 – Présence de poils blancs sur la face dorsale des gaines foliaires
La base des feuilles, particulièrement dans le haut du chaume, embrasse ce dernier
……………………………………………………………….........................................G.montana
Greslania montana, petit bambou cespiteux, est l’une des trois espèces du genre, endémique à la Nouvelle-Calédonie (photo 1).
On le trouve principalement en montagne, et habituellement à plus de 1000m d’altitude, à des hauteurs supérieures à celles où l’on trouve Greslania.circinata.
Cependant les plants que j’ai observés se trouvent dès les 650 à 680m, sur une sorte de plateau reliant le Pic Buse à la Montagne des Sources, dans le sud de la grande île (photo 2).
Avant de partir à la recherche de ce bambou, j’avais eu quelques avis précieux concernant son aspect en paysage naturel, car je ne l’avais vu qu’en herbier. Je lui trouvais beaucoup de ressemblances avec G.circinata et me demandai si j’allais être capable de faire la différence.
Grâce à une rencontre fortuite sur un chemin perdu le long de la côte Est, j’arrivai à contacter Philippe Morat, botaniste qui avait récolté G.montana en 1981, entre autres collectes, à la montagne des Sources, vers les 800m, collecte se trouvant maintenant dans l’herbier de l’IRD à Nouméa.
Il me donna comme indication la largeur des feuilles, le différenciant de G.circinata au premier regard.
Le 24 mars 2015, accompagné de Jean-François et Marie Bourgeon, nous attaquons la randonnée ‘montana’. Notre chère mascotte Malo, qui faisait déjà partie de la randonnée ‘circinata’, avaient les quatre pattes qui lui démangeaient à l’idée de repartir en montagne, ce qu’elle devinait fort bien à la vue de l’équipement J.
Nous atteignons en 4/4, par un ancien chemin minier, une altitude voisine des 450m. A éviter absolument par temps de pluie. Ensuite environ 4h00 de marche pour atteindre la base de la montagne des Sources. Pour le retour 2h00. Du fait que le sentier est parfois mal tracé, on perd du temps à trouver le passage lorsque l’on arrive vers la base de la montagne des Sources. Il faut en fait prendre vers la gauche, et ne pas s’enfoncer dans les fougères et autre végétation fournie de la droite. Le retour est de ce fait bien plus rapide.
Le chemin est très praticable à pied, nous commençons notre marche à 7h15, et après un passage où il est bordé par la végétation (bords de la Forêt de la Superbe), nous retrouvons un paysage plus aride, avec des sources tombant des parois, et une première population de G.circinata (photo 3).
Malo fait des allers et retours, trouvant que l’on ne marche pas assez vite.
Plus loin le chemin, de plusieurs mètres de large, passe à proximité du haut du Pic Buse, qui culmine à 696m (photo 4).
Nous le laissons sur notre droite, et débouchons sur une sorte de plateau, le chemin serpentant très loin sous nos yeux, en légère descente (photo 5).
C’est là, sur le côté droit, que nous trouvons le premier plant de ce qui nous semble G.montana. Latitude 22°08’23’’ Sud et Longitude 166°35’50’’ Est.
Mon altimètre indique 680m, mais en voyant le Pic Buse tout proche, je pense qu’il doit faire une petite erreur, et 650 ou 660m me semble plus juste.
Les feuilles de ce premier plant sont effectivement plus larges (photo 6),
le port me semble aussi différent, les feuilles plus rapprochées, le chaume plus épais en partie supérieure une allure générale différente de G.circinata, mais que dans les premiers moments j’ai du mal à définir plus précisément. Il faudra que je trouve des éléments plus décisifs. D’autre part s’il s’agit bien de G.montana, il semble alors que depuis 1981 son aire ait gagnée du terrain en direction d’altitudes moindres. Après une première séance photos nous continuons. La population de G.montana est maintenant dense, sous formes de plants d’environ 50cm de haut ou bien de tout petits, occupants des portions importantes de terrain (photo 7).
Plus loin, le chemin remonte, nous atteignons un creek où l’eau s’écoule, et sur ses bords des plants de plus grande taille apparaissent (photo 8).
