2 - DU NEOHOUZEAUA AU GRESLANIA - NOUVELLE-CALEDONIE-Région du Sud
2 DU NEOHOUZEAUA AU GRESLANIA
NOUVELLE – CALEDONIE
Région du Sud
Robert et Rékia Kernin – Juin 2009 et Avril 2010-
Note : Cet article fait partie du blog ‘Bambous passion’, que vous pouvez retrouver à l’adresse : http://www.pseudosasa.canalblog.com/
La Nouvelle-Calédonie, avec ses 3000 plantes endémiques (dont 1 genre de bambou), ses paysages montagneux entourant d’immenses vallées souvent inhabitées, ses nombreuses rivières et sa terre ocre rouge, avec parfois l’arrière plan de la mer aux couleurs changeantes d’innombrables bleus et verts particuliers aux lagons et aux eaux coralliennes, est un joyau et une découverte sans fin pour tous les randonneurs qui décident d’arpenter ses chemins.
La ville de Nouméa offre sa modernité tout en conservant des petites touches du passé, et au coucher du soleil les promenades du bord de mer ainsi que la place des Cocotiers retentissent d’une sérénade de cris d’oiseaux, grandes perruches et autres, un vrai concert pour saluer l’arrivée de la nuit.
Notre première randonnée a été celle du mont Koghi, pas très loin au nord de Nouméa. Nous laissons la voiture près de l’auberge, et de là partent plusieurs chemins bien indiqués. Pour une première nous évitons le ‘chemin des crêtes’ qui mène au sommet des montagnes et choisissons celui de la cascade. Le temps d’une heure et demie indiqué n’est bien sûr pas adapté pour des passionnés de botanique, et avec l’expérience il faut donc au minimum le doubler, voir le tripler! A travers un sentier bordé d’immenses fougères ‘pied d’éléphant’ aux stipes noirs, Dipteris sp.(photo 1), nous passons dans des sous bois, où des trouées laissent apparaître les montagnes et le lagon, parsemés de zones rocheuses, puis arrivons en terrain dégagé avec une autre végétation (photo 2), avant de parvenir à la cascade qui est de taille plus que modeste, mais l’endroit est magnifique, différentes sortes de fougères et de graminées, dont l’une aux très longues et larges feuilles me faisant penser à celles des sétarias (photo 3), mais qui est sans doute autre chose. Avant de prendre le chemin du retour, nous faisons une pose ‘sandwich’ sur une pente dégagée, avec un paysage grandiose sous les yeux.
Un autre jour nous décidons de nous rendre au Parc Provincial de la Rivière Bleue (photo 4) à une cinquantaine de kilomètres de Nouméa, en direction du sud et de la ville de Yaté. Ce parc s’étend sur 9045 ha, et l’on y trouve toutes sortes de biotopes (lac, rivières, forêts humides, végétation d’altitude) que l’on peut découvrir par de nombreux sentiers de randonnées, avec même des gîtes permettant de plus longs parcours. Au départ de Nouméa, à quelques kilomètres et sur le côté gauche apparaît un peuplement de grands eucalyptus (photo 5), puis la route monte et nous allons de point de vue en point de vue, de grandes vallées pratiquement désertiques avec juste parfois une serre et une maison, c’est le pays de la terre ocre rouge, des chemins partant autour des collines et nous croisons de nombreux et gros 4/4, des vrais, pas ceux des villes, et dont la couleur n’est plus qu’un lointain souvenir, couverts de cette poussière rouge. Le long de la route nous apercevons de nombreux arbustes de Grévilléa (photo 6), puis nous arrivons à hauteur du parc.
Nous en découvrons bientôt la magnifique végétation, dont une sorte de lichen d’un blanc immaculé (photo 7), une petite plante carnivore endémique - Drosera neo-caledonia- (photo 8), une fougère naine - Schizaea dichotoma - (photo 9), aux feuilles d’un diamètre de 12 cm liserées de blanc, une superbe Amyerna scandens, plante parasite vivant au dépend de son hôte pouvant être varié (photo 10), et le niaouli - Melaleuca quinquenervia – surnommé ‘ l’eucalyptus de Nouvelle-Calédonie’mais qui n’en est pas un, occupant toutes les différentes zones, et se présentant de ce fait sous diverses formes, arbuste frêle ou arbre majestueux selon le terrain (photo 11), et dont on retire un excellent miel, et toutes sortes d’huiles essentielles. A certains endroits de grands araucarias dominent le paysage (sur 19 espèces connues à ce jour, 13 sont calédoniennes !). Bien que nous ne soyons pas à la meilleure saison pour la majorité des floraisons, le mois de juin correspondant à l’hiver, la nature nous offre bien des merveilles. Les températures varient entre 22/24°C le jour, et 7/8°C la nuit (relevées à quelques kms de Nouméa).
