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BAMBOUS PASSION
19 octobre 2009

4 - LE JARDIN DE BAMBOUS DU MONT FUJI

                     4            LE  JARDIN DE BAMBOUS DU MONT FUJI
                                            Bambous tropicaux et sub-tropicaux
                                                  Robert Kernin – juillet 2008photo_1_Le_mont_Fuji

 


       Note : à l’adCet article fait partie du blog ‘Bambous passion’, que vous pouvez retrouver à l'adresse : http://www.pseudosasa.canalblog.com/           

PROLOGUE :
             J’ai choisi comme thème principal pour cet article les bambous tropicaux, présents dans ce jardin dans un espace abrité des vents. Ces bambous se présentent sous la forme de quelques chaumes chacun. Je n’ai pas eu le temps de me renseigner sur la façon dont ils hibernent, ainsi que des températures auxquelles ils doivent faire face.
              J’ai rajouté quelques observations sur des espèces sub-tropicales rencontrées au fil de la visite. Je cite les bambous en reprenant les mêmes noms et ponctuations que ceux indiqués sur les plaques.
             Cependant, quand j’en ai possibilité, j’indique, à suivre et entre-parenthèses, les noms correspondants indiqués dans l’index synonymique de J.P.Demoly (édition 1996).            
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             Lors d’un voyage au Japon en juillet 2008 (photo 1), je me trouvai à proximité du «  Fuji Bamboo Garden », et j’entrainai quelques amis à ma suite pour en effectuer la visite.
             Devant faire face à d’autres obligations prioritaires, le temps nous était compté, ce qui est une chose terrible pour un passionné, mais je dus m’adapter !
             A l’arrivée,( photos 2 et 3)photo_2_Entr_e_du_jardinphoto_3_D_co___l_entr_e_du_jardin je m’attendais à un jardin un peu paysager, de manière à ce que mes compagnons puissent au moins admirer quelques jolies fleurs pendant que je « disséquais » les chaumes, mais là grosse déception (relative !), il y avait des bambous, des bambous , et ici et là , encore des bambous, bien rangés , bien organisés, avec de superbes étiquettes, bref  de quoi repousser les amateurs de poésie et d’harmonie que nous sommes un peu tous, mais, égoistement, le paradis pour mon côté « collectionneur-observateur ».
             En déambulant au long des allées, et après quelques photos prises sur une sorte de tour-mirador, permettant d’apercevoir très loin dans la brume le mont Fuji (photo 4)photo_4_mont_Fuji_dans_la_brume des meutes de  moustiques commencent à s’en mêler, jusqu’à mettre en fuite certain(es) d’entre nous. Par chance ces fragiles mais redoutables insectes ne me dérangent que moyennement, et je peux donc continuer à avancer. La chaleur , en ce mois de juillet , est torride.

             Dès les premiers pas une touffe de Bambusa textilis s’impose, aux chaumes de diamètre modeste , de couleur vert /jaune, et d’une belle hauteur ( photo 5)photo_5_Bambusa_textilis. Je note avec bonheur la présence d’une plaque de bonne taille, de bonne qualité et donc très lisible, nommant l’espèce avec ses principales caractéristiques . Ces plaques sont présentes devant chaque espèce du jardin.Vient ensuite un carré de Bambusa glaucescens f.alphonso-karii ( B.multiplex cv.Alphonse Karr) ( photos 6 et 7)photo_6_Bambusa_multiplex_cv_Alphonse_Karr,Photo_7__Bambusa_multiplex_cv espèce que l’on rencontre maintenant assez facilement en france, souvent dans de belles potées, et même plantée dans le sud du pays. Ses chaumes sont d’un jaune /orangé, strié de rayures vertes irrégulièrement surtout en partie basse, et son feuillage composé de petites feuilles.
              Je me trouve bientôt devant un superbe Phyllostachys, jaune, aux gros chaumes.Il s’agit de P.heterocycla f.holochrysa (photo 8),photo_8__Phyllostachys_edulis_cv je ne crois pas que l’on puisse le trouver en culture actuellement en europe, ou il prendrait sans doute le nom de P. édulis cv.holochrysa. Mais un peu plus loin m’attend le fabuleux Phyllostachys heterocycla cv. Tao kiang ( P.edulis cv .nabeshimana) , avec enroulé autour de ses chaumes verts striés de jaune, ou inversement selon le chaume, une sorte de ruban tressé en bambous,du plus bel effet décoratif ( photo 9,10 et 11). Sur la droite de la photo 9 apparaissent quelques chaumes du cultivar « bicolor ».photo_11__Phyllostachys_edulis_cvPhoto_10__Phyllostachys_edulis_cvphoto_9_Phyllostachys_edulis_cv

             

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Puis apparait une espèce peu commune, qui me fera parcourir ma bibliographie, un Bambusa  glaucescens f. kimmei-suow ( photos 12,13 et 14),Photo_12_Bambusa_multiplex_cvphoto_13_Bambusa_multiplex_cv photo_14_Bambusa_multiplex_cvdont je finis par trouver la trace sous le nom de B.multiplex ‘ Kimmei-Suhou’dans le gros livre de D.Ohrnberger. La différence avec le cultivar Aphonse Karr n’est pas évidente, je n’ai pas pris le temps sur place de comparer les deux, et le peu de photos prises est insuffisante.Peut-être un peu plus de lignes vertes dans le jaune du chaume chez le Kimmei-Suhou, mais sans certitude. Espèce à revoir, peut-être déjà dans certaines collections en france ?