La présence de l’eau, comme chez G.rivularis et G.circinata, influe sur la taille des plants. Quelques exemplaires se tiennent là, magnifiques, des feuilles larges, en forme de cuillère car les bords sont remontants, de couleur vert glauque par la présence de pruine (photo 9).
Plus de doute, il s’agit bien de G.montana.
Nous continuons vers la base de la montagne des Sources, croisons un lieu de végétation haute avec une population d’Araucaria (photo 10).
Le chemin s’est transformé en sentier, disparaissant parfois sous la végétation (photo 11).
Des pierres empilées nous indiquent de temps à autre la bonne direction. Jean-François marche en tête, et son obstination nous permettra, à plusieurs reprises, de retrouver le sentier et de continuer.
Puis à un moment donné, Marie, qui avait dans une randonnée précédente participée également à la recherche et à la découverte de G.circinata, et bien qu’ayant une connaissance toute récente concernant les bambous, me fait la réflexion que nous avions devant les yeux autre chose que G.montana! Bien vu, puisqu’une population de G.circinata se tenait là. Les deux espèces cohabitent donc à l’altitude de 700m que nous avions atteinte.
Nous arrivons à la base de la montagne des Sources vers les 11h00. Autour de nous quelques éclats rouges vifs parsèment la végétation, c’est la superbe Xeronema moorei (photo 12),
surnommée la brosse à dents des montagnes vu la forme de sa fleur (photo 13).
Quelques grains viennent nous rafraichir. S’il avait fallu attaquer la pente de cette montagne afin de trouver G.montana, une randonnée sur deux jours aurait été nécessaire, avec tout ce que cela comporte en matériel supplémentaire. Nous faisons une petite pose casse-croûte, ayant atteint notre but, et étant très largement dans les temps pour une descente tranquille (photo 14).
De petits arbrisseaux nous présentent de drôles de petites boules roses ou blanches au centre desquelles une sorte de petit ‘palmier’ jaillit, c’est Montrouziera verticillata (photo 15).
Quelques tapis du lichen blanc Cladina retipora (photo 16),
éclairent la végétation (photo 17).
Une superbe fougère, Blechnum chauliodontum (photo 18),
nous offre ses nouvelles frondes aux extrémités roses (photo 19).
Je ferai des observations, prendrai des notes ainsi que des photos lors du retour. Petit à petit, croisant G.montana et G.circinata tour à tour, leur différence s’impose. Au premier regard, je dirai que G.montana symbolise l’épaisseur, alors que chez G.circinata c’est la finesse.
Je n’ai pas eu la chance de trouver des hampes florales, mais une étude un peu plus poussée sur deux plants de tailles différentes, puis l’observation des photos, a fait ressortir des caractères d’identification très précis de cette espèce, par rapport à G.circinata.
Caractéristiques de Greslania montana.
Chaumes:
Hauteur 1.03m pour un diamètre de 1cm (avec les gaines) et de 6.7mm sans les gaines (photo 20).
Un autre chaume mesuré fait 40cm de haut, pour 4mm de diamètre à sa base, et 9mm au niveau supérieur (avec les gaines en place) (photo 21).
Port des chaumes raide, dressés, chaque pied ayant cet aspect
Plus minces à la base qu’à leur extrémité.
Dans le bas des chaumes les gaines laissent parfois une zone à nu, laquelle est légèrement pruineuse, une pruine pas très marquée en couleur bleu ou blanche, mais très adhérente au chaume (photo 22).
La plus grande partie du chaume est recouverte par les gaines, parfois recouvertes de pruine et d’autres fois non (photos 23 et 24).
La présence de ruisseaux semble influer sur la présence de la pruine, et c’est à leur proximité que j’ai remarqué les chaumes les plus pruineux (photo 25).
Epaisseur de la paroi : pour un diamètre de chaume (sans les gaines) de 6.2mm, l’épaisseur va de 1.8 à 1.5mm (photo 26)
Entrenœuds des chaumes :
Longueur comprise entre 0.6cm et 8cm.
Longueur maxi relevée : 8cm
Non striés.