Nous avons eu l’occasion de passer une journée en compagnie de Bruno Granger (président et fondateur de l’association ‘Bambous du Pacifique’) et de Sylvie Proust, membre également de cette association. Nous nous sommes rendus tout d’abord au Parc Forestier et Animalier - situé dans les hauts de Nouméa – que sa directrice, madame Almudena Lorenzo, nous a gentiment ouvert afin de prendre quelques notes sur les bambous s’y trouvant.
Après avoir fait connaissance avec les Cagous – Rhynochetos jubatus- (photo 12), magnifiques oiseaux coureurs endémiques de la Nouvelle-Calédonie et qui ont fait l’objet d’un programme de sauvegarde afin d’éviter leur disparition, et bien d’autres hôtes du parc, nous avons pu effectuer quelques observations sur un bambou géant (photo 13), aux nouveaux chaumes recouverts de pruine, présent par plusieurs touffes, pour lequel Bruno a déjà une idée mais qu’il faut examiner plus profondément. Ce bambou a pour caractéristiques une pruine bien marqué sur les nouveaux chaumes, des gaines de chaumes allant jusqu’à recouvrir complètement l’entrenoeud aux alentours de la moitié supérieure du chaume, et des languettes de gaine de chaume très longues et pouvant même presque atteindre la longueur de la gaine elle-même, avec à leur base la particularité de se terminer de part et d’autre par une forme en arabesque, qui me font penser à la coquille du bénitier (photo 14). Bruno et Sylvie nous précisent que les turions sont violets. Nous ne sommes malheureusement pas à la bonne époque pour pouvoir en contempler. Nous constatons ensuite la présence d’un pied de Bambusa vulgaris cv.vittata (photo 15), en contrebas de la pièce d’eau du haut du parc.
Situé de part et d’autre de cette même pièce d’eau, sur le côté droit lorsque l’on regarde vers le haut, une autre espèce, que nous avons appelé pour l’instant ‘Bambou sp.1 parc forestier’ (photo 16), de taille moyenne, demandera une étude plus approfondie (sortie des turions entre autres) afin de pouvoir trouver le genre et l’espèce. Comme particularité, présence de pruine sur nouveaux chaumes, une branche dominante horizontale et plusieurs secondaires tournées vers le sol ( photo 17), feuilles assez fines, et gaines de chaumes munies de fortes oreillettes ciliées.
Du côté gauche de cette pièce d’eau, inaccessible au public pour l’instant, et près de l’enclos d’un très gros cochon sauvage, une autre espèce de taille moyenne que nous avons référencée ‘Bambou sp.2 parc forestier’ dans un premier temps, est vraiment particulière. Un très large anneau blanc de chaque côté des nœuds (photo 18), une branche principale atteignant un diamètre très important (photo 19), et des chaumes prenant parfois des formes tourmentées en partie basse (photo 20). De retour à notre domicile et après consultation des différents ouvrages, ce bambou ne peut être qu’un Neohouzeaua, genre ne comportant que 7 espèces, celle-ci restant donc à déterminer.
Après avoir quitté le parc, puis avoir été reçus chez des amis de Bruno et Sylvie pour partager le repas, nous avons vu un premier phyllostachys dans un jardin tout proche, de petite taille, aux branches plutôt courtes, qui m’a laissé perplexe. Certains chaumes ont une couleur un peu grisâtre, et ce bambou dégage un aspect général un peu frêle. Je le range dans un coin de ma mémoire…puis nous nous sommes rendus au pied du mont Koghi, voir un autre Phyllostachys qui s’avère être P.auréa, et avons repris la route pour visiter le jardin de Sylvie. En chemin de grandes touffes de bambous géants apparaissent en bordure de route. Une halte s’impose, ces bambous ont un aspect particulier, l’extrémité des chaumes étant retombante, et se finissant d’une manière très fine, comme prolongés d’une ligne de canne à pêche, correspondant à la description de Bambusa beecheyana. Cependant, la naissance des ramifications des branches forme trois épines, me faisant penser cette fois à Bambusa arundinacea. Une étude approfondie de ce bambou serait nécessaire, à l’époque de la sortie des turions, qui apparemment n’est pas en juin, pour identifier cette espèce. Les photos des gaines de chaume, après quelques recherches, viennent infirmer mes deux suppositions de noms. Un peu plus loin, d’autres touffes sont visibles, de la même espèce.