              J’aborde ensuite l’espace des espèces tropicales, petite allée sinueuse menant mes pas  entre des espèces inconnues pour moi, autant de trésors à découvrir.
                Le Gigantochloa atroviolacea sera le premier (photo 15).photo_15_Gigantochloa_atroviolacea Un turion marron clair, aux limbes de gaines de chaume marron-foncé, un peu brillantes et avec quelques reflets violet.
Les chaumes ont aussi cette couleur marron – violacée. Il est originaire d’indonésie et a été introduit en inde, en thailande, et en australie. A quelques mètres un bambou que je vois enfin «  pour de vrai » Schizostachyum brachycladum v.auriculatum (photos 16 et 17).photo_16_Schizostachyum_brachycladum_vLa différence entre l’espèce type et cette variété semble être la présence d’oreillettes sur la ligule de gaine de chaume, mais leur existence est tout de même notée, bien que «  petites » sur l’espèce type. La variétée auriculatum serait originaire de Singapour, mais il est plus que probable que la provenance ultérieure soit d’indonésie, comme le type. Il peut être vert, ou jaune, ou jaune strié de vert et inversement.photo_17_Schizostachyum_brachycladum_v

                 Je découvre le bambou suivant sous le nom de Bambusa vulgaris cv. Shibo-Butto (photo 18). photo_18_Bambusa_vulgaris_cvDe retour à la maison, j’étale une bonne partie de ma bibliothèque au sol pour essayer de trouver un début de piste, sans succès. Je pense que ce bambou est  B.vulgaris cv.wamin, sans certitude. Il possède des chaumes aux entre-noeuds renflés, et en arrière plan de la photo, sur la droite, on peut voir un exemplaire de forme un peu plus «  adulte ». Shibo-Buto, en japonais, peut se traduire de plusieurs façons, mais, après en avoir retourné le sens dans diverses interprétations, celle du « pli du coude du grand Boudha «  est un bon compromis, et , en observant le renflement obtenu en pliant le coude, l’image de ce bambou est asez bien rendue !
                 Nous restons dans les bambous aux noeuds renflés, avec Bambusa ventricosa f. Kimmei (B.ventricosa cv.kimmei)( photo 19),Photo_19_Bambusa_ventricosa_cv le fameux « ventre de Boudha ». Cette espèce est un peu plus facile à observer en métropole, un bel exemplaire se trouve en bretagne, en pot, devant être placé à l’abri en hiver.
                  Un autre bambou, Bambusa dolichoclada cv.stripe ( photos 20 et 21) est lui originaire de Taïwan. Ses gaines de chaume sont vertes rayéees de jaunes, les nouveaux chaumes jaune pâle striés de vert, puis le jaune devient plus prononcé avec l’age.Photo_21_Bambusa_dolichoclada_cvPhoto_20_Bambusa_dolichoclada_cv

                  

 

 

Puis j’aperçois une autre espèce superbe, aux chaumes de la même teinte que le précédent, mais où les rayures vertes sont  plus nombreuses. Les branches de cette espèce sont garnies de courtes épines redoutables, par trio au niveau de chaque noeud de branche. Il s’agit de Bambusa sténostachya cv.wei-fang Lin, plus connu sous le nom de B.bluméana cv. wei-fang Lin (photos 22, 23 et 24),photo_24_Bambusa_blumeana_cvPhoto_22_Bambusa_blumeana_cv originaire de Taïwan. L’espèce type, elle, est originaire d’Indonésie, et largement répandue dans de nombreux pays asiatiques.photo_23_Bambusa_blumeana_cv

                  Le bambou suivant est Dendrocalamus minor var.amoenus (photo25),photo_25_Dendrocalamus_minor_var qui  présente ici un chaume vert aux fines rayures crèmes. Ce bambou est plutôt décrit pour avoir des chaumes jaunes pâle avec des rayures vertes, peut-être s’agit-il d’une mutation comme on en voit fréquemment dans ces couleurs de chaume. Cette espèce est originaire de chine.
                   Avec l’espèce suivante je quitte la famille des gros bambous tropicaux, puisque j’aperçois un superbe Otatéa  acuminata f.aztecorum (photos 26 et 27),photo_26_Otatea_acuminata_f espèce originaire du mexique, que l’on peut cultiver en extérieur dans certains coins de notre sud (à marseille par exemple).photo_27_Otatea_acuminata_f

 

 

 

 

 

 