Absence de sillon internodal, et la dissection de 2 chaumes de taille différentes ne m’a pas permis de trouver des bourgeons dormants, contrairement à G.circinata, bien que les trouver sur ce dernier n’est pas évident non plus.
Cependant, comme ce genre de bourgeon est très fragile, il n’est pas impossible, malgré toutes mes précautions, qu’il soit parti avec les morceaux de gaines de chaume enlevés. Ce résultat est donc à considérer comme n’étant pas rigoureux. Le nombre de chaumes disséqués (2) est aussi restreint et l’expérience serait à renouveler sur un nombre plus élevé de sujets.
Une fois les gaines ôtées, les entrenœuds supérieurs deviennent tendres, puis carrément mous, pliant sous leur poids pourtant léger. Le rôle des gaines est donc primordial pour leur maintient et leur vie (photos 27et 28)
Quand on enlève les gaines, aussi bien les foliaires que celles de chaume, on se rend compte que leur base est parfois comme fondue dans le chaume, la liaison étant indiscernable. La finesse du cutter permet toutefois de mener la tâche à bien (photos 29 et 30)
. Sur ces deux photos, la base de la gaine forme une marque noire.
Coloration :
Mis à nus, les entrenœuds sont brun moyen à gris vert, ou vert jaunâtre, parfois vernissés, avec présence d’une pruine grisâtre aux endroits dépourvus de gaine, à la base de certains chaumes.
Aspect au toucher :
Lisses.
Gaines de chaume
A la base longueur 4.2cm pour un entrenœud de 8cm, ou bien 4.8cm pour un entrenœud de 6.6cm.
Autre exemple d’une gaine de la base du chaume découpée sur un entrenœud de 6.4cm de long : gaine de 4.6cm de longueur, 2.3cm de largeur à la base, et 1.9cm de largeur à son apex (photo 31).
Certains chaumes sont recouverts de gaines dès leur base.
Plus haut sur le chaume les gaines sont imbriquées les unes dans les autres et peuvent couvrir jusqu’à presque 4 entrenœuds (photo 32),
ce qui se traduit par de nombreuses couches de gaines sur chacun des entrenœuds.
Absence d’oreillettes.
Présence de longs cils blancs à l’apex de la gaine, descendant parfois un peu sur les bords (photo 33).
Sur cette même photo on aperçoit la ligule bordée de petits cils blancs.
Elles sont persistantes, parcourues de stries blanches, et semblent perdre leurs cils rapidement.(photo 34)
Au toucher elles ne sont pas franchement lisses, et présence de petits poils blancs très éparses en partie supérieure.
On ne peut les enlever du chaume qu’en les détruisant, et l’aide d’un cutter facilite les choses.
La ligule de gaine, brune, est le plus souvent convexe, mais parfois concave, finement frangée de petits cils blancs ou brun clair (photo 35).
La cicatrice blanche juste sous la ligule est celle de la languette qui tombe rapidement.
La languette, fortement striée, porte des ondulations transversales à son extrémité, ayant une apparence de creux et de bosses quand elle est sèche (photo 36),
tout comme celles des feuilles. Elle est en forme de larme, en exemple longueur de 3cm pour une largeurde 1.8cm.
Elle n’est pas collée au chaume, mais occupe une position soit un peu dressée vers les 45°, soit un peu retombante vers les 45° (photo 37).
Branches
Absence de branches, et pas trouvé de bourgeon dormant.
Feuilles
Premier signe particulier : elles sont très épaisses, et ne laissent pas passer la lumière du soleil à contrejour.(photo 38)
Quelques longueurs et largeurs : 20.5 x 5.3cm / 20 x 6cm / 14.3 x 2.5cm / 14 x 3.7cm
Non tessellées
La nervure centrale n’est pas visible, et, contrairement à G.circinata, on n’aperçoit même pas sa naissance à la base de la feuille (photos 39 face supérieure et 40 face inférieure).
Les nervures secondaires sont elles aussi difficilement discernables des nervures tertiaires (photo 41),
contrairement à G.circinata, cependant j’ai pu compter, sur toute la largeur d’une feuille, approximativement 31 nervures secondaires, estimant ma marge d’erreur à 2 ou 3.