Nous arrivons au jardin de Sylvie, ou son grand chien au beau nom de Teck nous accueille à ‘pattes ouvertes’. Le jardin est très riche en essences diverses, araucarias, bassin planté avec ‘vraies’ grenouilles, et une quantité de plantes et d’arbres aux noms étranges. Et un bambou aux grandes feuilles, chaumes tirant vers le jaune/orange sous l’effet du soleil (photo 21), magnifique espèce qui demande elle aussi une étude poussée.
Puis Sylvie nous conduit vers un phyllostachys nigra, qui pourrait être le cv.punctata ou bien un autre cultivar dont les chaumes passeraient au noir dès la première année. Sa taille reste modeste, mais les deux autres espèces de phyllostachys rencontrés précédemment étaient elles aussi de taille réduite, ce qui me fait penser que le climat n’est peut-être pas favorable à ce genre. Cependant il faudrait voir ce que cela donnerait en bordure de rivière par exemple. D’autres espèces de petite ou moyenne taille occupent le jardin, un petit plant de Pseudosasa japonica, et d’autres à identifier.
La journée se terminera au son d’un orchestre, puisque nous sommes le soir de la fête de la musique, sur les notes de ‘Let it be’ et autres succès des ‘ bonnes années’….
Le lendemain, Rékia et moi-même partons en direction du sud, pour une virée en voiture car le temps ne nous est pas propice. Ce sera pourtant la journée de la rencontre avec le Greslania, comme quoi une météo passable peut être bénéfique. Nous prenons la route en direction de Yate, mais avec l’intention de bifurquer sur la droite à un moment donné, en direction des chutes de la Madeleine, par une route qui coupe l’île d’est en ouest. Accompagné de grains fréquents, mais qui nous laisse tout de même l’occasion de faire quelques haltes pour admirer le paysage ou les végétaux qui nous semblent interressants, nous arrivons à un grand pont, avec un panneau indiquant plusieurs directions à son entrée. C’est après avoir franchi ce pont que nous bifurquerons sur la droite. Arrêtés au pied du panneau, j’aperçois, sur un chemin partant sur la droite, plusieurs petites touffes de bambous, d’un vert clair, disséminées dans la rocaille et aussi en contrebas du pont. Quelques instants plus tard nous avons le plaisir d’être en présence d’un Greslania (photo 22), dont le vert tendre est du plus bel effet sur l’ocre des rocs. Les chaumes adultes, d’une hauteur avoisinant les deux mètres pour les plus hauts (mesures non effectuées mais simplement estimées) sont d’une couleur semblant virer au jaune avec l’âge, plus ou moins prononcée selon l’ensoleillement, et les nouveaux sont partiellement recouverts d’une pruine assez épaisse ( photo 23). Les gaines de chaume recouvrent l’entrenoeud, laissant juste apparaître une surface de celui-ci à l’opposé de la pointe de la gaine. Cette dernière dépasse donc le nœud supérieur d’un côté. La languette de gaine est bien développée, les oreillettes de gaine semblent absentes, mais cette observation demanderait à être confirmée en étudiant plus de sujets. J’ai pu trouver un chaume récemment sorti, qui me rappelle fortement ceux de pseudosasa japonica, en plus grêle. Les feuilles par contre sont bien différentes, de par leur disposition sur la branche et leur couleur très claire. Leur pédoncule est d’une couleur jaune bien marquée, et en plusieurs points de ce bambou ce jaune est présent, il va si bien avec la terre environnante que l’on peut se demander si cette couleur n’est pas due à la composition du sol. Il n’y a qu’une branche par nœud, bien que ce serait à vérifier concernant la partie supérieure du chaume car en revenant sur mes photos j’ai un doute (photo 24), cependant je suppose que les deuxième et même troisième branches parfois visibles sur cette photo et semblant provenir du même nœud, prennent en fait naissance sur la première branche et non au niveau du chaume. Le genre Greslania ne comporte que 4 espèces, ou peut-être 3 espèces et une variété, aussi l’espèce que nous avons rencontré devrait être assez facile à identifier, la difficulté est de posséder les bons documents permettant cette identification.
Nous quittons cet endroit avec le sentiment d’avoir fait la rencontre exceptionnelle de tout passionné de bambous, et poursuivons notre route vers les chutes de la Madeleine (photo 25), qui ont aussi le mérite d’être incluses dans une réserve botanique.