Et pour rester sur le continent américain, un bambou de petite taille mais assez étendu, aux feuilles fines et légères, lui succède. Il s’agit de Chusquéa coronalis, qui est ici de toute beautée (photo 28).photo_28_Chusqu_a_coronalis
                     Je quitte l’espace abrité , et passe devant une structure en lamelles de bambous (photo 29),photo_29_Stucture_en_bambou puis un peu plus loin devant une belle touffe de Sinobambusa tootsik f.albostriata (S.tootsik cv.albostriata)(photos 30 et 31),photo_30_Sinobambusa_tootsik_cv aux chaumes très droits , feuillage panaché et branches très courtes.photo_31_Sinobambusa_tootsik_cv

 

 

 

        Les rescapés des moustiques se sont réfugiés dans les salles où sont exposés toutes sortes d’objets confectionnés en bambous, en particulier un angklungs, instrument de musique à percussion, et sur lequel mon fils arrivera à nous jouer un morceau aux sonorités très particulières ...et belles ! (photo 32).Photo_32_Angklungs_instrument_de_musique_en_bambou
                     

 

 

 

 

Je concluerai cette visite dans ce jardin légendaire par la magnifique plantation composée de Phyllostachys edulis et ses cultivars (photo 33).photo_33_Phyllostachys_edulis__type___cultivars_

 

 

 

 

                     

       

 

 

 

 

 

 

Bonus : quelques autres espèces remarquables rencontrées au fil des allées, Tetragonocalamus quadrangularis f.Tatejima = Chimonobambusa quadrangularis cv.Suow,photo 34).photo_34__Chimonobambusa_quadrangularis_cv

Phyllostachys heterocycla f.subconvexa = Phyllostachys edulis cv.heterocycla, très connu sous le nom de ‘Kikko’(photos 35,photo_35_Phyllostachys_edulis_cv 36 et 37).photo_36_Phyllostachys_edulis_cvphoto_37__Phyllostachys_edulis_cv

 

 

 

 

 

 

 

 

Phyllostachys heterocycla f.bicolor = Phyllostachys edulis cv.bicolor (photo 38).photo_38__Phyllostachys_edulis_cv

Phyllostachys aureosulcata f.Tateshima (photo 39). Je n’ai pas trouvé de synonyme pour ce bambou, peut-être le cv.Harbin serait approchant, sans certitude.photo_39_Phyllostachys_aureosulcata_f
 
                    
                    

 

   Bibliographie :

- Bambous en France ( index synonymique) 1996 – Jean-Pierre Demoly
- The bamboos of the world – Dieter Ohrnberger
- Bamboos of the Chitou Forest Recreation Area – The experimental Forest, Collège of   
                                                                          Agriculture, National Taïwan University
- Bamboo World – Victor Cusack
- The horticultural bamboo species in japan – Hata Okamura et Yukio Tanaka
- A compendium of Chinese bamboo – China Forestry Publishing House
- The bamboos of Sabah – Soejatmi Dransfield 

                      Photographies :  Rékia et Robert Kernin                           

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Commentaires
R
Bonjour Alex. Beaucoup de bambous tropicaux sont donnés comme résistants à des températures négatives.Ensuite vient la notion de durée ainsi que l'hygrométrie ambiante, puis la durée d'ensoleillement et le degré de chaleur.Le B.ventricosa dont je parle en Bretagne se trouve en région de Lorient, bretagne sud. Le froid peut atteindre -11°C en campagne à 2 ou 3 km de la ville, généralement -5°C et -6°C.En Bretagne nord, région de Roscoff, c'est seulement -1°C en toute bordure de mer,en moyenne, cause le Gulf Stream qui adoucit la région.Le taux d'humidité étant élevé en Bretagne, les bambous plantés en extérieur subissent de fortes gelées en hiver, et en général de nombreux jours de suite. La durée d'ensoleillement annuelle, ainsi que le degré de chaleur, sont ensuite 2 éléments qui ne permettent pas à un bambou tropical de s'épanouir et de progresser en bretagne.Peut-être faudrait il tenter une expérience à Roscoff, en plantant en plein soleil et en protégeant complètement des vents.Sur les bords du golfe du morbihan, en situation abritée des vents, Bambusa multiplex peut tenir. Dans le sud de la France, je découvre! Je viens de voir un Dendrocalamus asper de toute beautée (plusieurs touffes) au jardin du Val Rhameh à Menton, ainsi que Otatéa aztecorum et, plus incroyable, Bambusa vulgaris cv.Striata (je ne sais pas depuis quand il est planté).Au dessus de Marseille, il y a en terre des Bambusa multiplex.Beaucoup de tropicaux ont donc l'air de tenir et de s'épanouir dans l'extrême sud de France.Pour résumer ta question, une indication de résistance au froid amène à se demander: air sec ou humide? durée du froid? et combien de fois sur l'année? J'espère que ces quelques mots répondent à tes questions. Si tu réussis avec des tropicaux, merci de me tenir au courant par le biais de ce blog:)Amicalement-Robert
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A
Salut, on trouve souvent sur le net une résistance de -8 pour ce tropical, et vous dites qu'en Bretagne il doit être rentré ? Si vous avez plus d'infos sur la culture des tropicaux en extérieur (sud de la france), je suis preneur !
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