Leur épaisseur est telle que la lumière du soleil ou toute autre source lumineuse ne les traverse pas, contrairement à G.circinata et G.rivularis, compliquant de ce fait le comptage des nervures.
Elles sont bordées par un liseré blanc, épais, et lisse (photo 42).
Cependant quelques minuscules cils/crochets sont présents, disséminés très espacés, et pratiquement non ressentis au toucher (discernables à la loupe x 10)
La face supérieure semble lisse, bien qu’à la loupe on distingue de rares poils très petits et très espacés, mélangés à une pruine légère ou épaisse. Cette pruine est inexistante sur certaines feuilles.
La face inférieure est glabre et lisse.
Le pétiole est inexistant. Les deux côtés de la base de la feuille embrassent le chaume, formant des circonvolutions très marquées surtout sur les feuilles de l’extrémité du chaume (photo 43),
caractéristiques le différenciant de G.circinata. Le nombre de feuilles par chaume va de 13 à 24 sur les grands exemplaires observés.
On trouve deux sortes d’ondulations sur les feuilles. Les premières sont vers l’extrémité de la feuille, transversalement (photo 44),
tout comme chez G.circinata et G.rivularis. Les deuxièmes sont dans le sens de la longueur, et suivent pratiquement la direction des nervures (photo 45),
contrairement à G.circinata, où le même genre d’ondulations existe mais ces dernières, tout en étant dans le sens de la longueur de la feuille, viennent quand même croiser les nervures.
La succession des feuilles sur le chaume est souvent en spirale (photo 46),
énagcomme chez G.circinata.
La forme de la feuille est en spatule, soit sur toute sa longueur, les bords remontants (majorité des feuilles), soit seulement à sa base.
Enfin j’ai trouvé, sur des très jeunes plants, des feuilles bordées, sur tout leur pourtour, de longs cils blancs, une particularité que j’observai pour la première fois sur une espèce de bambous. (photos 47et 48)
Coloration : vert mat un peu glauque. Elles sont bordées d’un liseré blanc/crème. Quand elles se dessèchent elles prennent une superbe couleur orange (photo 49).
Les jeunes plants ont des feuilles vert clair pastel (photo 50). Les plants situés près des ruisseaux sont parfois recouverts de pruine, leur donnant une teinte gris bleu (photo 51).
Les gaines foliaires sont bordées de cils blancs. Leur partie dorsale est striée, et au long de ces stries des poils blancs apparaissent, plus fournis en partie supérieure. (photos 52, 53 et 54)
Ces poils sur la partie dorsale constituent un autre caractère précis différenciant G.montana de G.circinata, dont les gaines foliaires sont lisses en partie dorsale. A noter que lorsque l’on enlève les couches de gaines foliaires, ces dernières couvrant parfois presque quatre entrenœuds et étant donc imbriquées les unes dans les autres, celles du dessous apparaissent bordées de cils, indiquant que ces cils se prolongent donc sur les bords des gaines foliaires (photo 55).
Turions
Je n’ai pas trouvé de turions lors de cette randonnée du 24 mars. Mais seulement de jeunes plants autour des 12 cm de haut qui avaient déjà développés leurs feuilles (photo 56).
Le turion, au stade et à l’aspect où on le connaît généralement, doit donc être très petit et court, et sans doute très éphémère, les feuilles se développant rapidement. Une observation à effectuer dans l’avenir, en se rendant peut-être sur les lieus un mois avant, donc vers la mi février.