Plus loin, au niveau du pont de ‘La Rivière des Pirogues’ et sur sa gauche, sont visibles au loin des bambous géants. En poursuivant la route on les aperçoit bientôt mieux, de l’autre côté de la rivière; comme repère il y a deux sphères, une rouge et une blanche, suspendues comme signal à une ligne électrique passant au dessus de la rivière. Ces bambous sont d’une couleur jaune orange et nous ne sommes malheureusement pas en mesure d’aller les voir de plus près ce jour là.
Cette route est celle des gués, nombreux, que notre petite voiture franchira sans encombre, celle également des grandes éoliennes, visibles de très loin et installées sur la côte ouest, et en conclusion sur la beauté de cette île, de ce ‘caillou’ comme l’appellent ces habitants, je rajouterai que l’herbe, comme un rêve, y est parfois bleue, comme le prouve cette graminée (photo 26) aux inflorescences jaunes.
Voir à la suite le second voyage effectué en avril 2010 -
Remerciements : Un grand merci à Bruno et Sylvie pour la journée qu’ils nous ont consacrée,
pour tout ce qu’ils nous ont fait découvrir, bambous et autres plantes de
Nouvelle-Calédonie. Merci également à Almudena Lorenzo qui nous a
ouvert le très beau Parc Forestier et Animalier de Nouméa pour pouvoir y
observer les bambous.
Bibliographie :
- Fleurs et plantes de Nouvelle-Calédonie – Maurice Schmid - Editions du
Pacifique
- A Compendium of Chinese Bamboo – China Forestry Publishing House
- The Bamboos of the World – Dieter Ohrnberger
- Les Bambusées – E.G. Camus
Photos: Rékia et Robert Kernin
AVRIL 2010 - deuxième voyage en Nouvelle-Calédonie.
Ce deuxième voyage nous a permis de découvrir la sortie des turions de Neohouzeaua, et, en poussant plus au sud sur la route de Yaté, de constater la présence abondante du petit bambou endémique, Greslania rivularis, sous forme de populations importantes parsemant les versants des collines et montagnes, parfois tout au bord de la route.
Le bambou géant du Parc animalier et Forestier de Nouméa nous a également offert la sortie de ses turions, ainsi que le bambou plus fin, référencé '' sp.1 parc forestier ''.
Cet article sur la Nouvelle Calédonie se terminera par des photos diverses de plantes, sur lesquelles j'essaierai de mettre un nom dans quelque temps, et aussi par des photos de paysages divers pris autant dans les contrées du sud que celles du nord de cette grande île.
Enfin des photos de la ville de Nouméa viendront se rajouter et clore cet épisode.
En vous souhaitant de bons moments au vu de ces photos.
1- le bambou Neohouzeaua du Parc Forestier et Animalier de Nouméa.
Aspect général de la touffe (photo 1). Beaucoup de chaumes sont secs et un éclaircissement ne pourrait que profiter à la bonne santé de cette espèce.
Certains turions sont déjà bien développés. De par le diamètre de ses chaumes, ce bambou peut être classé dans la catégorie 'moyens'. (photo 2).
Chaumes et turions bien développés (photo 3).
Certains chaumes de cette espèce prennent parfois de bien curieuses formes (photo 4). Les gaines des jeunes chaumes ont un aspect parfois déchiqueté (photo 5 et 6). Sur la photo 7, remarquer la forme très spécifique, et spécialement large, de la languette de gaine de chaume, vue de face et à mi hauteur de ce dernier. Un zoom sur une gaine de chaume montre un autre aspect particulier de celle-ci (photo 8). Gaine de chaume sèche (photo 9). Sortie des turions, en avril, de Neohouzeaua (photos 10 et 11).
..........................2- Greslania rivularis, route de Yaté, au sud de la Nouvelle-Calédonie.
Au sud de Nouméa, la route menant à Yaté, et passant par les montagnes, offre de magnifiques paysages. Yaté apparait en contrebas, dans sa vallée, avec les colonnes des grands araucarias visibles au loin.(photos 12 et 13). Sur cette route de Nouméa à Yaté, on arrive à un moment à un grand pont. Sur la droite une route part en transversale rejoindre l'autre côte de l'île, et les chutes de la Madeleine à mi-chemin. Si l'on continue tout droit on se dirige alors vers Yaté. C'est à partir de ce pont que l'on va alors rencontrer les populations de Greslania rivularis, qui occupent les flancs des montagnes, taches vert clair dans le paysage (photo 14) et parfois le bord de la route (photo 15).