Remerciements :
Chaque recherche d’une espèce est avant tout une suite de rencontres humaines, parfois fortuites, lesquelles nous amènent à d’autres rencontres ou d’autres contacts, dont le résultat final sera, parfois, couronné de succès. Aussi je remercie vivement Philippe Bouchet (Museum National d’Histoire Naturelle de Paris), rencontré au long des chemins de la Côte Oubliée en Nouvelle-Calédonie, de m’avoir mis en contact avec Philippe Morat, qui avait rencontré et récolté pour l’herbier de Nouméa en 1981, dans la montagne des Sources, Greslania montana. Grâce à ces notes de l’herbier, puis à nos échanges de mails, Philippe Morat m’a donné son avis sur l’aspect dans la nature de G.montana, et surtout l’objet de mes recherches était localisé dans une montagne plus accessible que le mont Humboldt. Je le remercie chaleureusement, d’autant plus que l’observation de G.montana m’a permis de mettre en avant des différences précises, autres que les hampes florales, par rapport à G.circinata. Merci à Jacqueline Fambart-Tinel, de l’IRD de Nouméa, pour m’avoir permis de consulter l’herbier, et merci à Jean-Francois et Marie Bourgeon, pour avoir partagé ces beaux moments de randonnée qui nous feront des souvenirs inoubliables, sans oublier Malo (photo 57 Malo avec Greslania montana),
infatigable, et qui grâce à son flair nous a même montré le chemin du retour dans certains passages envahis par les fougères et autre végétation, retrouvant toujours le sentier principal J. (photo 58 Malo avec juste a sa droite une population de Greslania circinata).
Bibliographie :
- Les Bambusées – E.G.Camus – 1913
- The Bamboos of the World- D.Ohrnberger-1999.
- Notes chronologiques et systémétiques sur des taxons du genre Greslania Balansa (Poaceae-Bambusoideae)–J.P. Demoly – Bulletin de l’AEB ‘Bambou’ n°36 –avril 2001.
- Greslania circinata and Greslania rivularis (Poaceae-Bambusoideae) from New Caledonia - S.Dransfield – The herbarium, Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, Surrey – TW9 3AE, UK – The Journal of the American Bamboo Society -16(1):1-8. 2002
Photos : Robert Kernin
24- GRESLANIA CIRCINATA - Les bambous endémiques de Nouvelle-Calédonie
24 - Les bambous endémiques de Nouvelle-Calédonie
GRESLANIA CIRCINATA
Robert Kernin le 03avril 2015
Cet article fait partie du blog ‘Bambous passion’, visible à l’adresse suivante : http://www.pseudosasa.canalblog.com
Clé d’identification des espèces du genre Greslania Balansa, en l’absence d’inflorescence
1- Présence d’une branche par nœud à partir de la moitié ou du dernier tiers du chaume.....
............................................................................................G.rivularis
1- Absence de branches
2 – Face dorsale des gaines foliaires glabre
La base des feuilles n’embrasse pas le chaume.........................
..................................................................................................G.circinata
2 – Présence de poils blancs sur la face dorsale des gaines foliaires
La base des feuilles, particulièrement dans le haut du chaume, embrasse ce dernier
………………………………………………………………........................................... ..G.montana
Greslania circinata est l’une des 3 espèces du genre, endémique de la Nouvelle Calédonie.
C’est un petit bambou cespiteux, dont la hauteur moyenne se situe autour des 1m, avec parfois des chaumes plus longs (photo 1).
Il a la particularité de ne pas développer de branches.
J’ai observé ce bambou au cours d’une randonnée de repérage le 31 octobre 2014 en direction du Pic Buse (photo 2),
puis le 04 novembre 2014 ou j’ai passé quelques heures à prendre des notes et des photos sur cette même population, entre 320 et 430m d’altitude.
Une population (photo 3)
se trouve à mi-chemin d’une crête conduisant vers le Pic Buse, crête qui longe et surplombe la Forêt de La Superbe (photo 4),
dans le sud de la Nouvelle-Calédonie.
Prendre la route de Nouméa vers le Mont-Dore. Prendre à gauche avant le pont qui enjambe la rivière La Coulée. Prendre de suite à droite, longer la rivière sur une centaine de mètres, la route goudronnée fait un virage à 90° vers la gauche. Tourner à la première route à droite, longue ligne droite bordée de quelques maisons, puis faire en sorte de suivre la rivière en la remontant sur son côté gauche. La route se transforme en chemin de terre, et s’appelle route de la Montagne des Sources.
Poursuivre ce chemin jusqu’aux coordonnées GPS suivantes : latitude 22°10’61’’ Sud // longitude 166°35’89’’Est // Altitude 41m, laisser le véhicule à cet endroit et poursuivre à pied.