J'aperçois tout à coup des chaumes pourvus de feuilles très petites, semblant tout a fait différentes des feuilles de Greslania observées jusqu'à présent. Sur le moment je pense à une autre espèce de bambou, mais en m'approchant je constate qu'il s'agit du même pied, dont toute une partie possède ces petites feuilles (photo 16). Il semble vraisemblable qu'une partie du pied, à un moment, a perdu son feuillage, et puis ces petites feuilles sont réapparues (photos 17, 18 et 19). S'agit-il d'une réaction après un déssèchement partiel, où à la suite d'une floraison partielle du plant ? - je n'aperçois aucun signe de floraison - je constaterai ensuite à diverses reprises des pieds présentant simultanément ces deux aspects de feuillage.
Greslania rivularis se trouve dans un environnement très varié en espèces diverses (photo 20). La terre rouge, les pierres et blocs rocheux font partie de ce décor, parcouru par de petits ruisseaux dévalant des montagnes. Cette végétation semble fournie mais pourtant laisse suffisamment de passages pour que l'on puisse se faufiler pratiquement partout, il n'y a pas de ces plantes envahissantes dans lesquelles nos pieds viennent se prendre, du moins dans les endroits où je suis allé. C'est donc un plaisir de marcher sur cette terre en frôlant des espèces inconnues, mais que l'on peut retrouver dans la bibliographie sur la Nouvelle Calédonie, citée plus avant. Ce petit bambou aux grandes feuilles aura été une ces belles rencontres que l'on transporte toujours ensuite avec soi, il restera dans mes pensées comme un tableau de vert clair, de jaune, sur fond d'ocre rouge (photo 21).
Greslania rivularis, route de Yaté, sud de Nouméa, Nouvelle Calédonie.
..................................................................3- Le Bambou geant du Parc Forestier et Animalier de Noumea.
Avril est la bonne époque pour la sortie des turions de ce géant. Les quelques photos suivantes, rajoutées à celles déjà prises, permettront peut-être un jour d'identifier cette espèce.
Vue générale de l'une des touffes (photo 22). ...................et turions (photos 23, 24,25 et 26).
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4- Le bambou sp.1 du Parc Forestier de Nouméa
Si il y avait un adjectif à donner à ce bambou, ce serait : finesse. Ses chaumes (par rapport à sa hauteur pourtant importante), ses branches,(photo 27) ses feuilles,(photo 28) tout est fin. Les rares turions que j'ai vu en avril ont comme caractéristique de, justement, n'avoir rien de particulier (photo 29). J'aurais bein voulu en voir plus, et à des tailles différentes.
Quelques plantes rencontrées au cours de ce voyage.
Dans la ville même de Nouméa, les grands banians – Ficus benghalensis – (photos 1 et 2) du centre ville sont magnifiques.
Dans les jardins on peut voir de très beaux exemplaires de cactus à raquettes (photo 3), ainsi qu’une grande cactée (photo 4) qui donne le ‘fruit du dragon’, que l’on trouve à vendre sur les étals du marché à certaines saisons, à la texture et goût très particuliers que certains apprécient beaucoup J.
Les pamplemoussiers (photo 5), porteurs de très gros fruits très juteux et délicieux, sont très fréquents aussi.
Les palmiers, avec de nombreuses espèces différentes, sont légions (photo 6, 7 et 8).
Lorsque l’on s’éloigne de la ville, en pleine nature, des fougères arborescentes, parfois de très grande taille, sont visibles du nord au sud de l’île (photo 9).
Et puis sur la route du sud, menant de Nouméa à Yaté, une région d’une beauté incroyable, nous avons rencontré, entre autres, des araucarias (photo 10), l’orchidée Megastylis gigas (photo 11), l’étrange Xanthostemon aurantiacum (photo 12), de petits buissons de Baeckea ericoides, ornés de petites fleurs blanches (photo 13), des grevillea de teintes différentes (photo 14 et 15), et une plante de la famille des Euphorbiaceae, Jatropha podagrica (photo 16).
Paysages de Nouvelle-Calédonie.
Montagnes, araucarias, touffes de bambous géants et rivière, voici un paysage que l’on peut rencontrer fréquemment (photo 1).
On croise, au centre de l’île, une bambousaie importante d’une espèce géante (photo 2) avec des dizaines de nouveaux chaumes émergeants (photo 3).