On voit sur la gauche le Pic Buse, ainsi que la Forêt de la Superbe qui se trouve en hauteur, et la crête, côté droit de la vallée, qui mène au Pic Buse en faisant un arc de cercle. C’est en montant le flanc de cette crête, que l’on rencontre G.circinata, à partir d’une altitude de 320m, et jusqu’à 430m (maximum altitude atteinte mais la population de bambous se poursuit plus haut vraisemblablement). Des dizaines de pieds (voir des centaines), assez proches les uns des autres, constituent cette population (photo 5).
On trouve toutes sortes de plantes partageant ce milieu, comme les petites Drosera neo-caledonica (photo 6),
carnivores endémiques d’une belle couleur rouge, ou bien l’artichaut d’argent Melaleuca dawsonii (photos 7et 8)
.
Temps de montée : entre 1h10 et 2h00 suivant connaissance du terrain, chemin partiels d’anciennes carrières, sinon il faut couper en travers des pentes, moyennement difficile mais la prudence s’impose (terre peut s’effriter, blocs rocheux instables, crevasses par les pluies, zones de végétation de fougères pouvant aller jusqu’à la taille selon la saison). A ne pas entreprendre en période pluvieuse, la terre étant particulièrement glissante.
Coordonnées GPS des plants observés : Latitude 22°09’55’’Sud //longitude 166°36’18’’Est, Altitude 370m. Cet endroit est très plaisant, constituant une zone assez large et plus ou moins en escalier, avec des pentes douces. Puis on peut suivre la crête avec facilité jusqu’à 430m et au-delà, jusqu’à rejoindre la crête principale, qui se situe aux alentours des 600m. De là il est possible de suivre cette crête principale, qui part vers la gauche rejoindre le Pic Buse.
CHAUMES:
Leur hauteur, pour les plus hauts, varie de 1.15m à 1.25m, pour un diamètre de 7mm maximum, et en moyenne de 4 à 5mm.
Le port de la touffe est érigé (photo 9)
, aucune trace de pruine sur les chaumes (photo 10)
tous âges confondus (je trouverai de la pruine à la base des feuilles !).
Epaisseur de la paroi, prise sur un même chaume: (photo 11)
au 1er entrenœud, diamètre du chaume 5mm, épaisseur paroi: 1.5mm
au 5e entrenœud, diamètre du chaume 5mm, épaisseur paroi: 1.5mm
au 10e entrenœud, diamètre du chaume 4mm, épaisseur paroi: 1mm
au 15e entrenœud, diamètre du chaume 3.5mm, épaisseur paroi: 1mm
Longueurs des entrenœuds, mesurés sur un chaume de 1.10m de long et de 5mm de diamètre:
entre 0.9cm et 3.7cm (photos 12 et 13).
Ils ne sont pas striés, et absence de sillon inter nodal.
Coloration (une fois les gaines persistantes dégagées) :
- anciens chaumes : vert clair/jaunâtre avec quelques rares taches brunes diffuses
- nouveaux chaumes : jaune verdâtres ou jaune, avec quelques rares taches brunes diffuses
Ils sont brillants, avec souvent un aspect verni, et lisses au toucher (photo 14).
GAINES DE CHAUME
Elles sont imbriquées les unes dans les autres, pouvant couvrir parfois la longueur de plus de 2 entrenœuds. De ce fait, lorsque l’on effectue la coupe d’un entrenœud et que l’on regarde de dessus, on observe plusieurs couches de gaines enroulées autour, étant donné qu’une seule gaine peut parfois, vers sa base, s’enrouler partiellement en double épaisseur autour du chaume (photo 15).
Leur dureté cassante ne permet pas de les séparer en bon état du chaume pour effectuer d’autres mesures.
Exemple de longueur, pour un entrenœud de 1.9cm de long : 3cm
Elles sont persistantes.
Coloration :
Anciennes gaines : la partie visible des gaines persistantes est grise (photo 16).
Lorsque l’on dégage les entrenœuds, on atteint les parties non visibles des gaines, qui sont alors d’une teinte jaune blanchâtre en passant par le beige. Parfois des points noirs (photo 17),
pouvant être parfois proéminents, ponctuent la partie dorsale supérieure. Ce même genre de points était beaucoup plus présent sur les gaines de chaume de G.rivularis.