Plus au nord, environs de Hienghen, nous atteignons un pont (photo 4) avec d’un côté de hautes falaises formant un paysage grandiose (photo 5).
C’est dans cette région que se trouve également une formation rocheuse étonnante, qui a été baptisée à juste titre ‘La poule de Hienghen’ (photo 6).
Poussant encore plus au nord, nous atteignons le bac de Poindimié (photo 7).
Certains villages conservent encore des constructions traditionnelles, comme cette case visible sur la gauche de la photo 8.
Nous franchissons la rivière Ponerihouen sur un pont construit par Eiffel (photo 9), et reprenons la direction de Nouméa, croisant de très grands troupeaux de bovidés (photo 10) nous rappelant que le ‘Caillou’ est aussi une terre d’élevage.
Sur la route, un endroit particulier nous fait nous arrêter : un cimetière, dédié aux peuples d’Afrique du nord, Kabyles et Arabes, déportés par la France de 1864 à 1896 (photos 11 et 12). Des palmiers dattiers apportent leur touche au paysage, arbres du pays d’origine…
Sur un autre plan, mais faisant aussi partis du paysage, je terminerai ce chapitre par quelques oiseaux, superbes comme cette poule sultane (photo 13) ou sympa comme cette simple mouette qui nous a accompagné un bon moment (photo 14) J.
Et puis, au retour sur la ville, ne manquez pas le snack de la presque île de Nouville (photo 15), cuisine toute simple, dans une petite baie superbe.
Anciennes maisons de Nouméa
Quelques anciennes maisons de Nouméa nous ont semblées particulièrement belles. Certaines rénovées et entretenues, d’autres malheureusement à l’abandon. En voici donc quelques photos (1 à 8).
La ville de Nouméa
Bâtie au long de plusieurs grandes baies, Nouméa nous a conquis (photo 1,2 et 3). Par ses constructions, ses jardins, l’abondance d’une végétation colorée dans les endroits publics et les jardins de particuliers, son marché aux fruits et légumes, et celui aux poissons. Le bord de mer (photo 4), aménagé sur plus de 10 kilomètres, est à beaucoup d’endroits ombragé par de grands arbres. Piste cyclable et piétonnière tout au long, éclairée, avec le lagon d’un côté, le rendez-vous quotidien des sportifs et promeneurs. Vu la douceur du climat, on vit beaucoup dehors en soirée.
La célèbre place des cocotiers, avec son kiosque à musique (photo 5), son marché, son jeu d’échecs géant (photo 6), et parfois animée par d’étranges échassiers (photo 7), est incontournable.
Un endroit passionnant : le marché (photo 8). C’est un vrai plaisir de s’y promener afin de voir les espèces tropicales : becs de canne, bossus, rougets (photo 9), loches saumonées et bleues (famille des mérous – photo 10), crabes des mangroves (photo 11) et énormes langoustes porcelaine (photo 12). Barracudas, petits requins, thazards, carangues, thons, poissons chirurgiens et perroquets sont aussi présents. Nous emportons en photo un souvenir des camions des poissonniers (photo 13).
Une visite au centre culturel Tjibaou s’impose, on y rencontrera l’histoire du peuple canaque, sa culture, ses arts et traditions. Une réalisation grandiose, dans un lieu d’une architecture dégageant une grande harmonie. Ses structures dominent la végétation (photo 14).
En plein centre ville, la bibliothèque fait partie de ces anciennes constructions en bois et vient d’être rénovée (photo 15).
Une visite à l’aquarium permet de voir, outre les poissons tropicaux (photo 16), une étrange espèce : le nautile, céphalopode se construisant une coquille dans laquelle il vit et se déplace.
Et surtout, avant de quitter le ‘caillou’, ne manquez pas une petite visite à la brasserie ‘Les Trois Brasseurs’ (photo 16), qui brasse elle-même ses bières, 4 sortes (j’ai failli dire ‘espèces’), que vous pourrez comparer en commandant la planchette ‘spéciale dégustation’, un pur moment de bonheur après une randonnée à arpenter les sentiers de terre ocre rouge sous un soleil de plomb !
En conclusion, ce deuxième long séjour en Nouvelle-Calédonie a renforcé le sentiment de se trouver dans un paradis végétal. Côté bambous, entre les Greslania endémiques, les espèces tropicales diverses introduites ainsi que les sub-tropicales, il y a de quoi assouvir sa passion.
En espérant y retourner un jour…
Remerciements :
merci à Rémi Bertran pour son aide à l’identification des plantes.
Photos :
Rékia et Robert Kernin