Nouvelles gaines : j’ai pu observer un nouveau chaume, où les gaines de la base sont beiges, puis celle de l’entrenœud suivant est d’un rouge lie de vin vernissé (photo 18),
tirant parfois vers le violet, et bordée d’un liseré blanc, garni de petits cils blancs (photo 19).
Puis la gaine de l’entrenœud suivant est d’un brun/rouge plus clair vernissé également, et enfin on passe à un superbe jaune pour les gaines des entrenœuds supérieurs, où elles se transforment en gaines foliaires ! Le tout agrémenté, à partir d’une certaine hauteur, par le vert de la languette se transformant en feuille : superbes couleurs et étonnante transformation.
Elles sont lisses au toucher, leur face externe est striée, alors que la face interne ne l’est pas et présente une coloration brun clair/crème.
Absence d’oreillettes, et, dans un premier temps je n’ai pas trouvé de cils à l’apex des gaines, jusqu’à ce que je tombe sur un turion qui en portait. C’est le seul exemplaire que j’ai trouvé garni de cils, les autres turions n’en ayant pas (photo 20).
La ligule est convexe, pouvant atteindre 1mm de largeur, de couleur blanche le plus souvent, ou bien brune avec un fin liseré blanc. La cicatrice de la languette, de couleur blanche, large et haute, apparaît nettement sous la ligule (photos 21et 22).
La languette fine, et ses bords récurvés se rejoignent vers l’extrémité, se terminant en forme de pointe arrondie et globuleuse, rappelant l’extrémité d’une allumette en moins accentuée toutefois (photo 23).
Les bords de sa base présentent 3 circonvolutions accentuées. Elle peut être dressée, à l’horizontale ou descendante, selon son âge vraisemblablement. Elle est ensuite caduque. Elle n’existe que sur les gaines de la base, étant donné qu’elle se transforme en ‘vraie’ feuille sur les entrenœuds supérieurs.
En se détachant, elle laisse une cicatrice blanche, large et haute, sous la ligule.
A l’œil on n’aperçoit pas de poils sur la face dorsale.
BRANCHES
Absence de branches. Soejatmi Dransfield -2002 (voir bibliographie)- signale un bourgeon dormant sur les entrenœuds de la base, de forme très allongé. Après avoir épluché (c'est le mot qui convient!) les gaines, je finis par découvrir une forme ressemblant à un bourgeon, mais en est-ce vraiment un, ou bien est-ce une partie de la gaine qui aurait cette forme? Mon observation ne me permet pas d'être plus précis(photo 24).
FEUILLES
La longueur maximum relevée dans la population présente à cet endroit est de 18cm de long, et la plus grande largeur de 4.3cm qui correspondait à une feuille de 16cm de longueur (photos 25 et 26).
Cependant, comme je me suis aperçu sur G.rivularis, de grandes variations sont peut-être possibles selon les endroits. Certaines feuilles peuvent être longues et étroites et d’autres plus larges (photo 27).
Quelques exemples relevés sur diverses feuilles : 18x3cm / 16x3.9cm / 15.5x4.3cm / 15x4.3cm / 14x2.7cm / 12.5x3cm / 6.9x0.8cm /
D’un premier abord, à la loupe binoculaire x10, pas de tessellation, mais cependant ceci serait à vérifier à l’aide d’appareils plus puissants, car certaines photos zoomées, sans être nettes, soulèvent la question.
La nervure principale parait absente sur la majorité des feuilles, mais sur certaines bases de feuilles cependant on peut voir sa naissance, et ensuite elle se confond avec les nervures secondaires (photo 28, nervure centrale indiquée par un point rouge)
Nervures secondaires (ou bien nervures tout court puisque pratiquement absence de principale) avoisinant les 22 au total.
La feuille est parcourue par 3 lignes d’ondulation nettement visibles (photo 29),
n’ayant rien à voir avec des nervures et bizarrement disposées par rapport à ces dernières et les croisant vers la partie basique de la feuille, semblant plus ou moins parallèles à l’un des bords de la feuille. Ces ondulations sont proéminentes face inférieure de la feuille. Par transparence et selon les feuilles, on aperçoit également d’autres lignes d’ondulation, bien moins nettes que les premières, semblant elles être parallèles à l’autre bord de la feuille, et par conséquent croisant les premières (photo 30).
Dans la partie supérieure, une sorte de ligne coupe la feuille perpendiculairement, lui donnant à cet endroit un aspect froissé (photo 31).
Aspect au toucher : épaisses, lisses, non cassantes (on peut les enrouler dans tous les sens, elles ne se cassent pas et reprennent ensuite leur forme.
Le pétiole est large, très court, épais et plaqué contre le chaume (ou plutôt contre la gaine foliaire supérieure), donnant l’impression d’être absent (photo 32).
Nombre de feuilles par chaume : de 6 à 15 sur les touffes observées (photo 33).
La position des feuilles autour du chaume est souvent en forme de spirale (photo 34)
Coloration :
Face supérieure vert clair parfois un peu glauque, plus ou moins brillante selon l’angle de vue.
Elles sont bordées d’un liseré blanchâtre, et leur base est bordée largement de jaune d’or parfois couvert partiellement d’une pruine blanche. C’est cette base jaune qui se transforme en blanc et se prolonge en un liseré blanchâtre sur les bords de la feuille (photo 35).
Face inférieure vert glauque mat.
Les gaines foliaires sont d’un jaune verdâtre sur les nouvelles pousses, puis certaines prennent une couleur jaune plus accentué, selon vraisemblablement leur exposition au soleil (photo 36).
TURIONS
Description d’un jeune turion, possédant 4 gaines + le bouquet terminal.
Coloration :
- gaine de la base rouge lie de vin.
- la suivante rouge lie de vin avec la partie supérieure verte
- la suivante verte avec encore quelques reflets rouges
- la suivante verte, tirant sur le vert jaune, et la base du bouquet terminal vert tirant sur le jaune (photo 37).
Les languettes sont vertes, avec un peu de rouge à leur base, et recouvertes à leur base face interne d’une pruine blanche assez épaisse mais irrégulière (photo 38).
Elles sont dressées à environ 50/60 degrés, mais l’une (la 4e) est presque horizontale. Celles du bouquet final sont dressées. Ou bien à 45degrés.
Un autre turion, moins développé que le précédent, présente des gaines jaunes pâle bordées de brun rouge et un bouquet final vert pistache (photo 39).
J’ai pu voir quelques turions légèrement plus développés, avec 5 ‘gaines de chaume’ visibles, les supérieures développant déjà de grandes feuilles (photo 40).
La logique voudrait que là ou il y a des feuilles, les gaines doivent donc être appelées ‘foliaires ‘, ce que je fais en attendant peut-être une explication plus pousséeJ.
Remerciements :
Merci à Khoon Meng Wong (Singapore Botanic Garden) pour les publications qu’il m’a transmise concernant les Greslania, à Jacqueline Fambart-Tinel, de l’IRD de Nouméa, pour m’avoir permis de consulter l’herbier, à Marie Bourgeon et Amanda Pouillen pour m’avoir accompagné dans une belle randonnée, sans oublier Malo (photo 41),
vaillante chienne qui nous a suivi dans la randonnée difficile vers le Pic Buse, sur des pentes parfois sans chemin tracé, d’autres fois bien encombrées de gros blocs rocheux, puis d’une végétation courte mais dense, à la recherche de G.circinata et G.rivularis.
Bibliographie :
- Les Bambusées – E.G.Camus – 1913
- The Bamboos of the World- D.Ohrnberger-1999.
- Notes chronologiques et systémétiques sur des taxons du genre Greslania Balansa (Poaceae-Bambusoideae)–J.P. Demoly – Bulletin de l’AEB ‘Bambou’ n°36 –avril 2001.
- Greslania circinata and Greslania rivularis (Poaceae-Bambusoideae) from New Caledonia - S.Dransfield – The herbarium, Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, Surrey – TW9 3AE, UK – The Journal of the American Bamboo Society -16(1):1-8. 2002
Photos : Robert Kernin, excepté les photos n°4, 6 et 41(Amanda Pouillen).